Terrasson : 150 emplois annoncés en 2015 par Pierre Delmon

Suite à la séance du conseil municipal de Terrasson mardi soir 14 octobre 2014, le maire Pierre Delmon a accepté de nous accorder une interview.

Ce conseil principalement centré sur l’économie revient sur l’arrivée de trois entreprises à Terrasson.

Une délibération a été votée à l’unanimité pour la concession d’un bâtiment de 6.500 m2 au Carrefour économique du Terrassonnais, à l’entreprise de mécanique Mecatep trop à l’étroit dans ses locaux à Tulle. L’entreprise arrive avec son personnel aux deux tiers et le maire espère une retombée conséquente d’emplois. C’est aussi l’arrivée d’une entreprise qui s’implante dans les locaux de la biscuiterie Olibet et qui pourrait créer 20 à 30 emplois rapidement. L’implantation du supermarché Leclerc est aussi en cours à la place de l’ancien magasin Atac. Nous avons évoqué aussi l’avenir de la SOCAT à Terrasson. Le groupe vient de signer le rachat d’une entreprise espagnole qui travaille déjà avec l’un de ses clients. Seule ombre au tableau, l’implantation de Maïsadour Fermiers du Périgord qui est reportée à 2017.

C’est après l’entretien qu’il a eu dans son bureau avec le maire de Tulle, Bernard Combes, mercredi 15 octobre, que Pierre Delmon nous a rencontrés. Le maire de Terrasson ne cachait pas le sujet de  cette entrevue : l’arrivée de l’entreprise tulliste Mecatep à Terrasson…

Le maire Pierre Delmon nous explique : « nous avons eu une longue discussion qui portait sur le déplacement du personnel de Tulle à Terrasson. Pour un maire, ce n’est jamais facile de voir partir une entreprise. Mais cette entreprise, comme je l’ai expliqué mardi soir au conseil municipal, est au bout du rouleau en ce qui concerne son espace de vie. Ils ont 3.000 m2 et ils ont trouvé à Terrasson les m2 nécessaires pour répondre à un carnet de commandes qui est garni pour 2015 et 2016, avec une croissance de l’ordre de 15%. C’est une entreprise dans la mécanique sous-traitante en grande partie de l’aéronautique, poids-lourds, etc. Donc, il y a beaucoup de gens qui suivent et il y aura des gens probablement qui auront quelques difficultés. Nous nous sommes mis d’accord pour pouvoir éventuellement accompagner ces personnes. C’était un entretien très convivial, très positif, malgré des choses un petit peu désagréables. Cette entreprise allait connaître de grosses difficultés à court terme de développement, de normes, pour pouvoir continuer leur progression. Je pense que c’est une aubaine pour eux et pour Terrasson, pour l’emploi en général ».

Le conseil municipal de mardi soir a donc voté à l’unanimité la concession de 6.500 m2 au carrefour économique du terrassonnais pour l’arrivée de Mécatep. Pierre Delmon précise que « l’entreprise Géodis partait. C’était du stockage d’eau qui employait deux à trois personnes sur le site. Tout est regroupé sur des sites du côté de Bordeaux. Donc, ce local sera libre le 1er janvier et sera pris par Mecatep. Cela va créer environ une soixantaine d’emplois sur Terrasson, voire 65. Mais avec la trajectoire de développement qu’ils ont à court terme, de 2015 à 2017, je pense que l’on peut raisonnablement dire qu’il y aura entre 70 et 80 personnes sur le site de Terrasson, du personnel de bon niveau et qualifié. C’est une bonne chose ».

Une nouvelle entreprise à la place d’Olibet

Le maire en a profité pour faire un tour économique de la cité. L’arrivée de l’entreprise Bergès notamment dans les locaux de l’ancienne biscuiterie Olibet. « C’est une entreprise familiale du Lot qui avait une toute petite antenne sur Terrasson. Elle fait du préformage en thermoplastique et qui a d’ailleurs travaillé pour des grands films au cinéma, et pour tout ce qui est design : lampes, fauteuils, etc. Cette entreprise a besoin de place et aujourd’hui ils sont propriétaires de ces locaux. L’aménagement va commencer début novembre. 30 à 40 emplois sont annoncés rapidement » souligne P. Delmon.

Juste à côté, le supermarché Leclerc s’installe à la place de l’ancien supermarché Atac. « Cela va créer entre 35 et 45 emplois sur Terrasson » dit le maire. « Et donc, au total, en fin d’année 2015, sans triomphalisme, nous devrions avoir aux alentours de 130 à 160 emplois supplémentaires sur Terrasson et ce sera des emplois pérennes je l’espère. Sans compter ce que cela va générer au niveau de la population et des services, ces 150 emplois nouveaux sur la ville » dit-il.

