Condat : une sanction « met en lumière une question de sécurité »

Aux Papeteries de Condat, une quarantaine de salariés se sont réunis lundi matin pour soutenir l’un des leurs, mis à pied durant deux jours, lundi et dimanche, après avoir refuser de travailler, en juillet dernier, sur une machine à deux ouvriers, alors qu’il était formé pour travailler à trois sur ce poste. « C’est à la fois un problème de sécurité et de conditions de travail qui est mis à jour », selon le salarié en question, Guy Bretout, également premier secrétaire du syndicat CGT dans l’entreprise. « La direction a décidé de passer la coupeuse 14 de trois salariés à deux. Le CHSCT a établit, suite à une étude, que cette situation fait courir des risques aux salariés, et a voté contre. La direction a quand même mis en place un fonctionnement à deux salariés, sans aucune formation » explique-t-il.

Pour les membres de la CGT-Condat ce n’est pas un hasard, c’est bien le délégué syndical qui a été visé dans cette affaire. Selon Daniel Magne membre de la CGT « c’est un problème de sécurité lié à un manque de personnel. C’était voulu. La veille, on avait proposé à Guy Bretout de prendre le poste qu’il avait refusé parce qu’il n’avait jamais été formé pour travailler à deux sur cette machine. Ce jour-là, il y avait un manque de personnel et il a fallu arrêter la coupeuse pour être affecter à d’autres tâches dans l’atelier. Le lendemain, on a reproposé exactement la même tâche à Guy Bretout, alors qu’il y avait possibilité d’organiser le travail autrement » dit-il.

Pour Viviane Roux, responsable du PCF local, plus loin que ce conflit localisé, c’est un problème général qu’il faut pointer du doigt. « ‘Il y a des milliers de salariés, cela remonte à l’ère Sarkozy, qui sont aujourd’hui poursuivis par leur direction et qui sont au tribunal. C’est pourquoi nous les communistes, nous soutenons une proposition qui monte dans les rangs syndicaux, c’est une loi d’amnistie pour tous les travailleurs et syndicalistes sanctionnés. Dans le cas précis, Viviane Roux précise que « c’est une première dans toute sa carrière. Nous soutenons Guy Bretout en tant que responsable syndical historique de la CGT à Condat, et qui a 40 ans d’entreprise, qui n’a jamais eu de sanction, qui est un ouvrier hautement qualifié et polyvalent. La direction essaie de créer un réflexe de peur.  Pour elle, la question est de ne pas remplacer les salariés qui sont partis et c’est avec des moyens économiques faibles qu’ils veulent augmenter encore le taux de rentabilité. Pour cela, elle essaie de créer un climat de peur. C’est pourquoi cela touche tous les salariés. C’est inciter les salariés à accepter de travailler toujours plus au mépris de leurs conditions de sécurité » dit-elle.

Dans le discours de Guy Bretout, la dégradation de l’emploi a plusieurs visages… « Il faudrait que l’on embauche une trentaine de jeunes pour satisfaire les besoins et la sécurité. Pour poser des congés, c’est devenu quasiment impossible ». C’est aussi l »uniformisation des productions dans les différentes usines du groupe qui est évoquée. Côté sécurité, c’est la courbe des accidents qui est en train de monter, le cas de Marc Michel qui a perdu la vie le 18 octobre, et la fracture ouverte d’un salarié récemment sur les quais de déchargement. » Alain Rassat

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