L’actrice Marie Bunel (à droite sur la photo) revient jouer en février en Limousin et non loin de Pazayac pour le nouveau film du duo Cynthia Pinet – Marie-Hélène Roux : « A court d’enfants ». L’équipe de tournage sera sensiblement la même, à l’exception des actrices Elsa Lenghini (à gauche sur la photo), Françoise Bertin et des figurants de la première aventure. Ce second film aura un peu le même esprit que le premier, avec sensiblement la même équipe, et le retour de l’actrice Marie Bunel. Les lieux exacts de ce nouveau tournage ne sont pas encore définis.
Dans ce nouveau film, la réalisatrice Marie-Hélène Roux a été sensible au sujet assez méconnu des « Réunionnais de la Creuse ». « Je faisais des recherches et je tombe sur cet événement qui s’est passé dans les années 60, où des enfants plus ou moins déportés (« oui, c’est un thème que j’ai utilisé auparavant » dit-elle avec le sourire), se sont retrouvés dans la Creuse, le Gers… Et donc, le fait de partir avec des conditions climatiques, etc., c’est un déracinement qui a du être très difficile… J’aime parler des différences des destins de vie, en fait. Est-ce qu’un enfant né dans un autre pays du monde, et que l’on l’emmène ailleurs, sera-t-il plus heureux ici ou au soleil ? C’est aussi : qui est-on pour juger ? On ne peut pas définir le bonheur d’un être. Parfois on force les destins et ce que l’on apprend de la différence peut être très contrasté. Il y a un frère et une soeur, et à partir de la même histoire, les êtres peuvent aller dans des directions totalement opposées. C’est aussi parler des conditions de vie ici et sur l’île de la Réunion… Et puis de cette époque où l’on avait jamais vu un enfant noir avant. Est-ce que sa peau déteint ? Etc. et on va avoir peur de ce que l’on ne connaît pas. L’ignorance peut aussi être celle d’un Réunionnais qui ne connaît pas la métropole… »
En partant de ce fait historique, la réalisatrice a souhaité faire une fiction… « J’ai pensé à Marie Bunel pour le rôle d’une fermière avec son mari qui sera interprété par Vincent qui est un comédien fabuleux aussi. On a commencé à chercher dans la Creuse et Marie nous a dit : pourquoi pas retourner en Dordogne ? On a tellement été bien accueillis et le Limousin c’est tellement limitrophe, les deux. On a commencé à faire des recherches. L’équipe est partante de travailler avec les mêmes gens. On a tellement eu une super ambiance et puis on a été soutenues. Là, c’est un film qui va être d’aussi belle qualité. Il y a beaucoup plus de recherches sur les détails car nous serons dans les années 66, ici et sur l’île de la Réunion. Et cela demande toute une recherche au niveau des habits, des coutumes, quand au décor qui est différent. Donc beaucoup de travail pour notre chef décorateur. C’est une aventure excitante, qui est très belle, et qui a déjà commencé ».
Côté agenda, l’équipe tournera « ici, la dernière semaine de février normalement, et en mars sur l’île de La Réunion. Les lieux sont en train d’être définis. Il y aura des scènes ici et en Corrèze… Je crois beaucoup à l’énergie de ce qui se passe, du côté familial et des rencontres. Car travailler c’est une chose, mais quand il y a une symbiose, une harmonie et que tout le monde, c’est comme une camaraderie qui travaille, en fait qui rejoint pour soutenir un projet, pour moi c’est primordial… Ce côté humain est important et là, on l’a, et c’est 50% de gagné ».
« Terrasson et Pazayac nous ont tellement porté chance que l’on va y revenir dans pas longtemps ».
Présenté dans une vingtaine de festivals, le bilan de leur tout premier essai, un court-métrage de 25 minutes intitulé « une Vie déportée », est positif. Selon la productrice Cynthia Pinet : « ce film marche extrêmement bien à l’étranger. Bizarrement, peu en France, c’est quelque chose que je suis incapable d’expliquer. Il a été présenté dans le nord de l’Europe, en Islande, en Norvège, beaucoup aux Etats-Unis. Les Américains sont fous de la Dordogne. Ils ont adoré le film. On est allé deux fois à Los Angelès d’ailleurs pour présenter le film dans des salles pleines avec énormément de questions pour Marie-Hélène et vraiment dans de bonnes conditions.Il a été présenté en Inde et il va partir en Australie. Super casting, super réalisation, on ne pouvait pas rêver mieux, et puis un beau parcours en festival. Je suis ravie » dit-elle. « Terrasson et Pazayac nous ont tellement porté chance que l’on va y revenir dans pas longtemps. On était en terre connue et cela nous porté chance d’être à la maison pour ce premier essai ».
Le duo décide de passer aujourd’hui une vitesse supérieure en s’attaquant à un moyen-métrage d’à peu près 45 minutes. « Oui, c’est un projet un peu plus sérieux, avec deux semaines de tournage, plus de décors car on sera dans les années 60, plus de travail de préparation, donc un film plus long, plus consistant, qui sera tourné en février et pour lequel on a reçu le soutien du CNC (Centre national du cinéma) qui dépend du ministère de la Culture. Ce qui est une très bonne chose en sachant que des milliers de projets sont présentés chaque année et très peu réussissent à décrocher leur soutien. C’est un soutien financier très important. Nous allons tourner à La Réunion aussi et la région Réunion va nous soutenir sur ce projet. Mon seul regret est que la Dordogne ne nous ait pas soutenues (sur ce 2e tournage) mais cela ne nous empêchera pas de faire un beau film » ajoute Cynthia Pinet.
L’objectif de ce nouveau film sera d’être présenté au Festival du Moyen-métrage de Brive qui est, selon la productrice : « le festival numéro 1 en Europe, reconnu et très connu à l’étranger aussi ». Le film pourrait intéresser également la télévision « de part le sujet, mais aussi en raison du soutien du CNC » selon Cynthia Pinet. Alain Rassat
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