200 personnes selon les syndicats, 160 au début du défilé, ont manifesté samedi matin 9 novembre dans les rues de Terrasson pour la sauvegarde de l’emploi à la SOCAT, après l’annonce de 37 licenciements. Parmi les manifestants, environ 80 personnes (sur les 240 que compte l’entreprise de la zone du Coutal) étaient présentes. De nombreux salariés des Papeteries de Condat étaient là en soutien ainsi que des syndicalistes CGT venus de Brive. Quelques élus locaux de l’opposition au conseil municipal ont défilé également.
A la fin du défilé, une quinzaine de CRS et de gendarmes ont fait barrage aux manifestants sur le pont vieux, alors que les manifestants se dirigeaient une nouvelle fois vers la mairie et par conséquent hors du circuit prévu. Trois mini-bus de CRS étaient arrivés comme de nulle part pour se stationner devant l’Hôtel de Ville. Selon la gendarmerie, ils ne s’étaient pas montrés auparavant pour ne pas faire de provocation. Des CRS supplémentaires attendaient dans trois autres mini-bus stationnés à l’entrée de la ville mais n’ont pas eu besoin d’intervenir. En toute première ligne des manifestants, une femme de 40 ans s’indigne face à l’intervention des forces de l’ordre : « on est venu avec nos enfants » dit-elle.
Selon Guy Astruc délégué syndical CGT, un tiers de l’effectif de la SOCAT était présent au défilé, et selon lui on tire vers le bas l’effectif depuis déjà plusieurs années… Guy Astruc donne au micro des chiffres sur la défense de l’emploi à Terrasson. Selon José Martin délègué syndical à la SOCAT, le but de cette manifestation est de faire que les salariés touchés par ce PSE partent dans les meilleures conditions. Parmi les manifestants, une salariée de la SOCAT se plaint d’un manque d’information au sein de l’entreprise. Serge Eymard conseiller général était dans le défilé comme simple
citoyen. Un commerçant a baissé le rideau par solidarité près de la mairie. Sylviane Pecon et Régine Anglard conseillères municipales de l’opposition ont défilé également, elles donnent leurs impressions. Daniel Magne du syndicat CGT aux papeteries de Condat était présent pour défendre l’emploi en Terrassonnais, il pointe du doigt le changement politique tant attendu en France et demande toujours une table ronde avec les élus de la Dordogne pour Condat…
Article et communiqué avant la manifestation.
Les communistes du Terrassonnais seront présents à la manifestation organisée samedi matin 9 novembre à Terrasson par les syndicats de la SOCAT pour lutter contre les 37 licenciements et défendre l’emploi industriel. « Il faut se rassembler contre la désindustrialisation du Terrassonnais » disent-ils en citant le passage douloureux qui vient d’avoir lieu déjà à Condat et en pointant du doigt le total cumulé des exonérations de cotisations patronales qui atteint 280 milliards d’euros en 20 ans, selon eux, la redevance groupe prélevée par l’employeur sur la seule SOCAT, dans cette situation difficile, qui serait autour de 1,8 millions d’euros, soit 6% du chiffre d’affaires (A qui profite telle ? demandent-ils), et dénoncent par ailleurs « les mauvais choix de gestion de ces dernières années et notamment le manque d’investissement ». Le départ d’un défilé aura lieu samedi à 10 heures place Marcel Paul.
Le communiqué de presse du PCF local du 5 novembre 2013 :
« Contre les licenciements programmés des ouvrières et des ouvriers, pour la défense des emplois existants et du tissu industriel à Terrasson : Toutes et Tous Ensemble, Place Marcel Paul, ce Samedi 9 Novembre 2013 à 10 Heures. Oui, Les communistes du Terrassonnais, nous sommes solidaires ! La Solidarité des salariés, des populations n’est pas une valeur boursière ! C’est faire acte de résistance et de construction pour exiger le bien commun : Vivre dans la dignité !
Se rassembler contre la désindustrialisation du Terrassonnais
Après le terrible coup contre l’emploi humain motivé par des seules raisons d’objectifs de rentabilité financière à court terme des Fonds de pension du groupe LECTA sur la papèterie de Condat, les mobilisations se sont conjuguées. Ces mobilisations populaires ont marqué la vie sociale et départementale jusqu’à la voix des femmes, animant la manifestation de juillet 2013 ; dont beaucoup d’épouses ou de mères de salariés, mais aussi des militantes, dont nous étions, interpellant le Président de la République !
Moralité ? Plutôt une exigence. Le devenir des emplois à Condat et son devenir industriel papetier (la plus grosse entreprise privée du département) sont désormais placés dans le débat citoyen. Personne ne peut l’ignorer, tant le patronat LECTA et la Direction de Condat, que la majorité gouvernementale du département.
