Montignac accueille, le samedi 6 février 2016 à 20h30 au Prieuré, la toute première représentation des « Plaideurs » par la compagnie Oghma (1). Cette pièce est une farce burlesque, l’unique comédie de Jean Racine, avec des répliques qui fusent à grande vitesse, au point que les plus de 900 vers s’enchaînent en seulement une heure et quart ! C’est du théâtre baroque, mais il serait plus juste de parler de Feydeau-Barroque, mâtiné de commedia dell’arte, un spectacle haut de gamme qui présente la particularité d’être éclairé à la bougie, à l’ancienne. Ce théâtre du XVIIe est d’une étrange modernité. Bien que le phrasé soit particulier, la scénographie millimétrée, il est joué à 99 % comme à l’origine, et il est accessible au plus grand nombre.
Première théâtrale à Montignac, avant Paris
La pièce sera ensuite donnée plusieurs fois à Paris, ainsi qu’en Normandie, 25 représentations en tout sont déjà programmées. La Compagnie Oghma a entrepris l’étude et les répétitions de cette pièce depuis plus d’un an. C’est son spectacle le plus important, hors accompagnement musical. Sept comédiens, plus un assistant-metteur en scène, sont impliqués dans cette création.
Peu de temps après la création de cette compagnie en 2006, un ensemble musical, l’Ebo (Ensemble baroque Oghma), créé en 2008 l’a rejointe. Leur musique n’accompagnera pas « Les Plaideurs », la pièce est trop vive pour cela. De ce fait, il n’y a pas d’espace pour la musique, mais cet été, cela sera possible, car en 2016 Oghma fera son Festival de théâtre baroque en Périgord noir : « L’Oghmac », seconde édition, avec pour l’heure trois représentations : « Les Plaideurs » au Château de l’Herm, « Léandre et Héro » de Paul Scarron près de l’église d’Auriac-du-Périgord, et enfin « L’Amphithéâtre sanglant » de Jean-Pierre Camus qui devrait être joué par une compagnie invitée en un lieu qui reste à déterminer.
Répétitions à Auriac
La compagnie Oghma assure ses répétitions sur les hauteurs d’Auriac-du-Périgord, dans un ancien site templiers avec une grande bâtisse et ses dépendances qui sert de lieu de répétition. Une ambiance studieuse, mais anachronique où plusieurs ordinateurs branchés sur Facebook voisinent avec des costumes et des accessoires d’une autre époque. On ressent un plaisir de jouer chez tous ces comédiens, un professionnalisme évident, bien que certains membres de la troupe soient visiblement très jeunes. Charles Di Méglio, jeune Montignacois diplômé d’art Dramatique du Conservatoire du XVIe arrondissement de Paris, a créé la Compagnie Oghma en 2006, autour du théâtre des 16e et 17e siècles, le Baroque, l’ère Élisabethaine et le Burlesque français du XVIIe siècle. Ce retour au théâtre Baroque est caractérisé par la place de la parole, alors qu’actuellement la mise en scène est privilégiée, ce qui produit un théâtre d’apparence plus contemporaine dans sa forme. En 2015, cette compagnie remporte le Prix du Souffleur, catégorie spectacle qui luit, avec « Léandre et Héro » de Paul Scarron, au Théâtre de l’île Saint Louis.
Le Montignacois, improbable terre de théâtre. Montignac et ses environs concentrent actuellement quelques belles références en matière de créations théâtrales, avec le Théâtre du Vertige de Christian Taponard qui est en résidence à Aubas depuis l’automne dernier, avec aussi maintenant la compagnie Oghma de Charles Di Méglio, et peut-être d’autres, aussi discrètes, à découvrir… Jean-Luc Kokel
(1) Oghma, Dieu celte de l’éloquence (et aussi de la médecine) qui terrasse ses ennemis par la parole, de l’or sort de sa bouche. Il est, selon Charles Di Meglio un équivalent celte de l’Apollon grec.
Photo de J-L. Kokel : de gauche à droite Ivan Kameroć, assistant metteur en scène, Romain Olarté (comédien), Charles Di Méglio (metteur en scène), Manuel Weber, Élsa Dupuy, Christine Narovitch, Ulysse Robin et Mikaël Mittelstadt (comédiens)
– Autre article sur Ewanews : Les Plaideurs à Montignac le 6 février
– Réservations : 05 53 51 89 25 (ou BilletRéduc.com, Fnac, Intermarché…). Tarifs : 6 et 10 euros.