Jeudi 16 janvier à 20h 30, salle Jean Macé à Montignac : du théâtre avec « l’endive au vestiaire » par la compagnie les Volets Rouges. Sur une adaptation du livre « Qui suis-je ? » de Thomas Gornet. Cette pièce raconte la vie d’un collégien qui se pose une multitude de questions : l’adolescence, un monde plein d’interrogations ! Mais il n’y a pas que cela, ce jeune garçon vient de tomber amoureux d’un garçon de sa classe…. Tarifs : 10€, adhérents 8€, jeunes 5€. Tél 05.53.51.02.87.
Vincent Latan, narrateur et personnage principal de cette histoire, est un collégien comme les autres, qui porte les préoccupations identitaires propres à l’adolescence. « Qui suis-je? » se demande-t-il ? Quelle place pour moi, le plus jeune vis à vis de mon frère aîné ? Qui suis-je pour mes parents, ce couple mystérieux qui passe si peu de temps ensemble ? Qui suis-je dans cette famille où on a le teint mât et les cheveux sombres, moi qui ai la peau blanche et les cheveux clairs, moi qui me sens comme « une endive en crise, incapable de supporter son reflet » ?
Et surtout quelle est ma place dans l’univers du collège, brutal, cruel parfois, où tout semble défini en dehors de ma personnalité ? Sa sensibilité, profonde, sa forme de maturité, tout en humour et son second degré le poussent à réfléchir sur les relations entre les êtres. La majorité de ses camarades lui apparaissent comme des animaux stupides régis par des règles qui réduisent les individus à l’état de meute. Pour être un garçon respectable, il faut être grand et viril, avoir une pilosité prononcée. Il faut exceller en sport, aimer la compétition, être fort en gueule et ne pas manquer une occasion pour railler la faiblesse et la timidité. Lui, il n’est rien de tout ça. Fragile et intellectuellement développé, passionné par les oiseaux, sensible et observateur, il se sent à la lisière du monde qu’il habite. Un seul espoir : l’avenir. En commençant par l’année prochaine, au lycée où, espère-t-il, les clichés de profs et d’élèves seront remplacés par des êtres humains évolués.
L’auteur explique : « Aucune oeuvre théâtrale ne s’étant présentée comme évidente, j’ai choisi de travailler à partir du roman « Qui suis-je ? » de Thomas Gornet, édité à l’école des Loisirs. C’est l’histoire d’un collégien qui tombe amoureux d’un garçon de sa classe. C’est écrit au présent, à la première personne du singulier. La forme oscille entre récit et dialogue. La parole est simple et directe à l’image du discours d’un adolescent. « Qui suis-je?», interroge-t-il mais c’est avec vitalité, humour, sensibilité et finesse que le personnage tente de répondre à cette interrogation, qui ne manque pas de tarauder tout être humain à l’âge où la puberté nous impose ses multiples changements. Le travail d’écriture propose de repousser le moment de « l’aveu », le personnage central est le dernier à prendre conscience de ce qui se joue en lui. Son récit est propice à comprendre, plus qu’à raconter ».
« Je cherche depuis longtemps le support pour parler, au théâtre, d’amour entre personne du même sexe. Ce désir s’appuie sur un triple constat : D’une part la méconnaissance est souvent cause des tensions. Beaucoup de gens n’ont pas fait dans leur propre vie, la rencontre avec ce désir ou des personnes qui le ressentent. L’homosexualité n’est pour eux qu’une notion, un concept qui véhicule de nombreux clichés. Ensuite, la littérature et les arts nous fournissent peu d’occasions de faire une « rencontre » positive avec des personnages homosexuels. Les spectres du sida, fracture familiale, isolement social, suicide et toxicomanie ne sont généralement pas loin. Enfin, bien souvent pour les enfants, deux hommes ou deux femmes qui vivent ensemble parce qu’ils s’aiment n’a rien de choquant. Ce n’est qu’ensuite, à l’adolescence, que la détermination de l’identité et des choix sexuels devient une question lourde à porter. Je me suis donc mis à la recherche d’un texte écrit pour les adolescents qui permette une identification positive à un personnage homosexuel et replace l’amour au centre du débat. Après deux créations destinées à l’enfance, L’Endive au vestiaire est aussi l’occasion d’entrer dans un cycle de théâtre pour l’adolescence. Cette adaptation est pour moi le premier volet d’une trilogie qui traite d’identité et de différence ».