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Frédérique Bretin à Saint-Rabier : la photographie, « c’est un écho à ce que j’avais l’intention d’exprimer »

L’exposition « Photographies » de Frédérique Bretin, artiste-photographe de la Dordogne, est à découvrir à la Villa des Courtissous à Saint Rabier (sortie en direction de Hautefort, 300 m après à gauche) jusqu’au 25 mai. Cette exposition inaugure le nouvel espace d’art, Confluence(s), dédié à l’art contemporain avec le soutien de l’agence culturelle départementale. « J’ai construit ma proposition en fonction de ce lieu » reconnaît-elle. « Cela m’a donné envie de présenter des extraits de différents travaux réalisés ces quatre dernières années et de les scénographier dans ce lieu ». L’artiste parle de son art. Interview…

 

– Qu’est ce qui vous inspire dans la photographie ?

– Frédérique Bretin : « La photographie est un mode d’expression. C’est un outil qui permet d’exprimer une pensée, des intentions, mais c’est en fait un outil très particulier. Il est attaché en apparence à la réalité. Nous pourrions imaginer qu’il nous reproduit texto ce que l’on voit. Et bien sûr, tout cela n’est qu’un leurre car la photographie est une grande illusionniste. En fait, elle fragmente le réel. Elle retient un fragment de temps et d’espace. Et l’on s’aperçoit très vite que l’on ne peut mettre dans l’image que le reflet d’une pensée. Et quand on travaille dans ce sens, cela ouvre pas mal de possibilités créatives ».

Comment travaillez-vous, laissez-vous l’appareil photo se déclencher tout seul et après vous faites le tri, ou est-ce que c’est avant, vous sentez que c’est le moment de prendre une photo ?

F.B. : « C’est une pensée en amont… J’ai d’abord une pensée sur quelque chose, un sujet, un questionnement qui va faire que je vais le mûrir, sur lequel je vais réfléchir et qui va faire qu’à un moment donné, je vais utiliser la photographie pour exprimer cette pensée. Ce sont toujours des questionnements qui s’envisagent d’un point de vue photographique ».

Qu’est ce qu’une belle photographie pour vous ?

F.B. : « Déjà, une belle photographie c’est un terme que je trouve assez impropre. Je parlerai d’une photographie qui est au plus près de mes intentions (sourire). Dans laquelle, il y aura un vrai écho avec ce que j’avais l’intention d’exprimer. Ce qui m’intéresse aussi c’est, à la fois, comment une image répond à mes questionnements, à ce que je souhaite raconter, et en même temps qu’elles soit suffisamment évocatrice et suggestive pour être ouverte à d’autres sens, à d’autres significations que le lecteur peut se formuler à lui-même…  Ce qui m’intéresse aussi dans une image, c’est ce qu’elle va générer chez le spectateur : des sensations, une pensée, des perceptions qui en fait dépassent les miennes propres. »

Y a-t-il des décors qui vous attirent plus que d’autres ? Parmi les photos présentées, beaucoup de décors sont des grands espaces, des tableaux presque nus…

– F.B. : « Moi ce qui m’intéresse c’est l’espace. Effectivement, il n’y a pas de présence humaine sur mes images. Je suis beaucoup plus attirée en fait par ce qui va être la trace de l’homme que par sa présence elle-même… C’est aller au plus près du minimum de figures, c’est arriver à produire une image minimale. C’est-à-dire de la dépouiller au maximum de sa figure ».

Faut-il une connaissance très pointue de son appareil photo ?

– F.B. : « Pour ce type d’images (exposées), il faut connaître la technique photographique. Mais il m’arrive de réaliser plus ou moins en automatique, je laisse faire l’appareil. Bon je vais choisir la profondeur de champ mais après, pour la mesure de la lumière, je lui laisse faire son boulot. Il fait ça très bien (rires)… »

Propos recueillis par Alain Rassat

Renseignements: 05 53 50 27 20 ou 06 03 00 84 20 (Villa des Courtissous). Entrée libre chaque après-midi.

En savoir plus sur l’artiste.

Les images de Frédérique Bretin sont autant de vies silencieuses. Epurées, méditatives, elles ouvrent des espaces intérieurs, des pans d’immensité et de vide, tentent d’approcher une vacuité du visible. L’artiste reconnaît à sa démarche une parenté avec la pensée chinoise qui conçoit capter la force interne des choses et les articuler entre elles sur un fond qui est le vide, envisagé comme un révélateur. Cette recherche photographique prend appui sur le paysage, observé comme un gisement de signes et de significations. Par cette économie de représentation appliquée au paysage, l’artiste entend nous conduire au-delà d’un lieu identifiable. C’est dans la villa des Courtissous à Saint-Rabier, sur l’invitation de l’association Shamwari, que la photographe exposera quelques unes de ses oeuvres, inaugurant ainsi un nouvel espace dédié à l’art contemporain.

Confluences – Espace d’art – Villa des Courtissous Exposition du 6 avril au 25 mai

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