« La suppression d’une équipe est menacée. On ne dirige plus rien dans notre usine où tout est dirigé de l’Espagne. On est plutôt en colère » souligne Patricia Canto de FO. Des mesures de chômage partiel sont mises en place par la direction des papeteries de Condat au Lardin Saint-Lazare (24) dès ce 1er septembre.
Lors d’une réunion extraordinaire du Comité d’entreprise, 33.000 heures chômées ont été annoncées jusqu’en décembre prochain. 400 salariés sur les 650 seraient touchés. La ligne de production 6, qui réalise le papier le plus épais et le plus coûteux, est la plus touchée avec 20.000 heures supprimées. Les lignes 4 et 8 sont également concernées.
Selon Force Ouvrière, la ligne 6 sera stoppée 58 jours d’ici la fin de l’année, la ligne 4 le sera aussi12 jours et la ligne 8 sera stoppée 4 jours…
Les conditions de rémunération sont celles appliquées en 2009 soit 75% du salaire brut de référence. Les salariés qui le souhaitent peuvent poser des jours de congés durant les périodes de chômage.
Les syndicats dénoncent « des choix stratégiques du groupe Lecta, notamment la délocalisation de la productions de la ligne 6 vers le site espagnol ». « Nous avons essuyé des coups durs depuis plusieurs années. Les salariés se disent qu’ils ont beau déployer toute l’énergie nécessaire, ils ont l’impression que tout est déjà tracé d’avance. » Les salariés sont d’autant plus inquiets que des bruits de vente ou de recherche d’un nouveau partenaire courent depuis juillet.
Dans un communiqué (à lire par ailleurs), la direction de Condat explique que « le recours au chômage partiel est rendu nécessaire en raison d’un contexte marché difficile (-10% par rapport à 2010), une augmentation des stocks et un prix des matières premières qui reste élevé. Un projet d’ajustement de la production est en attente d’une expertise demandée par les membres du comité d’entreprise. Il permettrait d’éviter le recours au chômage partiel tout en maintenant l’emploi sur le site…»
