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Le 11 novembre sous la pluie

La cérémonie du 11 Novembre s’est déroulée sous la pluie au monument aux morts de Terrasson ce jeudi. Deux élèves du lycée St Exupéry, Amandine Ther de 1ère ES, et Jocya Yahiaoui de 1ère S, ont fait une lecture émouvante du message d’Hubert Falco…

secrétaire d’état à la Défense et aux anciens combattants, et de celui de l’UFAC (Union Française des Anciens Combattants). Un discours a été prononcé par le maire, Pierre Delmon (à lire ci-dessous). Les participants et le public se sont retrouvés à la salle des fêtes pour le traditionnel vin d’honneur offert par la municipalité.

Le discours du maire de Terrasson Lavilledieu (24) le 11 novembre 2010…

Mesdames,Mesdemoiselles,Messieurs,
Chers amis,

« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

Cette citation est du Maréchal Foch.

Elle me semble résumer parfaitement notre présence ce matin.

C’est dans un wagon-restaurant aménagé, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, que le Maréchal Foch accueillit les plénipotentiaires allemands le 11 novembre 1918.

L’armistice, fut signé  à 5 h 15, marquant la fin de la Première Guerre mondiale qui avait duré plus de quatre années.

Le cessez-le-feu est effectif à 11 heures, entraînant dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui a fait plus de 18 millions de morts et des millions d’invalides ou de mutilés.

Que reste-t-il aujourd’hui de celle que l’on appela « la Der des der » ?

La première guerre mondiale a été une guerre longue et d’une intense violence.
Les sociétés ont été totalement mobilisées pour l’effort de guerre.
Les batailles ont été particulièrement meurtrières à cause notamment de l’usage de l’artillerie.
Les soldats ont combattu dans des tranchées la plus grande partie de la guerre dans des conditions terribles.

C’est une guerre inédite à de nombreux points de vue : une guerre industrielle qui a vu l’apparition et l’usage de nouvelles armes (chars, avions…),
le nationalisme a été exalté pour poursuivre jusqu’au bout les sacrifices exigés par la guerre,
et c’est aussi le premier génocide du vingtième siècle contre les Arméniens en 1915.

Les conséquences du conflit sur le long terme sont majeures : les soldats ont subi de lourds traumatismes au cours des combats, les monuments aux morts sont érigés en souvenir des combattants militaires et civils, l’Europe ne domine plus le monde, elle est endettée et les États-Unis émergent de façon progressive et durable.

Enfin, à court terme, la paix reste imparfaite.
Le traité de Versailles est vécu comme un « Diktat » par les allemands et les questions territoriales sont complexes.
Le traité porte en lui les germes du second conflit mondial.

« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

Je rappelle cette phrase car elle nous rend responsable de l’avenir, celui de nos aînés désormais absents mais dont le souvenir est un outil afin de construire un monde plus juste et plus parfait.

Ce monument aux morts n’est pas vide de sens, il est le porteur de message fondamental dans notre vie la plus intime.

Il y a, dans ce monument, toute la souffrance de nos poilus mais aussi et encore de cette Europe qui n’a cessé de se battre au point de perdre la place dominante qui était la sienne dans le monde.

Il y a, dans ce monument, une leçon de civisme et de morale à un moment où la première crise qui nous ébranle est bien celle des valeurs que nous accordons à notre société.

Il y a, enfin, dans ce monument, l’espace de recueillement où les nouvelles générations doivent dépasser l’ennemi d’hier pour en faire un ami d’aujourd’hui.

Nous devons commémorer mais aussi enseigner.

Nous devons enseigner pour construire.

Ce sont deux exigences complémentaires et qui relèvent du devoir de mémoire et du respect des anciens combattants de cette « Grande Guerre ».

C’est un acte de mémoire car ils voulurent tous, sans exclusive, que ce soit bel et bien la « der des der ».

Et bien, nous voici responsables de réaliser aujourd’hui ce que l’Histoire passée leur a refusé.

Pour tout ceci, je crois fermement que ce 11 novembre n’est pas la fin d’une guerre mais la fête de la paix.

Ne versons pas dans le culte sans lendemain, d’une émotion certes partagée mais éphémère, d’un rite obligé.

Partout dans le monde des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards continuent de mourir parce que de vils intérêts se développent, que la sagesse, la solidarité ne sont pas suffisamment exaltées.

Ce n’est pas pour ceci que les noms gravés sur ce monument ont fait don de leur personne.

Notre dignité nous impose de leur offrir cette victoire qu’ils n’ont pas eue. Cette victoire c’est celle d’une paix universelle.

Une paix universelle qui s’appuierait sur nos valeurs républicaines qui ont été les leurs et sont toujours les nôtres : Liberté, Egalité, Fraternité.

Pierre Delmon

 

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