Les secours mis à l’épreuve lors d’un exercice dans le tunnel de Beauregard

« Un accident s’est produit à 20h dans le tunnel de l’A89 dans le sens Brive-Périgueux. Le conducteur d’un bus a perdu le contrôle de son véhicule et a percuté le montant gauche du tunnel. Le bus transporte une vingtaine de personnes. C’est un grave accident car non seulement il bloque les deux voies de circulation mais il y a des victimes, au moins deux personnes décédées, quatre blessés graves et un blessé dont le proccesus vital est engagé et qui nécessite une opération sur place » dit le préfet de Dordogne, Jacques Billant, venu sur place pour diriger les secours et réaliser des points presse comme en situation réelle. Cet exercice de secours entre dans la dizaine de mises en situation sur le terrain organisées chaque année. Mais celui-ci lui tenait particulièrement à coeur au préfet, lui qui a connu l’accident du tunnel du Mont-Blanc en mars 99 alors qu’il était le chef de cabinet du préfet de Haute-Savoie. « Une intervention dans un tunnel, c’est très compliqué. Effectivement, je parle en connaissance de cause » dit-il.

Pour cette simulation, 200 personnes étaient engagées comme en situation réelle : une vingtaine de personnes qui jouaient le rôle des victimes, une soixantaine de pompiers, des gendarmes, les équipes des ASF… « Cela permet de tester leur savoir-faire et de vérifier que la coordination entre les services est opérationnelle » explique J. Billant.

La circulation était déviée dans l’autre partie du tunnel mise à double sens et sécurisée. La sous-préfète de Sarlat a pris la direction du PC haut, au-dessus du tunnel. Et la salle polyvalente de Beauregard était ouverte pour accueillir les rescapés. Un poste médical avancé est installé sur la chaussée à 150 mètres de l’entrée du tunnel pour apporter des soins immédiats aux blessés. Le préfet explique : « il y a des gens qui sont indemnes mais choqués qui vont être pris en compte par une cellule médico-psychologique. Et puis, il y a la difficile mission d’identification des victimes et la gestion d’information des familles… Le premier acteur a été ASF qui a été le premier informé de l’accident et qui a lancé la procédure en gérant la circulation sur l’autoroute et en informant la Corrèze, Périgueux et Bordeaux. »

L’exercice qui s’est déroulé toute la soirée était assez spectaculaire au regard des moyens humains et matériels déployés. Le tunnel rend difficile l’utilisation des téléphones portables. Aussi, tous les services communiquaient par liaison radio et aussi par tablettes dont sont dotés maintenant les sapeurs-pompiers qui sont en relation avec le SDIS. Un responsable du SDIS 24 explique : « c’est une organisation pour traiter de nombreuses victimes. Nous avons une chaîne des secours qui se met en place, du ramassage jusqu’au tri des victimes, avec premiers soins, et évacuation coordonnée sur les sites les mieux adaptés. Nous sommes dans la réponse opérationnelle du plan NOVI (nombres de victimes) ». « C’est une opération millimétrée, c’est impressionnant » dit le maire de Villac Laurent Pellerin témoin aux premières loges. « Nous sommes à l’écart du bourg et personne n’est venu pour demander ce qui se passe » remarque le maire de Beauregard Lionel Armaghanian. Il est vrai que les sirènes étaient restées silencieuses. Tous les acteurs évoluaient d’ailleurs tranquillement, bien loin de l’urgence d’une situation réelle. Et les journalistes étaient conviés dans le tunnel au plus près de l’autocar !  Déjà en novembre 2007, un exercice s’était déroulé dans les mêmes circonstances à quelques kilomètres de là, près de la station de péage de Thenon, deux mois avant que cette portion d’autoroute ne soit ouverte à la circulation. Alain Rassat

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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