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Pierre Delmon, maire de Terrasson : élections 2014

Pour les élections municipales de 2014, Pierre Delmon, maire de Terrasson-Lavilledieu et candidat à sa propre succession, nous présentait son nouveau challenge sur Ewanews. Un article de mars 2014…


Candidat pour un 5e mandat à la mairie de Terrasson, Pierre Delmon se lance un nouveau challenge : continuer à  baisser les impôts et à réduire  la dette, poursuivre les investissements, relancer la création d’emplois et accueillir plus d’habitants. La crise actuelle l’a motivé à rebondir une nouvelle fois.

Ewanews. Bonjour Pierre Delmon. Quel est votre parcours ? Quel est votre âge ?

Pierre Delmon : « Bonjour. En ce qui concerne mon âge, vous êtes l’un des premiers à me le demander. Vous savez très bien que j’ai passé les 75 ans et que je me sens encore en pleine forme (sourire). Je pense que les Terrassonnaises et Terrassonnais me connaissent bien au-delà du bassin de vie. Il est certain que j’ai un parcours industriel qui est important et que, très modestement je dirais, je suis beaucoup plus connu sur la place de Paris, Francfort, Stuttgart, Houston que je suis connu à Terrasson, Périgueux ou Brive. C’est certain. Je dirai que je suis un pur autodidacte malgré des études que j’ai fait beaucoup plus tard, à 30 ans. Je suis né à Terrasson. J’ai fait une partie de ma jeunesse au Lardin. J’ai consacré une grande partie de ma vie industrielle à Terrasson et à l’internationale. Je suis un enfant du pays et j’ai le virus de Terrasson (sourire) ».

Votre métier est une activité très pointue où vous produisez des pièces qui allient le caoutchouc et le métal ?

Pierre Delmon : « Oui, nous travaillons à l’acoustique, l’anti-vibration. C’est de la chimie avant tout et c’est pour cette raison que j’ai passé mes diplômes de chimie beaucoup plus tard. C’est vrai que, très modestement, Delmon Industrie a au moins une fonction sur pratiquement toutes les voitures qui roulent. Après, nous sommes présents dans les secteurs de pointe comme l’aéronautique. Tous les réacteurs sont montés sur des suspensions acoustiques caoutchouc-métal qui sont fabriquées à 100% par Delmon industrie. Nous sommes fournisseurs unique du CFM56, le moteur qui est monté sur tous les Airbus, depuis vingt ans. Et c’est une bonne nouvelle que je peux annoncer aujourd’hui, nous sommes reconduits pour dix-quinze-vingt ans avec le nouveau moteur qui s’appelle le moteur Leap qui sera monté sur tous les Airbus à partir de 2017-2018. Ensuite, nous avons pris de nouvelles fonctions et nous aurons un développement dans les deux-trois ans qui sera très important dans l’aéronautique car nous sommes également retenus chez Rolls-Royce pour ce fameux moteur, le Leap, qui sera monté entre 10 et 20% sur les Boeing. A noter par ailleurs que notre 2ème fer de lance, c’est la recherche pétrolière, avec une grande histoire entre Schlumberger et Houston qui date des années 70. Nous avons mis au point des fameux patins qui permettent d’analyser les différentes couches géologiques du terrain jusqu’à 5.000 mètres. C’est toujours d’actualité et nous avons un développement important aussi de ce côté-là. Aujourd’hui, Delmon Industrie ce sont deux centres techniques et de recherche qui comprennent une quarantaine d’ingénieurs et de techniciens ».

Pourquoi être une nouvelle fois candidat ? Qu’est-ce qui vous motive pour continuer ? Quelles sont vos convictions et que recherchez-vous dans le rôle de maire ?

