La campagne d’hiver n’est pas pour tout de suite, elle débutera le 25 novembre. L’activité des Restos du Coeur ne s’arrête pas pour autant. Les distributions se poursuivent. « Les Restos ne ferment plus car les gens sont en demande. C’est une demande terrible. Le nombre de chômeurs augmente, la misère gagne du terrain et les gens ont faim » confie, l’air grave, Liberto Iguacel, responsable départemental des Restos du Coeur. « Les gens sont de plus en plus en difficulté. Des gens qui ont des salaires à temps partiel. Leur budget est compressé par des notes d’électricité qui tombent, et nous sommes là pour aider ces familles-là à franchir ces caps difficiles ». Cet apôtre de « l’esprit Coluche » consacre son temps libre aux Restos et tire un coup de chapeau aux chevilles ouvrières des Restos.
Avec 31 centres en Dordogne, les responsables souhaitent diminuer le nombre de locaux pour réduire les frais de gestion. « On a le projet d’un véhicule style épicier qui passerait dans les campagnes pour se rapprocher des zones rurales » dit-il. 550 bénévoles font fonctionner l’association caritative sur le département. Rien que pour le centre de Terrasson, plus d’une centaine de familles bénéficient de l’aide alimentaire avec deux ouvertures par mois durant l’été (en septembre, le 12 et le 26) et deux par semaine durant l’hiver. Cette plate-forme pourtant agrandie l’an passé est déjà trop petite. Pour palier le manque de place, le responsable étudie la possibilité d’ouvrir plus souvent.
Au niveau départemental, l’activité des Restos s’élargit avec les Jardins du Coeur. « C’est une volonté aussi d’aider les gens à s’insérer ». Une petite dizaine de personnes y est salariée à l’année. « Et ils font des légumes destinés à tous les centres de Dordogne ». C’est aussi le Bus du Coeur qui s’installe en hiver place du 8 mai 45, près de la caserne des pompiers, à Périgueux. « Pendant quatre mois, tous les soirs, les bénévoles servent des repas chauds et équilibrés aux gens de la rue qui vivent de façon précaire ». Et puis, à partir de novembre prochain, l’association va disposer d’un local plus grand, de 1.400 m2, à Chamiers. « Le nombre de palettes a progressé de 20%. On reçoit la nourriture de Paris et on distribue dans tous les centres » dit-il. « Nous avons vraiment l’outil à Périgueux qui correspond à nos besoins. Nous avons équipé ce local en chambres froides grâce à un important mécénat de l’entreprise Périgord Froid. Des chambres froides vont être installées également dans les locaux de Mussidan et Ribérac. Et tous les centres vont être informatisés et les bénévoles seront formés à ce nouvel outil. »
Le rôle des Restos est plus qu’une aide alimentaire. « C’est de gagner du terrain sur l’aide à la personne, aider les familles à s’en sortir, à trouver des solutions, des pistes, à voir avec eux comment on peut les aider. Nous sommes juste des bénévoles qui avons une oreille, une écoute de ces personnes et on essaie de trouver avec eux les solutions qui peuvent les aider. Cela peut aller de l’emploi, orienter les gens vers les travailleurs sociaux qui s’occupent du logement, de la santé… Un lien social est créé avec les bénéficiaires » explique Liberto Iguacel.
De nouveaux bénévoles qui donnent quelques heures par semaine sont recherchés. « Une heure, deux heures, trois heures… Cela va du rangement de la nourriture à l’accueil de la personne. Cette année, on a accueilli une centaine de bénévoles de plus. Mais nous avons toujours besoin de beaucoup de volontaires. Plus il y a de monde, mieux cela fonctionne c’est évident. »
Photo. Liberto Iguacel est responsable départemental des Restos du Coeur en Dordogne depuis un an.