« En cinq ans, une quinzaine de chiens ont connu une mort foudroyante sur la commune de Villac, près du pont et dans les petites rues autour de l’église » selon une habitante du village, Aimée Jardon, qui en a dressé la liste. Ce sont six chiens rien que dans sa famille : Black, Yuki, Trésor, Rudy, Tango (le 23 janvier 2014) et Elysée (le 20 juin dernier). « Je croyais qu’elle dormait sur le trottoir ». De la fenêtre de sa chambre, la mère de Mme Jardon croyait que sa chienne s’était endormie sur le bord de la route. Quatre chiens donc de la même famille appartenant, un à un neveu, un à sa mère et un à un autre neveu. Et sans compter les chats. Souvent des morts classées en crise cardiaque ou d’épilepsie. « Ces morts subites, alors que ces chiens sont pleins de vie, suscitent des interrogations » dit-elle.
Parfois, les circonstances sont troublantes. « Un autre chien du village qui décède subitement le même jour que Trésor, quelques heures après et à quelques mètres seulement. Deux chiens qui se promènent en laisse sont morts un jour d’un seul coup »…
Des preuves d’empoisonnement
Un jour, une boulette de viande est retrouvée auprès du corps de Trésor. Le maître de ce dernier, le neveu de Mme Jardon, porte plainte à la gendarmerie. Une analyse est alors ordonnée à Lyon dans un service spécialisé. Les résultats font apparaître sans aucun doute possible la présence de strychnine dans le sang du chien. En mai dernier, un autre animal de la commune a été sauvé de justesse. Son propriétaire, ancien médecin, avait réagi en urgence et avait pu le sauver. L’analyse de sang laissait apparaître là encore la présence de strychnine.
Aimée Jardon, ancienne responsable de la poste de Terrasson, aimerait bien que la vie dans son village se passe harmonieusement. Elle vient de créer une association, Renouveau de Villac, « qui n’a rien de politique » selon sa présidente et dont le but est de « remettre de l’animation dans la commune, à la recherche du mieux vivre ensemble ». Par ce témoignage sur les chiens, son intention est de « faire sortir de leur silence peut-être d’autres personnes concernées ou quelques témoins, et de faire stopper, si c’est le cas, les empoisonnements ». Alors qu’une enquête est en cours, Mme Jardon reste ouverte à d’autres pistes : « On ne sait pas si c’est de la malveillance ou si c’est quelqu’un qui n’aime pas les animaux. Ce n’est pas pour faire tort à qui que ce soit mais c’est pour protéger les gens » dit-elle, avant de reconnaître que « si tout cela n’était que le fruit du hasard, ce ne serait vraiment pas de chance pour les chiens. »
En réponse au commentaire laissé ci-dessous par un lecteur d’Ewanews, Mme Jardon nous demande de préciser que : « l’association Renouveau de Villac a été créée en 2004 mais qu’elle n’en a pris la présidence qu’en mars 2014. L’association n’avait pas beaucoup fonctionné pendant dix ans. C’est en fait comme une nouvelle association… »
Cet article paru également dans La Dordogne Libre a eu pour conséquence la visite à Villac de FR3 Limousin et de France Bleu Périgord.