Pierre Delmon : « Il est certain que Terrasson respire beaucoup mieux, et je dirai normalement. Peut-être mieux que certaines villes. On dit que Terrasson est devenue une ville riche, je dirai que non. La ville a retrouvé des indicateurs en terme d’endettement et surtout en terme d’impôts, et donc une moyenne positive. Ce qui me motive aujourd’hui, c’est que l’on est à un tournant où l’on a beaucoup travaillé ces trois à quatre dernières années. On a des dossiers importants en cours. Je voudrais mener ces dossiers à terme, c’est ma première motivation. Ma 2ème motivation, c’est que ce mandat est un petit peu atypique. Vous verrez qu’il y aura, après les élections si je suis élu, une gouvernance tout à fait originale pour préparer des jeunes à ce métier de maire et d’élu surtout, pour qu’il y ait une continuité à Terrasson. Dans ce rôle de maire, je n’étais pas comment dire… formater. Les Terrassonnais connaissent l’histoire. C’était un ami extraordinaire, Maître Lagier, qui devait prendre la tête de liste (en 1989) et puis on sait ce qui lui est arrivé. Une ville, c’est une véritable entreprise. On a suffisamment de leviers pour montrer ce que l’on est capable de faire. C’est-à-dire qu’un maire peut générer des recettes, faire un développement économique, augmenter la population, et ensuite faire des investissements adéquats. Il est maître de ses impôts, de son endettement…. Je n’ai jamais été candidat au conseil général, à la députation, ou à l’Europe. Très modestement, je crois que j’aurai pu avoir des fonctions à haut niveau. C’est quelque chose que j’ai d’ailleurs failli prendre à un moment donné ».

Votre liste. Est-ce un vrai renouvellement de votre équipe ?

Pierre Delmon : « Dans cette liste, beaucoup ont souhaité venir me rejoindre. C’est important d’être sollicité. Si vous avez besoin d’un coup de main, on est prêt à venir avec vous m’a-t-on dit. A noter que les dames s’impliquent beaucoup à Terrasson, c’est extraordinaire. Cette liste a une moyenne d’âge de 48 ans. Pus d’un tiers de jeunes se sont engagés dans cette liste et c’est encourageant. Cela va être une de mes tâches, de préparer l’avenir de Terrasson sur les 10 ans ou 15 ans qui viennent. Cette liste est apolitique, je suis à la veille de demander à un candidat s’il est de droite, de gauche ou du centre. La parité existait déjà. Chez nous, on travaille en équipe. Certes, il faut un patron, des méthodes de management ouvertes, mais il faut une véritable gouvernance par participation, c’est-à-dire qu’il faut intéresser les gens à ce qu’ils font, et surtout à l’avenir de ce territoire. Il faut toujours avoir à l’esprit l’avenir de ce territoire. Quand on est élu, on doit être avant tout un visionnaire, c’est à se dire se demander ce qui va se passer dans deux, trois, dix ans. L’anticipation, c’est le maître mot qui a été employé pendant ces 25 ans de gouvernance ».

Quel est le rôle principal d’un maire selon vous ? Gestionnaire ou bâtisseur ?

« En 1989, il y avait tout à faire. Lorsque vous vous retrouvez avec un endettement de 22 M€ capital et intérêts, tous ces chiffres sont vérifiables en mairie pour ceux qui doutent des chiffres que je donne, nous avions tout juste des recettes pour payer les 143 salariés de la mairie. Aujourd’hui, nous avons moins de salariés, ils sont 123. Et lorsque vous regardez toutes les structures en plus, les milliers de mètres carrés qui ont été plantés et qui sont à entretenir, la maison du patrimoine, la médiathèque, la police municipale, les crèches, les centres aérés. Aujourd’hui, il y a une vingtaine de jardiniers. Avec une augmentation significative de la population : 5.200, aujourd’hui on peut considérer 6.500. Et avec toutes les infrastructures, les routes, les fossés… En tant que chef d’entreprise, j’ai mis en place un contrôle de gestion à la mairie. Le budget de fonctionnement a baissé d’une façon considérable grâce aux budgets prévisionnels qui doivent être tenus. Il y a toujours des économies à faire. La gestion, c’est sûr, et peut-être aussi un petit peu de mon savoir-faire en tant que chef d’entreprise, nous ont permis de développer à vitesse grand V cette ville. Et c’est pour cela que nous sommes un petit peu enviés par tout le monde… Une méthodologie a été mise en place en ce qui concerne la gestion. Très modestement, je suis un gestionnaire, je l’ai prouvé, pas seulement à Terrasson (membre de la Banque de France). J’ai beaucoup bâti et j’espère bien que je vais continuer à être un bâtisseur. C’est ce qui me passionne et ce qui me fait avancer. Mais pour bâtir, il faut être un bon gestionnaire. Il faut être productif pour pouvoir équilibrer nos finances… C’est sûr que les dotations de l’Etat vont se faire de plus en plus rares. La conjoncture est difficile. On aura moins d’argent et il faudra essayer de générer davantage de recettes ».

