Tout près de Terrasson, à Néguirat, un père et six soeurs ont trouvé leur havre de paix. Le site calme et serein est propice à la prière et la méditation. Mais pour pouvoir vivre en autarcie, la communauté ne manque pas de courage…
C’est dans le nord de la Grèce, au Mont Athos, que le Père Elie, ancien catholique, avait pris sa décision de rejoindre l’Eglise orthodoxe. Cette presqu’île, rocher de monastère, accueille près de 2500 moines. Le monastère de la Transfiguration, que le père aumonier a fondé près de Terrasson il y a 22 ans, est rattaché au monastère de Simonos-Petra au Mont Atos. Il accueille six sœurs. Leur vie monastique avait débutée à Martel (Lot) durant douze ans. « Mais nous étions sur un ravin. Il était très difficile de construire » explique le Père Elie. Ici, ils restaurent eux-mêmes une ancienne ferme qu’ils convertissent petit à petit en monastère. Maçonnerie et menuiserie n’ont d’ailleurs plus de secrets pour eux. Pour faire vivre la communauté, « une centaine de brebis permettent d’avoir un travail un peu rémunérateur. Nous avons préféré un élevage dans le but de la sélection et de les vendre en reproducteurs. Ce qui est plus agréable pour nous, comme pour les animaux, plutôt qu’ils partent en boucherie. Le mouton, on ne savait pas faire. Quand on est dans la nécessité, on apprend avec les moyens qui s’imposent ».
L’Eglise orthodoxe n’est pas différente des autres Eglises chrétiennes. Selon le Père Elie, « l’Eglise orthodoxe n’a pas eu les grandes révolutions et reste plus fidèle à la tradition liturgique, à la théologie, c’est-à-dire à la manière de comprendre nos relations entre Dieu et les Hommes, qui est ici plus antique par rapport à l’évolution du XIIIe siècle en occident ». Les orthodoxes ont plusieurs patriarches et tous les prêtres peuvent être mariés. Le port de la soutane noire est toujours respecté. « C’est la tradition depuis le IVe siècle. Nous avons gardé cet habit-là à peu près intégralement » dit-il. La chapelle provisoire d’abord installée dans un ancien pigeonnier a laissé sa place à une bibliothèque où la théologie est d’ailleurs en bonne place ainsi que l’histoire et les sciences.
Le monastère fait partie maintenant du paysage. Discret, celui-ci vit cependant avec son temps… « Nous vivons, certes hors du monde et de son organisation, mais tout à fait à notre époque et avec nos compatriotes. Nos voisins sont nos collaborateurs et nos frères. Nous avons la même vie qu’eux. Nous essayons de travailler avec eux dans les travaux des champs. Et, grâce à ce travail commun, nos relations se sont ouvertes » explique le Père Elie. Ici, la journée débute toujours pareil, avec deux à trois heures de prières personnelles dans sa cellule. L’office du matin a lieu à 5 heures en semaine et 9 heures le dimanche. Il est parfois suivi d’un café et d’une rencontre amicale et fraternelle avec les fidèles présents. L’an passé, en 2011, le monastère a fait l’acquisition d’un ancien garage sur la N 6089 pour y vendre les produits confectionnés par eux-mêmes : confitures, crèmes de noix… « A ce but économique, il y a un but moral. Nous espérons qu’en ouvrant un magasin en dehors d’ici, les gens viennent, et s’ils le souhaitent ils peuvent venir ensuite au monastère, en téléphonant d’abord… »
Alain Rassat
Tél. : 05.53.50.23.94. Le Monastère est situé à Néguirat, soit à 1,2 km de la boutique « Athos Agora ».
Site internet : http://www.monastere-transfiguration.fr/index.html
Photo : Le Père Elie nous montre un livre sur le Mont Atos dans la bibliothèque du monastère