Conseil municipal de Terrasson : entreprises et intercommunalité au coeur des débats

Le débat sur les orientations budgétaires a été quelque peu contourné mercredi soir au conseil municipal de Terrasson. Condat, Maïsadour et l’intercommunalité ont été longuement abordés…

Les élus de l’opposition ont d’abord tenté, sans succès, de faire voter une motion* par rapport à ce qui se passe aux papeteries de Condat. « Le verdict est tombé. Il n’y a pas de possibilité de négociation. Nous avons tout fait pour essayer de maintenir l’emploi. J’ai passé 6 heures avec M. Minguzzi. Cela ne servira à rien » répond le maire. L’élu de l’opposition Francis Valade insiste encore une fois : « c’est pour manifester le désir d’être solidaire. Si vous ne le dites pas, personne ne le saura ». Le maire ajoute : « malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous. La ligne 6 n’est plus rentable. Elle devait fermer depuis deux ans ».

Côté investissements cette année… La traversée de Terrasson sera opérationnelle pour la saison estivale. La première tranche des échoppes dans la ville ancienne. La mosaïque de Gaubert remaniée entièrement arrive cette semaine et l’on pourra la découvrir à la maison du patrimoine (à partir du 13 avril). Ce sera aussi le projet du gymnase, du stade et de la piste BMX…

L’intercommunalité avance à grands pas. Le nom de la future structure : « Communauté de communes du Terrassonnais en Périgord noir-Thenon-Hautefort ». Son siège a été décidé au pôle des services publics, face à la gare, dans les locaux libérés par Pôle Emploi à la rentrée prochaine et qui accueilleront également le CIAST. Terrasson devrait avoir 14 à 17 sièges sur 61 ou 67 au total. Les négociations se déroulent chaque semaine. Le maire affime : « on veut savoir ce qu’il y a dedans, il faut pas faire n’importe quoi. Hautefort a 23 compétences, Thenon à peu près pareil et nous 12. Il faut par conséquent supprimer une dizaine qui ne fonctionnent pas. Un travail de fond est en train de se faire ». Ici le centre aéré, l’office de tourisme, le fauchage des bordures de routes… Là-bas, une maison de santé « qui coûte très cher ». Pour Terrasson, l’enjeu est de taille. Après il sera trop tard. « Il faudrait plus de 50% de la population et plus de la moitié des communes, ce qui n’est pas le cas ». Tout ce que l’on sait aujourd’hui c’est « qu’il y aura de grosses augmentations d’impôts pour les Terrassonnais. Nous sommes très peu endettés et les taux d’imposition sont très bas ». Tout le contraire donc que pour les habitants des deux autres communautés de communes : Causse et Vézère et pays d’Hautefort, avec qui le Terrassonnais va se marier le 1er janvier 2014. « C’est beau de fusionnner, mais il faudra une gouvernance qui le gère bien » dit un élu à propos du CIAST qui devrait réunir alors 150 à 180 aides-ménagères. Ce volet a été voté à l’unanimité.

Le dossier Maïsadour est sur les rails. Le projet aura un coût d’environ 4 M€ pour la commune, subventions comprises, sur un total de 10 M€. Une nouvelle station d’épuration sera nécessaire pour une capacité de 15.000 personnes. L’entreprise comptant à elle-seule pour un équivalent de 4.000 personnes. Les négociations ont là aussi été rudes… « Nous n’avons pas donné le terrain. Alors que d’autres communes étaient prêtes à le faire : Boulazac, Brive, Sant-Pantaléon… » L’entreprise investit 20 M€. « Cet abattoir ultra-moderne sera très compétitif. Et nous espérons une plateforme logistique » précise le maire P. Delmon. Par contre, l’entreprise qui vient juste de reprendre l’abattoir est exonérée de 50% pendant deux ans d’impôts locaux…

Enfin, quelques tensions ont eu lieu entre élus de l’opposition et ceux de la majorité, à propos de quelques mots (« directives municipales ») écrits dans le réglement du cinéma. « Pourquoi garder cette formulation impropre qui fait penser à de la censure ? » demandait Sylviane Pécon…

(*) La motion proposée par l’opposition et lue en séance du conseil municipal ce 20 mars 2013 à propos de Condat. La direction des papeteries de Condat viennent d’annoncer l’arrêt de la ligne 6 et la suppression de 154 emplois. Une telle décision si elle se concrétisait serait dramatique pour notre territoire et sa population déjà fortement impactée par la crise et le chômage. Si le groupe Lecta connaît des difficultés, il n’est pas acceptable qu’il fasse payer aux salariés des erreurs de gestion et les sacrifie sur l’autel de la rentabilité pour le plus grand profit des des banques et des actionnaires. Cette entreprise est le poumon économique du terrassonnais. Elle est restée viable et performante produisant un papier de qualité grâce aux efforts et au savoir-faire des employés. Ce licenciement massif fragilise le site et fait planer à terme la menace d’une fermeture définitive… »

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