En Dordogne, Germinal Peiro est réélu dès le 1er tour avec environ 51,26% et Colette Langlade est réélue avec 51,74%. Nathalie Fontaliran perd dix points par rapport à 2007 (son prédécesseur était Dominique Bousquet) avec 23,94%. Emmanuelle Pojol (FN) est 3e 10,70%, Catherine Dupuy (FG) 4e 7,89%, Jean Paul Quentin (Europe Ecologie les Verts) 5e 2,36%, Emmanuelle Fresne (Le Trèfle) est 6e 1,06%, Edwige Gorisse (NCE) est 7e 0,84%, Michel Chretien (Alliance Ecologie Indépendante) est 8e 0,82%, Irène Leguay (NPA) 9e 0,68% et Serge Mercier (Lutte Ouvrière) 10e 0,45%
Législatives, les résultats du 1er tour sur Terrasson (5 bureaux)… Nathalie Fontaliran UMP 23,27%, Germinal Peiro PS 49,43%, Michel Chrétien Alliance Ecologiste Indépendante 0,57% ; Cathy Dupuy Front de gauche 7,98% ; Emmanuelle Fresne Le Trèfle 1,18% ; Edwige Gorisse du Nouveau centre 1,36% ; Irène Leguay du NPA 0,53% ; Serge Mercier Lutte ouvrière 1,10 %; Emmanuelle Pujol Front national 13,28% ; Jean-Paul Quentin Europe Ecologie Les Verts 1,31%.
Les interviews avant l’élection…
Germinal Peiro
Germinal Peiro est le candidat PS pour un 4e mandat mais ce sera la 1ère fois avec un président issu de son parti politique. Serge Eymard, conseiller général du canton de Terrasson, explique mercredi à la salle des fêtes : « nous sommes à la mi-temps du match. Il faut que les législatives permettent à François Hollande d’avoir une majorité à l’assemblée nationale pour pouvoir mettre en oeuvre son programme et engager des réformes ». Germinal Peiro est maire de Castelnaud la Chapelle, conseiller général de Domme, vice-président du Conseil général chargé du tourisme, président de la communauté de communes du canton de Domme, vice-président d’Epidor… Interview.
Le cumul des mandats. « Cela fait quinze ans que les électeurs de la 4e circonscription de la Dordogne m’ont fait l’honneur de me choisir comme député. J’ai fait mon travail au niveau national sur des sujets très divers comme l’agriculture, les retraites agricoles, le développement des sports de nature, la protection de l’environnement, la protection de l’eau, mon combat contre les OGM, mon combat contre les gaz de schiste, mon combat pour la ruralité. J’ai travaillé aussi sur des sujets de société : la fin de vie, la reversion des retraites pour les gens qui sont pacsés, les droits civiques des personnes handicapées. Bref, des sujets qui paraissent disparates, mais qui en fait ont tous un lien en commun : notre territoire. C’est le Périgord noir, c’est la Dordogne. Là j’en viens à mes engagements sur ce territoire. Je crois qu’il est indispensable que les élus nationaux aient un pied dans le réel. Je ne veux pas être un député hors-sol… Pour moi, mon engagement local va de pair avec mon engagement national. L’un nourrit l’autre. Si je me suis mobilisé sur le dossier des retraites agricoles, si j’ai réussi à faire voter une loi qui porte mon nom, la loi Peiro, qui a créé le régime complémentaire obligatoire en agriculture, c’est parce que je vis au milieu des agriculteurs. C’est grâce à ce travail local que j’ai pu nourrir ma pensée et enrichir mon travail législatif. Je ne me vois pas rester uniquement à Paris en étant député de la 4e circonscription et ne pas m’engager sur mon territoire. Je crois qu’il ne faut pas confondre les mandats et ce que l’on appelle les casquettes. En terme de mandats, je respecte la loi bien évidemment. Je suis élu dans ma commune qui a 465 habitants, maire de Castelnaud depuis 29 ans, je suis conseiller général depuis 23 ans (1988), et je suis député. Nous avons droit à deux mandats électifs en France. Les parlementaires ont le droit à un troisième mandat s’ils sont maire d’une petite commune, moins de 3.500 habitants… »