La SOCAT devrait évoluer dans 4 ans

Il faut noter, par ailleurs, la signature de Delmon Industrie la semaine dernière pour le rachat d’une entreprise en Espagne. Pierre Delmon qui est aussi PDG de cette entreprise apporte des précisions : « nous avons un client commun qui est GKN, c’est tout ce qui est transmission de voitures au niveau de la planète. C’est un groupe énorme. Peut-être le 10e ou le 15e au niveau international, spécialisé dans les transmissions de voitures. Ils doivent avoir plus d’une quarantaine d’usines dans le monde. On est fournisseur chez eux depuis 25 ans pour tout ce qui est étanchéité de transmission, c’est un savoir-faire de SOCAT. En Europe, trois entreprises ont ce savoir-faire dont Inespa en Espagne qui représente autour de 60% de la production. Donc on a repris cette entreprise. Ce groupe s’est engagé à nous donner la possibilité de développer de nouvelles fonctions qui sont des pièces extrêmement techniques avec des carnets de commandes importants. Et ces pièces seront développées d’abord et fabriquées ensuite sur le site de Terrasson. Ce qui m’a incité surtout à reprendre cette entreprise, c’est que dans deux ou trois ans ça devrait nous amener un volant de production significatif sur le site de Terrasson ». Le groupe Delmon Industrie fournit le moteur CFM-56 qui est monté sur tous les Airbus et développe actuellement de nouvelles fonctions sur le futur moteur Leap qui sera monté sur tous les Airbus et une grande partie de Boeing. « Ce moteur Leap devrait prendre son envol en 2017-2018. Nous avons pris ce marché et nous avons déjà embauché trois ingénieurs et une dizaine de techniciens pour pouvoir faire à tout ce développement. La phase recherche est terminée et on en est à la phase développement et prototype. Ce qui devrait booster le département aéronautique qui va devenir un secteur haute technologie. Ce sont des bonnes nouvelles, elles ne sont pas pour demain mais pour après-demain ».

Le dossier Maïsadour reporté

Seule ombre au tableau, le report de l’implantation de l’entreprise Maïsadour à l’entrée de la ville à 2017. Les fermiers du Périgord restent donc pour l’instant route de Bouillac malgré le terrain acheté à l’entrée de la ville. « C’est vrai que c’est un report. L’outil de travail actuellement est en train de se moderniser. Il  y a eu près d’un million d’investissements. Je pense que les conditions d’hygiène et de sécurité n’ont rien à voir avec ce qui existait il y a quelques années. Ce sont des gens qui ont mis de l’ordre dans cette société (ex-abattoir Gaye) ». L’entreprise est en quête de valeur ajoutée via notamment une production de qualité : le poulet Label rouge du Périgord. « Cette entreprise perd de moins en moins d’argent mais en perd encore beaucoup. Cette entreprise va sortir la tête de l’eau avec tout ce qui a été fait au niveau conditions de travail. Et puis voyons le bon côté de la chose, cette entreprise reste sur Terrasson, avec des impôts payés directement à la ville de Terrasson. Mais cette entreprise devrait être transférée sur les terrains de l’intercommunalité avec des investissements importants que la ville prendra à 50% à sa charge, pour la station d’épuration, l’eau potable, les eaux usées et un nouveau rond-point. Ces investissements représentant un total de près de 7M€ dont 3,5 seront pris en charge par la ville de Terrasson et 3,5 par l’intercommunalité. J’ai reçu le directeur général des Fermiers du Périgord, je reçois dans les jours qui viennent le président du conseil d’administration de Maïsadour, avec le nouveau directeur général, pour caler la date de cette extension. Je crois que c’est repoussé à 2017-2018 grand maximum. Ce sera une très belle entreprise avec des investissements importants à Terrasson. C’est une entreprise qui pourrait se développer beaucoup plus vite mais ce qui leur manque c’est la matière première. Pour la simple raison que ce n’est pas la même qualité de poulets qui est vendue par Maïsadour que par l’ex-entreprise Gaye. Il y a des normes ISO et l’entreprise doit retrouver des fournisseurs qui soient en mesure de pouvoir leur donner suffisamment de matières premières et pouvoir faire tourner cette usine qui devrait se saturer d’ici quelques années. Alors qu’actuellement, l’outil de travail tourne à peu près à 60% » selon Pierre Delmon.

Enfin lors du conseil municipal de mardi, le maire a parlé rapidement d’un projet qu’il nomme : « usine du futur »… « Oui. J’ai rendu hommage au président Rousset (*) qui met aujourd’hui en route des usines du futur. Ils étaient chez nous ce matin puisque j’ai aussi cette petite ambition de créer un pôle aéronautique sur le bassin de Terrasson. Cette usine du futur a été « imaginée » par le président Rousset qui est un industriel. J’espère le recevoir sous peu. L’usine du futur c’est quoi ? C’est encourager, peut-être aussi financièrement, les entreprises qui vont imaginer l’usine du futur, très moderne, en innovant avec beaucoup de créativité et surtout ce qui manque à nos pays la compétitivité »…

Propos recueillis par Alain Rassat

(*) Alain Rousset est président de la Région Aquitaine

– Photo 2 : le maire a évoqué l’arrivée de Mécatep dans son discours lors du thé dansant jeudi 16 octobre offert aux seniors de la commune

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