L’opération « Orchestre à l’école » vient d’être mise en place à l’école primaire de Terrasson. Dix élèves de CE2 en profitent. Ils seront trente en trois ans. Olivier Sadok, directeur de l’école élémentaire Jacques Prévert, nous raconte la mise en place de ce projet dans le cadre des activités extra-scolaires. Avec l’appui de David Gourvat du Conservatoire et de Bruno Lecoindre de l’association des parents d’élèves musiciens Music Envie, ce projet a reçu le soutien de la municipalité et du conseil général, ainsi que de la fondation Agir du Crédit agricole, pour financer l’acquisition des dix instruments neufs. Huit élèves futurs musiciens ont reçu leur instrument lors d’une cérémonie au Cinéroc. Interview d’Olivier Sadok…
Vous semblez avoir été très sensible à ce projet musical ?
Olivier Sadok : « En effet, j’ai joué toute ma jeunesse dans des orchestres en Alsace, ma région d’origine, jusqu’à l’âge de 25 ans avant de m’expatrier une quinzaine d’années. Et là j’ai repris dans un orchestre. Je suis très sensible à cette pratique instrumentale car c’est une richesse pour les enfants. Il faut les sortir de cet univers tout électronique, informatique, jeux, réseaux sociaux et les encourager à faire autre chose. »
Comment est né ce projet et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
O.S. : « Nous nous sommes aperçus qu’ici, dans notre école qui compte 360 élèves, deux élèves seulement pratiquent un instrument de la famille des vents. Après, il y a des enfants qui font un peu de guitare, un peu de piano, mais cela reste marginal. Partant de ce constat, la difficulté était d’inciter des élèves à faire de la musique, d’où cette idée de monter un projet hors-temps scolaire, avec de la gratuité au niveau des cours et des instruments…
Il a fallu ensuite trouver des sponsors, des partenaires. Des enfants peuvent mettre maintenant le pied à l’étrier. Nous allons leur donner le goût de la musique, de l’effort, de la sonorité. Le but est ensuite qu’ils s’inscrivent dans trois ans à l’école de musique ou au conservatoire pour approfondir leur instrument. Et si l’enfant est bien motivé, nous essaierons de trouver des passerelles… »
Comment se déroule l’enseignement ?
O.S. : « Il a lieu tous les jeudis soirs à 16h45. Dix enfants vont pratiquer les cuivres : tuba, trompette, trombone, cor. Ces instruments sont un peu sonore et la solution pour cette année est de faire pratiquer les enfants dans le réfectoire où le local est insonorisé. Un professeur du conservatoire Olivier Fraysse vient prendre en charge le groupe. Les enfants vont d’abord commencer à travailler sur l’embouchure, travailler les lèvres, et sur comment prendre soin de son instrument, comment le démonter et le remonter. Le principal souci est de redonner le goût de l’effort. Cela ne va pas tomber du ciel, il y a un minimum d’investissement. Nous sommes dans la discipline de l’effort avec l’obligation de répéter, de travailler et de faire les devoirs. Nous ne pouvons pas avoir tout, tout de suite. il faut reconnaître que la musique se pratique seul dans une pièce au début et c’est quelquefois démoralisant pour les enfants. L’année prochaine, dix élèves s’ajouteront dans la classe de la famille des bois, saxophone, clarinette, flûte traversière. Il faudra alors trouver un autre soir, le mardi ou le lundi. Cela permettra de faire tourner cette activité dans le même local. »
Propos recueillis par Alain Rassat