Votre bilan est une force. Tout le monde reconnaît que la ville a vraiment changé. Les visiteurs qui ne sont pas venus depuis longtemps sont stupéfaits. Quels sont les réalisations dont vous êtes le plus fier sur les 4 mandats menés ?

Pierre Delmon : « La réalisation la plus importante, c’est la bonne santé de la ville. Car sans elle, vous ne pouvez rien faire. La plus grande fierté que j’ai, c’est d’avoir désendetté la ville, de plus de 60%, c’est le point numéro 1. Puis c’est d’avoir baissé les impôts de façon substantielle, après aucune augmentation pendant 22 ans. Nous avions des impôts qui étaient entre 60 et 80% supérieurs aux villes de même importance. Nous avons rattrapé notre handicap et aujourd’hui on peut considérer que l’on est 20% moins cher que ces villes-là. Avec la baisse des impôts déjà de 5%, on a repositionné Terrasson dans une dynamique pour attirer de nouveaux habitants. L’objectif du prochain mandat est d’épaissir le centre ville, de construire en hauteur, pour avoir davantage d’habitants. Il faut bien reconnaître que l’on n’a pas suffisamment de population, notamment de retraités qui font vivre le commerce. Les lotissements nous ont énormément manqués. Et là, aujourd’hui, toutes les études sont en cours, avec des centaines de lots pour que les gens puissent construire, habiter et donc consommer à Terrasson. Ce seront des enfants en plus qui iront à l’école. De beaux lotissements privés sont en cours de réalisation ».

Avez-vous une idée de qui pourrait reprendre le flambeau dans votre continuité ?

Pierre Delmon : « Je pense que des personnes vont s’avérer compétentes, j’en suis persuadé, au terme de ce prochain mandat. Et puis, il y a quelque chose qui me tient à coeur. Cette crise économique qui est toujours terrible. Malgré les emplois que l’on a créé sur ce bassin d’emploi, on a perdu beaucoup de salariés, aux environ de 200, et ma priorité est de retrouver de l’emploi sur ce bassin de vie et en particulier sur Terrasson. C’est un défi important que je me lance, fixé à 250 emplois et je parle de création nette. A Delmon Industire, j’espère bien que pour les trois sites de Terrasson, avec les marchés que nous avons pris actuellement et les développements importants que l’on a fait sur ces trois dernières années, je pense que l’on va redresser la barre à partir de 2015-2016 ».

Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier sur les 4 mandats menés ?

Pierre Delmon : « La médiathèque a été une très belle réalisation. C’est une des plus belles réalisations du département. Hier, à la bibliothèque près du centre culturel, c’était 400 à 500 lecteurs. Aujourd’hui, c’est 2.300 lecteurs dont 60% de Terrassonnais. Ces 40 % de gens qui viennent d’ailleurs viennent à Terrasson, c’est un acte fort. Ils viennent peut-être acheter un paquet de cacahuètes, une bière, et c’est de l’économie. Certes, cela coûte cher à la ville, mais c’est indispensable. Avec la maison du temps libre, fini le parcours du combattant et notamment pour les personnes âgées. Les Jardins de l’Imaginaire ont été un pari fou. C’est tourné vers l’avenir. Je pense que ces jardins feront parler d’eux très longtemps. On a prévu d’ailleurs de les booster. Supposez que l’on n’ait pas eu ces Jardins de l’Imaginaire, on n’aurait pas un chef une étoile à Terrasson, ni tous ces restaurants qui se sont ouverts. Vous n’auriez pas les dizaines de millions qui se sont investis dans le vieux Terrasson. Les Jardins de l’Imaginaire, c’était le lancement du renouveau de la vieille ville. Mon ambition aujourd’hui, c’est de mettre en route ce balancier où l’on viendra visiter le vieux Terrasson et les jardins de l’Imaginaire. J’espère bien que d’ici deux à trois ans, on aura beaucoup de monde dans le vieux Terrasson. Je considère que l’on a fait beaucoup de travaux, pour 10 M€, avec la falaise du Malpas, où l’on a mis la cerise sur le gâteau sur le rempart. Mais, c’était d’abord un gros problème de sécurisation. L’église était lézardée, et puis toutes ces maisons qui étaient en danger. Souvenez-vous de mon épopée auprès des ministères à Paris où l’on a fait parler de Terrasson. Et l’on a été très bien financé. Il faut maintenant aller chercher les clients au-delà de l’hexagone et que l’on soit sur tous les guides. Les échoppes style XVIIIe, très originales, c’est un peu comme les jardins, c’est une idée folle et j’espère que je ne me tromperais pas. Dans un premier temps, on va faire les extérieurs des échoppes. Une quarantaine. Mais vous ne ferez pas de commerces s’il n’y a pas de monde. Donc, dans un premier temps, c’est de créer une dynamique pour qu’il y ait beaucoup de monde. Et ensuite petit à petit, des commerces vont s’ouvrir. Un artisan qui va s’installer, il faut qu’il puisse vivre et ce n’est pas avec, excusez-moi l’expression, les quatre pelés et un tondu qu’il y a actuellement, ce n’est pas suffisant ».

