Depuis un an, en janvier 2011, à l’annonce d’un projet de panneaux solaires porté par la mairie, un vent d’incompréhension et de consternation souffle sur Grèzes (24), un petit village du Périgord où les 187 habitants sont divisés sur la question. La tension a été forte, semble-t-il, jusqu’à des divisions au sein de familles et la présence soi- disant d’un corbeau…
Le projet photovoltaïque doit couvrir 1 hectare 7 disséminés sur un terrain de 5 hectares, près de la station météo (le projet était de 7 hectares au départ). Cet ensemble de panneaux est destiné à « produire de l’électricité qui sera revendue en totalité à EDF » explique le maire de Grèzes, Jean-Marie Chanquoi. La volonté municipale est de louer un terrain à des investisseurs espagnols pour « faire entrer des sous dans la commune et baisser les impôts ». Un pourcentage du projet permettra de financer un panneau pour alimenter un puits dans un village d’Afrique. De leur côté, les habitants mécontents déclarent qu’ils « sont dans un petit village et n’ont pas besoin de projets gigantesques ». Une association de citoyens, appelée « Sauvons notre coteau », s’est formée contre ce projet.
Le maire a choisi le lieu car « il est inutilisé et inutilisable », dit-il, avant d’ajouter que « les écoles des alentours pourront venir le visiter ». Les membres de l’association opposante accusent leur maire de « sacrifier l’identité de leur village » et vont même jusqu’à s’inquiéter de l’avenir de leurs enfants… Ils affirment en effet « ne pas posséder les informations nécessaires sur le vieillissement des matériaux ». Le maire certifie de son côté que « les panneaux ne sont pas polluants malgré les composants parfois décriés, non réfléchissants, et s’orienteront en fonction du soleil, suite à une demande des Bâtiments de France ». Selon lui, « les communes voisines demanderont à leur tour d’avoir leurs propres panneaux en voyant que ceux prévus pour le coteau pourront fournir jusqu’à 950 foyers en électricité ».
Mais l’association de défense soutient que « les habitants n’ont été prévenus qu’un an après le démarrage des procédures de négociation, à l’occasion des vœux de bonne année du maire ». Ils accusent la procédure de ne pas être « démocratique ». D’autres arguments plus scientifiques sont avancés, comme « un risque d’éboulements à cause de l’équilibre fragile de l’écosystème » !…
La demande de permis de construire a été effectuée. Et un recours a été déposé par l’association devant le tribunal administratif. La mairie souhaite relativiser en s’appuyant sur une enquête publique où « 80% des habitants se sont prononcés pour et 20% contre ». Les opposants affirment quand à eux qu’au départ, « 19 ont voté pour et 20 contre. D’autres sont venus se rajouter après…» Ils soulignent qu’ils restent déterminés car « si le projet a été réduit à 1,7 ha, le permis de construire reste de 7 ha et le projet peut donc évoluer de nouveau après ». Les opposants soulignent enfin qu’ils sont bien « contre le projet sur le site du coteau, mais pas ailleurs sur la commune, et pas non plus contre les gens » dit le président de l’association de défense Jean-Claude Blondel.
En savoir plus : www.sauvonsnotrecoteau.org
Article rédigé par les élèves du lycée St Exupéry de Terrasson : Frederika M., Roussana D., Armand C., Nicolas L. et Melissa M.. Article complété par Alain Rassat.