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Un pop-corn « survivant » remporte le 1er prix du concours de nouvelles liées au cinéma, Prix Jean Lescure

Le jury local du concours de nouvelles Jean Lescure liées au cinéma vient de remettre son premier prix à Franck Delloue pour « Le survivant ». Ce périgourdin de Carsac-Aillac aime l’écriture. Il vient de tenir en haleine le jury avec une histoire de pop-corn ! C’est un faits-divers réel qui l’a inspiré… « C’est une personne qui avait été tuée dans un cinéma parce qu’il faisait trop de bruit avec ses pop-corns. C’était pas en France. Suite à la tuerie, tous les gens sont sortis paniqués. Et l’histoire part du dernier pop-corn qui se retrouve tout seul dans sa boîte. Mais le lecteur ne le découvre qu’un peu avant la fin pour maintenir le suspense. » L’auteur ne cache pas sa passion pour le polar. « Ah oui, ce qui me plait c’est une atmosphère, une ambiance. Mais il ne faut pas que ça soit trop long. Quand on me dit que l’on voit mes personnages, que l’on visualise ce que j’écris, c’est le plus beau compliment que l’on puisse me faire. »

Ce concours permettait de proposer une nouvelle liée au cinéma. Le jury était composé par une libraire de Mégapresse, des documentalistes du collège et du lycée de Terrasson ainsi que de la médiathèque, un membre de l’association Travelling, un participant à l’atelier d’écriture et un représentant du Cinéroc. Après une heure de délibérations passionnées, le jury a choisi parmi les cinq participants la nouvelle « Le survivant » à 6 voix contre 2.

 

L’auteur périgourdin, Franck Delloue, tient un blog (epistolarts.blogspot.com) sur lequel se trouve sa nouvelle. Les deux autres votes sont allés à « Sur l’écran noir de mes nuits blanches… » de Monique Barbet. L’annonce du résultat a eu lieu en présence de Franck Delloue et de sa compagne. La librairie Megapresse a offert trois livres au premier et deux livres au second. Le cinéma a offert dix places gratuites aux deux gagnants et deux aux autres participants recevront. La nouvelle primée va mainternant participer au niveau national à l’AFCAE (Association Française des Cinémas Art et Essai), organisatrice de ce concours. Cette dernière convoque un jury composé de professionnels du cinéma et d’écrivains qui siègera fin janvier 2012, et sélectionnera à son tour parmi les lauréats des salles de cinéma trois gagnants. Le premier gagnera un séjour au Festival de Cannes, le second un pass d’un an pour les salles Art et Essai, et le troisième des ouvrages de cinéma. Le jury local a exprimé « le plaisir qu’ils ont eu à lire l’ensemble de ces nouvelles, et ont félicité tous les participants ». Ce concours a lieu chaque année, avec les mêmes contraintes : écrire une nouvelle liée au cinéma, de dix pages maximum, dactylographiées, double interligne.

– Ciné Roc, 16 rue Jean Jaurès 24120 Terrasson 05.53.51.79.16 ou 06.08.76.26.30 ou cineroc@ville-terrasson.com

Le début de la nouvelle gagnante…

« J’étais là dans cette immense boîte. J’étais le dernier. Il y a une heure encore, nous étions un bon nombre mais les autres avaient eu moins de chance. Il ne restait que moi mais je ne me faisais pas d’illusion. J’allais y passer aussi, d’autant que je n’avais nulle part ou me cacher. Il me trouverait forcément, malgré la pénombre. De toute façon, à quoi bon ? J’avais déjà tant souffert… et tout ça pour en arriver là ! J’avais cet aspect que je jugeais personnellement ragoûtant, du fait de mes brûlures au premier degré, mais curieusement cela semblait plaire… pour mon malheur !

Je me sentis observé et effectivement un oeil m’épiait. Me distinguait-il pour autant, je n’aurais su le dire. Mais le simple fait de le voir lorgner dans ma direction ne me poussait pas à l’optimisme. Il tendit le bras. Cette fois, j’étais perdu. C’était mon tour.
J’entendis alors une forte détonation. Puis une autre. Je perdis alors l’équilibre et sentit glisser la boite dans laquelle je me trouvais. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il se passait mais c’était l’affolement tout autour de moi. Les gens hurlaient. Un type s’était mis à crier : « Tu croyais que tu allais nous emmerder encore longtemps comme ça ? » La panique semblait avoir englouti toutes les personnes présentes dans la salle. Je ne voyais pas grand chose de là où j’étais mais les gens semblaient courir dans tous les sens. Les cris s’amplifiaient.
J’étais sauvé. Pour le moment du moins. Je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait mais en tout cas, personne ne faisait plus attention à moi. Lui en tout cas m’avait oublié. Je devais simplement veiller à ne pas me faire écraser par cette meute d’enragés. Mais ça avait l’air de s’arranger là-aussi. La pièce semblait se vider très progressivement, toujours dans un brouhaha de cris assourdissants certes, mais elle se vidait et c’était bien là l’essentiel. Un répit reste un répit. Ça ne changerait peut-être pas fondamentalement ma vie mais enfin… »

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