L’emploi. Ne pensez-vous pas que l’on attend d’abord d’un maire des actions au niveau du développement économique et de la création l’emploi ? Que comptez vous faire pour l’emploi ?

« Depuis 1989, nous avions des taxes professionnelles qui étaient de l’ordre de 500.000 euros. Nous les avons multiplié par cinq ou six, sans augmenter les impôts et en diminuant la dette. Une grande partie de la réussite de Terrasson, c’est l’observatoire économique que l’on a mis en place. Il permet d’anticiper l’économie, de connaître grandeur nature l’état de notre tissu industriel, et l’artisanat, et d’être très réactif dans ce domaine. L’emploi me tient à coeur et l’on a eu de belles réussites en ce qui concerne les créations d’emploi. J’espère bien que l’on va rebondir au niveau de l’emploi. C’est le mal français. C’est vrai que la France n’est pas du tout compétitive, mais je pense qu’il faut absolument que l’on arrive à développer. Il faut aller chercher les industries et les entrepreneurs, ça ne se trouve pas comme ça. Je pense qu’en 2014-2015, l’Etat se retirera des subventions pour les maisons de l’emploi et il faudra anticiper et faire avec. »

Où en est le dossier Fermiers du Périgord ? Y-a-t-il d’autres projets porteurs d’emploi en vue ? Où en est le très haut débit ?

Pierre Delmon : « Dans le cadre de l’intercommunalité, la zone industrielle de 30 ha devrait nous apporter de l’emploi et donc de la richesse. Elle va voir le jour avec le rond-point, la station d’épuration, et l’entreprise Fermiers du Périgord avec le transfert de l’usine Gaye, qui devrait être une usine ultramoderne et qui sera en partie robotisée. Cette usine va devenir très compétitive et prendre des marchés supplémentaires, et donc créer de nouveau des emplois. Et peut-être beaucoup d’emplois. Les négociations sont en cours pour la nouvelle structure, la plateforme logistique qui va voir le jour et dont les travaux vont démarrer sur la fin de l’année. Celle-ci sera le trait d’union entre tout ce qui se passe dans les Landes et le reste de la France, au carrefour de l’A20 et de l’A89 pour alimenter Paris, Lyon, etc. C’est un beau projet sur 10.000 m2 avec une entreprise qui pourra se battre au niveau européen. Par ailleurs, l’agrandissement de Fruisec est en très bonne voie également. Et le très haut débit, avec le conseil général, on a des chances de l’avoir en priorité sur Terrasson ».

L’insécurité. Terrasson a été touchée par une hausse de faits-divers depuis un an dans la presse. La gendarmerie a reçu des renforts et a multiplié les contrôles. Envisagez-vous la pose de caméras en centre-ville ?

