Dans un communiqué, la CGT Condat dénonce le fait que la direction des Papeteries « préfère la sanction plutôt que le droit à la sécurité ». Le délégué syndical CGT Guy Bretout vient d’être sanctionné par deux jours de mise à pied pour avoir refusé d’aller travailler sur la coupeuse 14 à deux personnes, alors que d’habitude l’équipe est composée de trois personnes. Le même jour, les équipages de la C18 ainsi que celui de la C10 ont été mis en insécurité. Le conducteur de la coupeuse 18 n’était pas habilité, et le deuxième coupeur de la C10 n’avait aucune formation pour travailler à ce poste.
Le communiqué explique les faits ainsi :
« Pourquoi le délégué syndical a-t-il refusé d’aller sur la C14 ? Pour des raisons de sécurité évidentes liées à sa personne mais aussi à celle du salarié devant travailler avec lui dans ces conditions. Parce qu’il n’a pas travaillé sur cette coupeuse depuis qu’elle tourne à deux au lieu de trois depuis plus d’un an et qu’il n’a pas eu de formation de recyclage pour travailler dans cette configuration, alors que chaque salarié travaillant sur plusieurs postes doit impérativement être recyclé au moins tous les trois mois, selon la direction.
Les élus du Comité d’Entreprise et du CHSCT confortés et s’appuyant sur le rapport d’expertise mentionnant qu’il est dangereux de faire fonctionner à deux cette coupeuse, se sont majoritairement opposés à cette nouvelle organisation.
La direction est passée outre, elle a préféré mettre les salariés en danger et les sanctionner s’ils sont récalcitrants aux risques et périls. Tous ces faits sont liés à un manque de personnel selon la CGT, la direction optant délibérément pour la baisse de la masse salariale et la casse de l’emploi.
Ainsi pour remplacer le délégué qui refusait pour lui et ses collègues, elle a allègrement mis à ce poste un autre salarié, ni formé, ni habilité sur la C14, ce qu’elle a même reconnu lors de l’entretien préalable du 31 juillet dernier.
Après que nous ayons dénoncé ces faits et informé l’Inspection du Travail, la direction a exigé que la maîtrise ne renouvelle pas cette situation, le salarié n’étant plus autorisé comme par hasard, à aller sur cette coupeuse.
Les salariés de TRF ont massivement signé la pétition exigeant de la direction qu’il n’y ait pas de sanction.
Pour la CGT, tous ces faits et ces agissements particulièrement graves, sont directement liés à la nouvelle organisation et à un manque évident de personnel. La coupeuse 14 aurait quand même été arrêtée pour cette raison, mais pour nos dirigeants, l’occasion était vraiment trop belle.
Régler son compte au secrétaire du syndicat CGT et tenter ainsi de couper court à toute forme de contestation.
Il ne s’agit pas d’une affaire de personne, d’une saute d’humeur passagère de sa part comme tente de le faire croire la direction, mais bien d’une attaque en règle contre toute forme de contestation à sa politique du profit coûte que coûte.
Dans tous les ateliers et les services, nous sommes confrontés à ce manque de personnel, à cette mise en danger des salariés par cette direction qui fuit ses responsabilités, elle culpabilise et elle tente de faire assumer ses carences en faisant porter le chapeau aux salariés.
Le syndicat CGT, compte tenu de la gravité des faits et de l’attitude de la direction sur la mise en danger des personnels, a pris la décision d’étendre cette pétition à l’ensemble du personnel de l’entreprise.
On ne peut laisser un représentant du personnel élu depuis plus de 35 ans, qui a toujours milité pour la sécurité des salariés, pour la défense de leurs revendications, pour l’emploi, servir d’exemple, être sanctionné pour avoir mis en application sur le terrain, ce que nous exigeons de façon permanente dans les instances représentatives lors des réunions avec la direction.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit pour la direction avec la poursuite des dérives. Remettre en cause les périodes de formation et de recyclage, pour au pied levé, envoyer des salariés n’importe où, n’importe quand, en dépit des règles élémentaires de sécurité.
Pour elle, il s’agit d’étouffer les voix qui dérangent, de tenter de bâillonner l’organisation qui porte la voix et la colère des salariés, qui les rassemble dans la lutte pour la défense de leurs intérêts individuels et collectifs.
Depuis plusieurs mois le syndicat CGT, ses élus « montent au créneau » contre les suppressions de postes et la précarité de l’emploi, pour la sécurité, pour une formation professionnelle reconnue, pour le respect des temps de formation et de recyclage, forcément tout cela dérange.
Le rêve de cette direction au seul service des fonds de pension – qui n’a que faire du développement de l’entreprise et de ses salariés – c’est de poursuivre dans la casse et la précarisation de l’emploi, afin de disposer de salariés dociles et corvéables, susceptibles d’accepter des postes de travail au pied levé.
Après plus de 40 ans de bons et loyaux services et « l’entreprise aux tripes », ils tenteraient de nous faire croire, que Guy Bretout serait un bon à rien et un « tire au cul ».
Nous vous invitons à signer massivement la pétition pour le retrait de toute sanction ».