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Des inquiétudes de la CGT aux papeteries de Condat

Des mesures de chômage partiel ont été annoncées lundi matin par la direction des papeteries de Condat aux représentants du personnel. Près de 400 salariés seraient touchés par cette décision. Ils auraient entre 4 et 50 jours de chômage sur 4 mois. La CGT accuse le groupe Lecta, propriétaire espagnol, de privilégier le site de San Juan en Espagne au détriment du site périgourdin.

Une réunion extraordinaire du Comité d’entreprise a eu lieu lundi matin 29 août aux papeteries de Condat (Le Lardin Saint-Lazare). Selon la CGT, cette réunion portait sur l’information et la consultation du CE en vue de la mise en oeuvre de chômage partiel avec la présentation d’un calendrier des arrêts. Un total de plus de 30.000 heures chômées aurait été annoncé pour la période de septembre à décembre 2011 dont plus de 20.000 heures rien que pour la ligne 6 qui est la plus durement impactée. Selon le syndicat : « il s’agirait là de choix stratégiques de LECTA qui délocaliserait les productions de la ligne 6 vers San Juan ! Ce qui mettrait en compétition permanente les salariés de Condat avec ceux de Torras pour toujours plus de profits au détriment de l’emploi et du développement de l’entreprise ».

« L’entreprise n’aurait pas les commandes pour garnir la production. On veut arrêter tant de jours tous les mois. La suppression d’une équipe est menacée. On ne dirige plus rien dans notre usine où tout est dirigé de l’Espagne. On est plutôt en colère » souligne de son côté Patricia Canto de FO au micro de France Bleu.

Le syndicat CGT des Papeteries de Condat vient d’écrire au préfet de la Dordogne. Voici la lettre intégrale du 25 août de la CGT Condat qui nous a été communiquée ce lundi 29 août 2011…

 

« Monsieur le Préfet,

Par courrier en date du 6 juillet dernier, nous vous alertions sur un climat d’inquiétude au sein des papeteries de Condat, sur le devenir de l’entreprise et sur l’emploi.

En effet les rumeurs persistantes de mise en vente du groupe Lecta dont dépend Condat ne sont toujours pas levées.
La Direction de l’entreprise refuse de communiquer aux élus du Comité d’Entreprise sur cette situation qui n’a de cesse d’inquiéter quant à sa finalité, l’ensemble des salariés et les populations du Terrassonnais et de la région.
Les situations d’arrêt de lignes de production, les délocalisations de productions de la ligne 6 lourdement pénalisée par les choix de Lecta de privilégier le site de San Juan en Espagne au détriment de Condat pour les gros grammages, nous interpellent sur le devenir de cette ligne 6 et sur l’emploi.

La Direction, pour démarrer une nouvelle coupeuse qui augmenterait nos possibilités de mise en feuille, refuse de procéder à des recrutements de personnel, soit environ 18 personnes.
Elle décide donc, et ce compte tenu que la machine de San Juan serait chargée en commandes à 100% dans les gros grammages et Condat à seulement 50% voir moins, de supprimer une équipe, soit entre 15 et 18 personnes pour fournir le personnel en transformation pour la coupeuse 11.

Au Comité d’Entreprise de juillet dernier, la Direction nous faisait part, que compte tenu des résistances des salariés de la ligne 6 et du refus des élus du CE de valider un fonctionnement à 4 équipes au lieu de 5 avant la fin de l’année, elle allait engager les démarches nécessaires pour la mise en œuvre du chômage partiel dés septembre pour les salariés de la ligne 6.

En réponse, les élus CGT ont déclaré qu’ils mettraient tout en œuvre avec les salariés, pour faire toute la clarté sur cette situation afin que Condat ne puisse pas bénéficier de telles mesures qui relèvent uniquement de choix stratégiques !!! Pour arriver à ses fins, Lecta organise la pénurie de commandes en privilégiant ses sites en Espagne et se rend coupable de multiples pressions et déstabilise en permanence le personnel.
Nous refusons catégoriquement que l’argent public soit encore une fois utilisé par Lecta à des fins de rentabilité pour les fonds de pension au détriment de l’emploi à Condat et de son développement.

-1-

C’est la punition envers les salariés de la ligne 6 afin de leur faire accepter l’inacceptable, c’est-à-dire la suppression d’une équipe, un nouveau roulement avec encore plus de flexibilité et de dégradation des conditions de vie et de travail à l’entreprise.

Hier mercredi 24 août, un Comité d’Entreprise extraordinaire était convoqué pour le lundi 29 août 2011 à 10 h 30 avec à l’ordre du jour :

Information et consultation du CE en vue de la mise en œuvre du chômage partiel,
Calendrier des arrêts.

Dans le même temps, selon nos informations, des représentants de la Direction du Travail étaient dans nos murs pour rencontrer les responsables de Condat pour une éventuelle mise en œuvre du chômage partiel !!!
Les pouvoirs publics se laisseront-t-ils abuser par les grandes manœuvres de Lecta qui ne cesse depuis plus d’un an d’organiser la pénurie de commandes qui passe par la mise en compétition entre les salariés Espagnols et ceux de Condat ?
Le Secrétaire Général de notre Union départementale CGT devait vous rencontrer le 16 août dernier pour un large tour d’horizon de la situation en Dordogne mais cette rencontre a été reportée à une date ultérieure.
Nous avions élaboré et communiqué une note sur la situation de Condat à notre UD, nous vous la joignons à ce courrier. Elle reprend pour partie les points évoqués plus haut, mais également un sujet sensible pour les salariés postés de notre site, la réforme des retraites et les incidences catastrophiques pour ces salariés, la non prise en compte de la pénibilité ainsi que le positionnement de la FILPAC CGT.

Nous y abordons également mais de façon succincte, le Fret ferroviaire service public, l’embranchement SNCF à SVL financé par l’argent public pour les produits finis et non utilisé à ce jour ….
Enfin, les questionnements liés à ce montage financier ainsi que le refus de Lecta de communiquer sur ce dossier aussi bien en Comité d’Entreprise Européen qu’en Comité d’Entreprise.

Aujourd’hui, la situation de Condat, plus grosse entreprise privée du département nous interpelle, elle nécessiterait à notre avis et dans les plus brefs délais, une rencontre avec l’ensemble des intervenants.

Nous restons bien évidemment à votre écoute et à votre disposition pour toute information où précision que vous jugeriez nécessaire.

Dans l’attente, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de mes respectueuses salutations.

Le Secrétaire,

Guy Bretout »

 

 

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