Agriculture. « Cela fait six ans que je suis en charge au parti socialiste de l’agriculture et de la ruralité. Dès mon élection en 83, je me suis engagé auprès du monde agricole, je suis devenu secrétaire du groupement des producteurs de noix du sarladais. J’ai relancé le vignoble de Domme et aujourd’hui nous avons 17 agriculteurs qui travaillent sur un petit vignoble de 23 hectares et qui ont trouvé là un complément d’activité. A titre privé, j’ai créé l’écomusée de la noix du Périgord. En tant qu’élu, j’ai créé un syndicat intercommunal d’irrigation agricole. A l’Assemblée, je suis devenu président du groupe tabacs parce que le Périgord est une région tabacole. Je me suis emparé du dossier des retraites agricoles car je connaissais particulièrement ce problème. Je suis aussi trufficulteur et apiculteur amateur. Tout cela m’a attiré vers ce domaine de l’agriculture. L’agriculture et l’alimentaire rapporte 11 milliards en positif à notre balance commerciale. C’est trois millions et demi d’emplois dans notre pays. C’est aussi ce que l’on a dans son assiette, l’occupation de l’espace, la qualité de nos paysages. Ce que je souhaite, c’est que la réforme de la PAC après 2013 prenne en compte l’emploi et non pas uniquement les hectares. Jusqu’à présent, on a aidé les agriculteurs en leur versant des aides à l’hectare et c’est malheureusement ce qui risque de continuer. Ce qui fait que plus on a d’hectares, plus on touche t’aides. Eh bien, cela n’est pas adapté à l’agriculture de la Dordogne qui est faite de petites et de moyennes exploitations. Je demande à ce que le critère de l’emploi soit pris en compte pour la distribution des aides de façon à aider davantage ceux qui occupent peut-être moins de surfaces mais qui créent de la richesse dans notre pays ».
Industrie. Est-ce qu’il faut produire français ? « Oui, je crois. Et d’ailleurs, parmi les 60 engagements de François Hollande, les dix premiers concernent l’économie. Notre pays a considérablement régressé en terme industriel au cours des dernières années. Dans les années 80, la part d’industrie dans la richesse nationale c’est 30%. Aujourd’hui c’est 12,8%. On voit bien que beaucoup d’industries se sont délocalisées et qu’aujourd’hui nous avons 4 millions de chômeurs dans notre pays. La priorité va être d’aider les entreprises à relocaliser ou du moins à produire français et européen. On ne peut pas rester, comme c’est le cas actuellement, des éternels clients parce que l’on trouvera toujours un pays où la main d’oeuvre sera moins payée qu’en France. Si on est client, il faut à mon sens imposer à ceux qui nous fournissent qu’une partie des parties des biens qui nous sont fournis soit produite en France et en Europe. C’est exactement ce que font les Indiens, les Brésiliens, les chinois quand ils nous achètent des produits. Quand on vent des airbus aux Chinois, on construit des airbus en Chine. Quand on vend des Rafales aux Indiens, on construit des Rafales en Inde. Nous quand on achète des textiles et des chaussures, il faut qu’une partie de cette production soit réalisée en Europe, si non nous perdrons tous nos emplois.
Première proposition de loi que vous aimeriez-vous défendre ? « Le président de l’assemblée nationale m’a confié en 2011 une mission d’information sur l’évaluation des politiques publiques dans le monde rural. Il a confié cette mission à Jérôme Bignon collègue UMP de la Somme et à moi-même, et pendant un an, nous avons essayé d’évaluer ce qui marche et ce qui ne marche pas dans les politiques publiques. Après un an de travail, nous avons remis un rapport. Et nous avons fait des recommandations. S’il y avait une seule chose à retenir, aujourd’hui notre souci principal c’est de permettre aux gens du monde rural d’accéder au haut-débit parce que tout le monde n’est pas desservi par l’ADSL aujourd’hui. Et le vériatable chantier d’aménagement du territoire que la France doit conduire et que l’Europe doit conduire aussi, c’est d’amener la fibre optique dans chaque foyer chez tous les habitants. Aujourd’hui nous avons absolument besoin de ce moyen de communication. Il n’ y a pas un réunion dans chacune des mairies où l’on ne me parle pas de l’accès aux nouvelles technologies. Il faut bien comprendre qu’il risque de se faire une rupture entre le monde rural et le monde urbain si nous ne sommes pas mis sur le même pied d’égalité. Je crois que cela va être mon souci premier et j’espère que dans les années à venir, nous allons pouvoir nous mettre à niveau avec le monde urbain ».
Sa suppléante est Nathalie Manet-Carbonnière maire de Valojoulx, présidente de la communauté de communes Vallée Vézère et conseillère régionale. « C’est une militante et une élue qui a fait évoluer certains projets comme le gymnase de Montignac qui est très utilisé par les élèves du collège mais aussi par l’ensemble des clubs sportifs du canton » dit-il.