Autre évidence, il ne suffit pas de nommer un Ministre de la « Ré- industrialisation » en France pour arrêter les prétentions des grands groupes et du Medef à la course à toujours plus de profit et d’exploitation de l’être humain. Il faut des choix politiques de courage, donc véritablement de gauche afin de contraindre le patronat et le MEDEF, car enfin, de quoi parle le PDG de la SOCAT quand il s’appuie sur « la crise » pour justifier les 37 nouveaux licenciements ?
Il y a une véritable indécence
En 30 ans la politique en faveur du capital a produit l’explosion des riches, 10% de la richesse créée par le travail est passée des poches des salariés au profit du patronat. La part des salaires a reculé de 9 points depuis 1982 et toujours au profit du patronat, de leurs actionnaires et des riches qui n’en n’ont jamais assez ! Le PDG de la SOCAT, homme de droite aux convictions affirmées à largement profité de cette manne de choix politique et d’exonérations des gouvernements successifs. Depuis 20 ans, le total cumulé des exonérations de cotisations patronales atteint 280 milliards d’euros et le chômage et la précarité n’ont cessé de croître. En France aujourd’hui, ce sont 5 millions de personnes au chômage !
Les chiffres connus de la Socat
La redevance groupe prélevée par l’employeur sur la seule SOCAT, dans cette situation difficile, serait autour de 1,8 millions d’euros, soit 6% du chiffre d’affaires. Pour quelles utilités réelles ? Et à qui profite telle ? La CGT et les syndicats de l’entreprise n’ont cessé de mettre en alerte sur « les mauvais choix de gestion de toutes ces dernières années et sur le manque d’investissement ». La réalité des chiffres sur les coupes sombres sur l’emploi à la SOCAT toutes ces dernières années, porte les souffrances des salariés(es).
Pour le secteur automobile, le PDG de la SOCAT a fait passer l’effectif salarié de son entreprise en 5 ans, de 2008 à septembre 2013, de 370 salariés à 157, aujourd’hui soit moins 213 personnes (60% du personnel en 5 ans !) et ceci sans compter les licenciements annoncés. Sur le secteur dit «haute technologie les chiffres sont aussi alarmants : en 2008, il y avait 120 salariés, il n’en reste plus que 87 !
Les pressions pour produire toujours plus, avec moins de personnels, ce sont les ouvrières et les ouvriers qui en souffrent le plus, les femmes avec la maladie de la main du canal carpien, les ouvriers « mouleurs » seraient 40% à subir des restrictions médicales…
PDG et maire de Terrasson, lors du dernier conseil municipal de la Ville, Monsieur le Maire a revendiqué sa casquette de PDG de la SOCAT (voir info presse). Il précise qu’il met 2 millions d’euros pour payer le plan de casse humaine et industriel de son entreprise. Si Monsieur Delmon veut réellement garder le secteur automobile et l’ensemble de la SOCAT, la question se pose aujourd’hui : qui va fabriquer et comment ? Avec le peu d’ouvrières et d’ouvriers qui restent ? Les 2 millions d’euros pourraient être utilisés, non pour tuer l’emploi mais pour le sauver ! Par exemple, réhabiliter, reconnaitre le savoir humain du personnel; le rémunérer correctement, ouvrir une vraie formation professionnelle qualifiante, miser sur une haute maitrise technologique avec le bureau d’études et de développement. Le PDG, s’appuie sur le fait que son client historique c’est Peugeot, mais la SOCAT avait d’autres clients historiques, tel Volvo, Renault, où sont ils passés ?
Le PDG rend jetables les salariés (ès) qui ont donné leur sueur et leur savoir faire pour de petits salaires, souvent le SMIC. Toutefois celui-ci devrait analyser la perversité de ses choix économiques et politiques des gouvernements successifs qu’il a toujours soutenu. OUI, pour acheter les voitures de « Monsieur et Madame tout le Monde » il faut des salaires décents ; ce ne sont pas les riches qui font vivre cette industrie, c’est le Peuple.
Dans son livre, consacré à la reconnaissance de lui même, page 242, Monsieur Delmon écrit « Reconnaître à chaque citoyen le droit et même le devoir d’exercer un rôle… dans la pratique de l’Art de la Politique ». Nous lui indiquons que, depuis la prise de la Bastille en 1789 et la Déclaration des Droits de l’homme, les hommes sont égaux et Libres en Droit. Cependant, il y a beaucoup de Bastilles à prendre, afin de conquérir des droits d’égalité pour toutes et tous !
Le samedi 9 Novembre à 10h, nous marcherons, parmi beaucoup d’autres. Nous contribuons à la défense des salariés, de l’emploi à la SOCAT et pour l’intérêt général.
Oui, vivre et travailler au pays ! »
– une déclaration du maire est à découvrir lors du conseil municipal du mercredi 16 octobre 2013 : cliquez ici.