Pierre Delmon : « On a des statistiques récentes. Il est certain que l’on a eu des renforts supplémentaires. Je suis très près de la gendarmerie et il ne se passe pas une semaine où je ne suis pas en contact avec le capitaine de Sarlat ou le commandant de brigade. Très souvent, je suis réveillé de bonne heure pour savoir ce qui s’est passé la veille. Les chiffres officiels aujourd’hui sont les suivants : sur 2012, 263 faits et en 2013, 237 faits avérés, c’est une baisse de 10%. En ce qui concerne la délinquance de proximité, 66 faits en 2012, 56 en 2013, soit une baisse de 15%. Les cambriolages 33 en 2012 et 21 en 2013, soit une baisse de près de 40%. Escroqueries et infractions économiques et financières, 107 en 2012 et 98 en 2013, soit une baisse de 8,5%. Atteintes volontaires à l’intégrité des personnes, petits incidents dans la rue, 20 en 2012 et 23 en 2013, soit une augmentation de 15%. Il est vrai que la presse a beaucoup parlé de Terrassson avec le bébé dans la voiture. C’est d’ailleurs grâce à Terrasson que le bébé a été découvert. C’est vrai que l’on a parlé de Terrasson au niveau de la délinquance mais les chiffres sont vérifiables. Un homme interpellé dans un bar qui était en fuite alors qu’il était condamné à 16 ans de prison, j’ai suivi ça de très près, dans la soirée et dans la nuit. On est quand même bien loti à Terrasson quand on voit ce qui se passe ailleurs. Ce n’est pas parce que l’on voit des gendarmes en mission qu’il y a plus de délinquance. Je suis content des opérations coups de poing qui se passe à Terrasson plutôt que dans d’autres villes, cela met les choses un petit peu en ordre ».

La pose de caméras en centre-ville,  vous y pensez ?

« Avec la caméra que l’on a posé sur les remparts, nous n’avons plus rien. Tous les quatre matins, c’était vandalisé. Dans trois rues principales à Terrasson, où il y a les commerces, il est certain que la nouvelle municipalité devra absolument étudier la question. La pose de caméras, c’est dissuasif et je pense que c’est efficace ».

Peut-on rendre Terrasson encore plus attractive ? Peut-on encore faire venir de nouveaux habitants à Terrasson et comment ? La baisse des impôts communaux peut-elle continuer ? Peut-on trouver des terrains pour la construction ?

« On ne peut pas dire que l’on ait tellement bien réussi en ce qui concerne l’habitat à Terrasson. On ne peut pas tout faire Pour le prochain mandat, si je suis élu, on va mettre l’accent sur quelque chose de très innovant pour faire venir de la population. Il s’est fait quelques résidences, pas assez. Dans ma tête, j’ai un chiffe extrêmement ambitieux : c’est une question sine qua non pour faire vivre notre commerce. J’estime qu’il y a encore une évasion de 50 à 60%, peut-être plus. Des grandes surfaces ont freiné un peu cette hémorragie qui part sur Brive mais ce n’est pas assez. Lidl s’est installé et a eu une croissance à deux chiffres. Ce qu’il faut, c’est implanter des commerces non-concurrentiels à ceux qui existent actuellement, pour que la population, ce flux qui vient de Condat, du Lardin, et même beaucoup plus loin… Par exemple, du carrelage, un traiteur ou cette maison médicale que je voudrais essayer de créer sur Terrasson. J’ai mis 5 à 6 ans pour caler l’imagerie (médicale) sur Terrasson. Cela a été un parcours du combattant, le conseil de l’ordre ne donnait pas l’autorisation. Nous avons fini par l’avoir, et ce sont 44 clients tous les jours. Ce n’est d’ailleurs pas une imagerie qu’il nous faudrait, mais trois ou quatre. Et l’on capterait à peine 50% des gens qui montent à Brive…  Il nous faut de la population supplémentaire, au moins 2.000 habitants de plus à Terrasson, c’est une condition pour que l’on ait vraiment une autonomie commerciale. Ce n’est pas facile d’être à proximité d’une ville comme Brive ».

Pourtant, il y a bien des gens qui viennent faire leurs courses à Terrasson ?

« Oui, vous savez pourquoi ? Nous avons beaucoup de parkings gratuits. Et l’on y trouve l’essentiel ».

Vous êtes plutôt pour une ville animée ou plutôt 3e âge ?