Nathalie Fontaliran
Nathalie Fontaliran est la candidate UMP de la 4e circonscription de la Dordogne. Elle est 1ère adjointe au maire de Montignac depuis quatre ans, vice-présidente de la communauté de communes Vallée-Vézère en charge de l’économie, mère de famille, déléguée à la parité à l’UMP et conseillère au niveau national du parti. « Si demain je suis député, je ne briguerais pas d’autres mandats » dit-elle clairement en ajoutant « il faut conserver un lien avec le terrain et ce lien-là je l’ai en étant adjointe à Montignac… »
Convictions. « C’est une circonscription très grande : 15 cantons, 184 communes. Cela va de Hautefort en incluant St Pierre de Chignac, Ste Alvère et jusqu’à Villefranche du Périgord. J’ai fait le tour de toutes les communes. Je me suis portée candidate parce que je me rend compte depuis que je suis élue que nous avons besoin d’un député qui coordonne les projets des communes, des chefs d’entreprises, des agriculteurs. Et qui ait véritablement le temps de s’investir sur ces projets et sur l’ensemble du territoire, et pas seulement sur deux ou trois cantons. Ce qui me plait dans cette fonction c’est qu’il y a deux engagements : un engagement national avec le vote des lois, mais il y a aussi, c’est surtout ça qui me passionne, c’est l’engagement local, de terrain, de proximité, de coordination sur l’ensemble du territoire. Je pense que le député doit être un aménageur du territoire. Il doit équilibrer les problématiques et tout ce en quoi sont confrontés les Périgourdins. »
Les sujets que vous aimeriez défendre ? « Oui, le bouclier territorial qui permet sur plusieurs niveaux de maintenir nos services publics sur nos territoires, de les équilibrer, de donner un accès aux soins équilibré sur la circonscription. Il y a des cantons où l’on trouve 8 à 10 médecins et d’autres où l’on a aucun médecin. Il faut que l’on arrive à équilibrer tout cela. C’est aussi en matière environnementale, en matière de dépendance, il y a encore beaucoup à faire pour maintenir les personnes âgées à domicile. Tous ces dossiers sont au coeur de la ruralité et l’on a un peu oublié que le député doit défendre ces dossiers là. Il doit être proche de chacun et chacune d’entre nous et doit défendre cette ruralité au niveau national. Il y a un fort engagement pour maintenir notre hôpital à Sarlat, de pouvoir faire venir des médecins sur l’intégralité du territoire, et de trouver des solutions pour que l’on puisse avoir une offre de soins de spécialistes. C’est le rôle du député que de s’investir sur ces dossiers-là. »
L’économie. « Nos entreprises vont être rapidement confrontées à une surcharge de leurs charges si l’on n’est pas vigilant. Les promesses annoncées par François Hollande vont être rapidement mises en place. Je peux donner l’exemple des heures supplémentaires défiscalisées qui concernent neuf millions de Français. J’ai fait le tour des entreprises. La réforme avait permis d’exonérer de charges ces heures supplémentaires pour l’entreprise. Si l’on revient sur cela, les entreprises ne pourront pas faire face. C’est directement les classes moyennes et les plus modestes que l’on pénalise. Pénaliser les entreprises, c’est pénaliser l’emploi sur notre bassin. Pour que nos entreprises redeviennent compétitives, il faut repenser la fiscalité. Aujourd’hui, il y a des disparités énormes entre une entreprise située en France et celle située en Pologne. Nous avons l’exemple flagrant en matière d’agriculture. C’est une concurrence déloyale pour nos agriculteurs par rapport à d’autres pays. Il faut que l’on mette en place une préférence communautaire. C’est indispensable. Et que l’on harmonise toutes les contraintes administratives au niveau européen. »
L’agriculture. « Il faudra être extrêmement vigilant à partir de 2013 parce qu’il y aura la renégociation de la PAC. Avec l’entrée des écologistes au gouvernement, il faudra être extrêmement vigilant pour le pourcentage environnemental qui nous sera imposé dans la nouvelle PAC. Cela aura un impact direct dans le revenu de nos agriculteurs ».
Son suppléant est Jérôme Peyrat. « Son rôle est de m’apporter un soutien important par son expérience. On le sait, il a travaillé dans un certain nombre de cabinets, près du président Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il a aussi son expérience d’élu local puisqu’il est maire de La Roque Gageac, vice-président de sa communauté de communes et conseiller régional. C’est une expérience qu’il m’apporte chaque jour dans cette campagne » dit-elle.