C’est un spectacle bien ficelé et mené bon train qui a été présenté vendredi dernier sur la scène du centre culturel de Terrasson. Pour écrire son « Je me souviens » à lui, Jérôme Rouger a tricoté quelques souvenirs personnels de son enfance aux nombreux souvenirs communs des habitants de son village et à ceux de la mémoire collective d’une époque marquée par l’élection de Mitterrand ou encore la chute du mur de Berlin. Il gambade ainsi d’un « Je me souviens » à l’autre, d’une respiration à l’autre. Chaque étape est ponctuée d’une diapositive grand écran qui n’a rien à voir en fait avec le village en question. Le ton humoristique est le fil conducteur. Par exemple, lorsqu’il dit qu’enfant, il devait embrasser des gens qu’il n’aimait pas forcément, la photographie choisie pour appuyer ses dires représente le derrière d’une vache !
L’artiste raconte : « c’est un spectacle fait par hasard. Mes petites histoires, je les racontais souvent à la fin d’un repas ou comme ça. Et puis je voyais bien que les gens riaient, mais je ne trouvais pas que cela avait un intérêt pour être mis en scène. Et puis un jour, un festival m’a invité et on avait donné aux gens de la ville des photos de vacances sur lesquelles on était chargé d’écrire un texte. J’ai alors fait le rapprochement avec une fête chez mes grands parents où j’avais écrit à la manière de Pérec un « Je me souviens » sur mon village et je me suis dit, tiens je vais caler mes textes qui n’ont rien à voir sur ces photos de vacances et cela va donner quelque chose de décalé. »
Ce spectacle redonne goût aux bons souvenirs mais ne faut-il pas plutôt regarder l’avenir ? Selon Jérôme Rouger : « il ne faut pas oublier son passé. Il faut le digérer, si non il vous poursuit ! Mon souhait était que chacun puisse se retrouver là-dedans. Le spectacle a très souvent un bon accueil, je l’ai joué environ 200 fois. Ce qu’il y avait de bien ce soir, c’est qu’il y avait une classe de lycéens, très enthousiastes, qui ont très bien réagi. C’est vraiment très agréable ».