Terrasson : des lycéens sur les stèles de la Résistance

Le lycée de Terrasson a profité de la venue de 19 élèves de Tanger pour se rendre sur les stèles de Terrasson. La demi-journée d’histoire locale était guidée par Lucien Cournil ancien résistant et Lucien Gaillard de l’ANACR départementale. Les lycéens ont ainsi pu se rendre sur ces lieux de mémoire où des résistants avaient été exécutés entre mars et juin 1944.

Lucien Cournil raconte aux lycéens :

« Ici, ont été fusillés deux patriotes le 29 mars 1944. Les premiers éléments de la Division Brehmer spécialement créée pour semer la terreur dans les populations de Dordogne, Corrèze et Haute-Vienne, de plus en plus favorables à la Résistance, font leur entrée à Terrasson. Dès son arrivée, la Division procède à l’encerclement de la ville en interdisant toute communication postale et téléphonique. Pendant ce temps la Gestapo, police secrète du système nazi, chargée de la répression, et l’état-major divisionnaire installent leurs bureaux à la maison du peuple -aujourd’hui le Cinéroc-, et prennent leurs quartiers à l’hôtel des Messageries -aujourd’hui le Crédit agricole-. Elle quittera Terrasson le 2 avril pour aller sévir en Corrèze… Cette division a été créée à Angoulême début mars 44. Et pour préparer cette semaine sanglante, le 18 mars, trois agents français de la Gestapo en civil étaient venus passer la journée à Terrasson pour se faire indiquer par quelques collabos locaux les domiciles des résistants.

Ce sont les mêmes qui le 30 mars, habillés en officiers allemands, ont dirigé les équipes pour les arrestations. Ne trouvant pas les résistants, et furieux de n’avoir pas pu mettre la main sur eux, huit maisons sont détruites par un incendie à l’angle de l’avenue Jean Jaurès et de la rue Aristide Briand. René Lascaux, 37 ans, secrétaire général de la mairie est arrêté ainsi que Max Tourailles, 33 ans, à la sortie de son travail à midi à la verrerie. Ils rendront feuille blanche malgré les tortures. Les deux hommes sont embarqués dans une voiture. Le convoi se dirige vers Prayssac. Passé Gaubert, il fait halte là où nous nous trouvons. Les deux patriotes sont projetés sans ménagement hors de la voiture dans une petite clairière  pour y être froidement assassinés… Ils auraient expliqué qu’ils ont été attaqués par des Maquis et que les deux hommes ont été tués au cours de l’engagement. »

Lucien Gaillard de l’ANACR explique à son tour que « les patriotes ont été tués en plein bois. Malheureusement, à l’époque, il y a eu beaucoup de dénonciations » dit-il.

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