« Je suis plus pour une ville animée, mais il faut concilier les deux. Il faut beaucoup de jeunes à Terrasson, mais il nous faut également des retraités qui ont, quand même, un pouvoir d’achat, et qui pensent à leurs enfants et petits-enfants. Il nous faut ce type de clients à Terrasson pour alimenter nos commerces. Ce sera une priorité de notre mandat : dynamiser notre commerce à Terrasson ».

La nouvelle grande intercommunalité : êtes-vous confiant ?

Pierre Delmon : « C’est un grand territoire : 39 communes, 26.000 habitants. C’est énorme. On va se retrouver avec Terrasson en partie urbanisée avec des communautés de communes qui n’ont pas du tout la même démarche. Il va y avoir un enjeu capital, je vous le dis franchement. Cela va être très difficile, pourquoi ? A Terrasson, on avait une intercommunalité qui marchait pas mal, avec un endettement zéro et des impôts très bas. Je vous donne un exemple : la taxe d’habitation, c’est 0,59. Si vous prenez cette taxe d’habitation à Thenon ou Hautefort, c’est multiplié par 3, si ce n’est pas plus. J’ai d’ailleurs présenté ma vision. On avait à trouver 800 mille de recettes, demain il va falloir trouver un million sept. Cela ne se trouve pas comme ça. Il est certain que l’on va essayer d’étaler les hausses d’impôts sur plusieurs années. Et puis, nous aussi, nous avons des compétences à basculer puisque les deux autres intercommunalités y ont déjà basculé certaines compétences. Par exemple, l’Office de tourisme… Il est certain que c’est un enjeu qui va être capital. Il va falloir dire ce que l’on va faire, et que l’on se fixe des objectifs ambitieux à ne pas dépasser. Il va falloir mettre en place une gouvernance dynamique, et tout à fait réduite, qui prendra en compte ce grand territoire. L’enjeu de tout ça, c’est qu’il va falloir créer beaucoup de recettes, si non on ne s’en sortira pas ».

Quels sont vos projets pour ce prochain mandat ?

Pierre Delmon : « Je me suis engagé pour une baisse d’impôts supplémentaires de 6% : trois fois deux. Je me suis engagé également pour une baisse de l’endettement de 10%. Et je me suis engagé sur un programme très ambitieux de 20 M€ minimum et de 50 M€ de ce que j’appelle des effets induits. C’est-à-dire provenant de structures génératrices de recettes. Lors de mes voeux, il y a deux ans, j’avais annoncé qu’il faudra mettre l’accent sur le Grand Terrasson. Comme vous pouvez le voir (dans la brochure éditée), j’ai mis 2,4 M€. Tous les bourgs et hameaux sont touchés par des investissements. La traversée de Terrasson va être une traversée extraordinaire, sur 5 km. Il faudra la voir dans deux ou trois ans. Il reste une portion à réaliser d’Intermarché jusqu’à la suppression des passages à niveau. La place Marcel Paul, la rue Jules Ferry et la rue Alphonse Daudet seront rénovées. Le projet de dojo, c’est presque 700 mille euros que l’on va investir. C’est un dojo très tonique où l’on pourra faire des compétitions au niveau national et que l’on va relier avec le gymnase actuel. Et ensuite on va finir par concrétiser notre nouveau gymnase. Nous sommes en pleine négociation avec la Région et le Département, à raison d’un tiers chacun. La piscine sera chauffée, avec des pompes à chaleur. Ce qui pourrait la faire tourner avec les beaux jours six mois dans l’année. La salle des fêtes sera rénovée intérieur et extérieur, et notamment le toit qui sera refait entièrement. »

C’est important d’avoir une liste, en face de la vôtre ?

« Bien sûr. Cela aurait été mon plus grand désespoir. J’aurai souhaité même plusieurs listes et j’aurai même été satisfait d’avoir en face de moi de grosses pointures, cela m’aurait vraiment motivé. Je dis bravo à tous les élus, qu’ils soient de la majorité actuelle ou qu’ils soient sur la liste d’opposition, je dis chapeau à tous ces gens qui ont voulu participer et donner un petit peu d’eux-mêmes ».

Quelle est votre devise préférée ?

« C’est toujours la même. C’est dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit. Et puis j’en dirais même une autre : entreprendre est un état d’esprit, mais réussir est un savoir-faire ».

Propos recueillis par Alain Rassat en mars 2014

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