Portrait Janvier 2010.
Sportif et montagnard dans l’âme. Les pans abruptes ne lui font pas peur, et il n’a pas le vertige. Il ne passe pas un mois sans y passer quelques jours et ce, depuis 45 ans… Les Pyrénées n’ont presque plus de secrets pour lui. Sur les 52 sommets remarquables, il ne lui en manque plus qu’un ! Le Besiberri. Et s’il a déjà essayé plusieurs fois de l’escalader sur différentes faces, il n’a pas encore réussi à atteindre son sommet. « Il faut savoir renoncer à temps » dit-il. « Et même à 50 mètres ! » Selon lui, « c’est la première qualité d’un montagnard. La bonne condition physique, bien connaître la montagne, s’équiper en conséquence, cela ne suffit pas » dit-il. Parmi ses plus beaux souvenirs, l’escalade du Pic d’Ossau haut de 900 m dans les années 90 ! Dans son garage : rackets, crampons, bâtons et piolets pour casser la glace sont suspendus et prêts pour un prochain départ !
Sur le plan local, c’est en 1978 qu’il a créé le club de tennis de table. D’abord à Cublac, avant de rejoindre l’Amicale Laïque de Terrasson en 1982. Parmi ses réussites, l’obtention d’une salle et la mise en place du « premier pas pongiste » avec les écoles. Depuis, il a laissé son poste de président à Bernard Rouhaud. Il a reçu la médaille de bronze jeunesse et sports en 2006. Et en 2007, il a décroché la 3e place du championnat de France vétéran 4, des plus de 70 ans !
Quand on le croise sur son vélo dans les rues du centre ville, on est loin d’imaginer le sportif passionné de tennis de table mais aussi de marche, d’escalade et surtout de montagne. Cette passion l’a amené à refaire à pied le chemin parcouru par son père en 1938 quand il a traversé les Pyrénées pour fuir la guerre civile en Espagne !
Antoine Solé est né fin 1935 au sud de la Catalogne et parle d’ailleurs encore bien le catalan. C’est en 1947 qu’il arrive en France avec sa mère, pour venir rejoindre son père, réfugié après avoir bataillé ferme durant deux mois (en août 1938) dans la poche de Bielsa lors de la guerre civile d’Espagne. « Il tenait l’une des 200 mitrailleuses dissimulées dans le roc pour protéger ceux qui n’avaient pas encore réussi à atteindre la France. 500.000 personnes ont été sauvées de la prison » explique-t-il. Pour lui rendre un hommage, il a décidé de refaire en novembre 2009 et avec un ami le chemin parcouru par son père dans la montagne. Une belle émotion qu’il compte à nouveau partager bientôt avec son fils de 38 ans et son neveu…
Alain Rassat
Le 8 janvier 2010