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C’est jeudi matin ! C’est le marché à Terrasson… Instants de vie

Le marché hebdomadaire du jeudi matin ne manque pas d’animation. En ébullition côté fréquentation, il est aussi rafraîchissant…  C’est un rendez-vous authentique et incontournable pour les Terrassonnais. Autour du bassin de la Vézère, de nombreux étals sont tenus depuis des décennies pas les mêmes producteurs locaux qui se les transmettent souvent de père en fils…

« Ce matin encore, moins cinq quand je suis parti de chez moi » ! Le maraîcher Daniel Vézine (parti en retraite le 1er janvier 2014) résume la difficulté de son métier qu’il exerce depuis 42 ans. Ses oignons blancs ont poussé à même pas 1 km de son étal. Il avait commencé par le marché de gros à Brive avant de se consacrer à celui de détail. « Dans le temps, il y avait une trentaine d’épiceries à Terrasson » dit-il.  Le froid est au centre des conversations. Les commerçants se relaient d’ailleurs sur les stands pour aller se réchauffer un peu au café du coin. « Il fait parfois moins dix quand je pars le matin. J’ai de la glace après le camion » dit Serge Sourzat, figure emblématique, présent avec son camion boucher depuis 1996. « Je devais avoir la retraite en fin d’année mais il me reste quatre ans à tirer » dit-il en servant quatre boudins… « Mettez-en quatre de plus pour ma petite fille. Ils partiront à Bordeaux ce soir » ajoute la cliente…

« Travailler dans un espace fermé, je n’arriverai pas à tenir » confie Eugénie, spécialisée dans les produits du Portugal, charcuteries fumées, fruits secs et morue séchée ! Elle a pris la succession de ses parents, Maria et José Vaz, voici trois ans. Son stand est en face de la poste. « Cela fait 35 ans que nous sommes là » dit-elle ! Juste à côté, le marchand de légumes est un Terrassonnais de cœur qui réside à Mansac. Jean-Pierre Coustillas aide son fils Fred. Ils sont présents au même endroit depuis 25 ans. « C’est un gros marché, surtout d’avril à septembre. Et c’est très touristique l’été » reconnaît-il.

Un peu discret, Jean-Pierre Vosche est l’un des plus anciens. « Ça fait plus de 40 ans que je viens ici, toujours sur les quais » dit-il. « Et avant 1969, c’était mes beaux parents qui venaient. Je continue pour la clientèle… » Ce fermier donne un coup de main à son fils qui a repris l’exploitation familiale à Badefols. Il propose volailles vivantes, lapins, noix,  légumes du jardin. Une cliente oublie son poulet sur son étal. Il court derrière… « Si je ne l’avais pas rattrapé, je lui aurait donné demain matin. Le vendredi, je suis au Lardin » dit-il. Pour lui, « l’époque a changé. Autrefois, les familles étaient nombreuses. On vendait trois à quatre poulets pour un foyer de 10 à 12 personnes ! »

Parmi les habitués, le vendeur de miel des forêts vient d’Hautefort depuis 30 ans. Guy Desmaison, 83 ans, a des clients fidèles à l’entrée du pont vieux. « Le miel ça conserve » lui lance d’ailleurs l’un d’eux avec le sourire. Sur la place des Martyrs, un horticulteur est aussi un abonné. Mme Tournet vient d’Ussac depuis 34 ans. S’il y a de belles primevères en ce moment, « il faut venir en mai » conseille-t-elle. Rive droite, le fromager Jean Blondy et son épouse viennent de Montignac depuis 38 ans pour proposer Cantal et Saint-Nectaire fermier. Une affaire familiale qui existe depuis 1945. Rapidement, les nouvelles circulent sur le marché ce matin-là… « Un homme a été agressé dans la nuit au dépôt de carburant derrière chez Total !…»  « J’en sais plus que le curé » dit d’ailleurs Serge Sourzat avec humour. Et il explique que « la plupart de ses clients sont même maintenant des amis ».

Alain Rassat, jeudi 10 février 2011, EWANews. Tous droits réservés.

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Marché hebdomadaire du jeudi à Terrasson : Rive droite ou sur les quais ?

Salade, mâche, navets, carottes, radis… « Je me lève à 4h30 et mon stand est prêt à 8 heures » dit le maraîcher Christian Verlhac qui vient de Chavagnac depuis quinze ans. Comme beaucoup d’autres, il écume les marchés de la région comme Brive ou Montignac. Quatre par semaine.

«  La mise en place est longue pour les primeurs qui arrivent les premiers, dès 6 heures du matin. Jusqu’à 13 heures, le marché reçoit 80 commerçants non sédentaires dont une soixantaine d’habitués. Ce chiffre grimpe autour de 110 en saison estivale. Beaucoup sont des ‘abonnés’ à l’inverse des ‘volants’ qui jonglent sur plusieurs marchés et qui sont seulement de passages. Le marché de Terrasson est l’un des moins chers de la région avec 50 centimes le mètre linéaire. Durant l’hiver, ceux qui ont un stand sur le pont vieux se retrouvent quai du 14 juillet et y reviennent au printemps. Cette disposition a été faite à la demande des commerçants pour éviter le froid glacial en plein vent sur la Vézère » dit Dominique Bardon, policier municipal et placier. « Et cette disposition permet d’animer aussi la rive droite » dit-il.

Le marché, vue de l’autre côté… Véronique Litré (photo), patronne du Mini-Bar avenue Charles de Gaulle, trouve la réglementation souvent trop sévère et projette même de fermer durant l’hiver. Elle demande qu’on lui laisse sa terrasse le jeudi et dénonce une baisse de son chiffre d’affaires. « Depuis que les commerçants ne sont plus sur le pont vieux, les clients trouvent de tout, avec les vêtements, sur la rive droite et viennent de moins en moins par ici » dit-elle avant d’ajouter « il fait froid aussi sur les quais ».  De son côté, une horticultrice de la place des Martyrs reconnaît que son emplacement est plus pratique pour déballer que par le passé (elle avait commencé devant la mairie), mais à l’inverse, « en été, les gens passent surtout sur le pont vieux » dit-elle.

AR

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