Neuf personnes de Condat-sur-Vézère se sont portées volontaires pour constituer le comité de pilotage, avec cinq élus, qui va mettre en place l’Agenda 21 (programme d’actions du 21e siècle pour le développement durable). Une réunion d’information avec l’association Notre Village a eu lieu à la salle des fêtes, jeudi soir 5 février 2015, en présence d’une cinquantaine de personnes.
Créée en 1992 par Charles Ceyrac à Meyssac (19), l’association Notre Village aide à définir les objectifs et les moyens de mise en oeuvre du développement durable au sein des collectivités. Neuf communes en Dordogne ont déjà réalisé cet agenda dont Beauregard, et en Corrèze Cublac.
Les actions toucheront tous les domaines, c’est très vaste. Cela va du social, pour les personnes défavorisées, âgées ou handicapées, à l’environnement en passant par l’économie touristique, le patrimoine, la lutte contre le changement climatique, la protection de l’atmosphère, la préservation de la biodiversité, de la faune et de la flore, le recensement des espèces rares, la gestion des cours d’eau, la gestion de l’énergie, la gestion des déchets, le développement des transports alternatif, l’épanouissement des êtres humains, la cohésion sociale, la gestion de l’espace, etc.
L’Agenda 21 doit être adapté aux moyens locaux. Cela doit être réalisable. Parmi les outils de travail : un cahier des charges, des grilles d’évaluation, une charte, un audit de la collectivité, et la mise en place en premier lieu d’un comité de pilotage. Un jury national décernera ensuite le label pour trois ans et des panneaux seront installés à l’entrée du territoire concerné, ici ce sera bien sûr la commune. Le coût de l’opération pour la municipalité s’élève à 0,60€ par habitant soit 553€ par an.
Le maire de Condat, Stéphane Roudier, a expliqué la démarche. « Le but est d’améliorer notre cadre de vie en respectant les ressources et en pensant aux générations futures. Les élus veulent être minoritaires dans ce comité qui va engager des réflexions pour trouver des axes de développement. C’est un choix. La commune souhaite intégrer des habitants à participer à la vie communale, à se mettre autour de la table » souligne le maire. Ce comité de pilotage devrait rassembler à terme entre 20 et 30 participants. Les autres personnes intéressées peuvent le faire savoir rapidement à la mairie, la première réunion aura lieu dans quinze jours. Le résultat de cette démarche pourrait être publié sur le site internet de la commune (en construction) : condat-sur-vezere.fr
Communiqué ci-dessous de la mairie de Condat-sur-Vézère :
Le pastoralisme serait-il de retour sur les coteaux de la Vallée Vézère et du Terrassonnais ?
Pour évoquer cette question, les maires des communes d’Aubas, Coly, La Cassagne, Ladornac, Saint-Amand-de-Coly, Les Farges, ainsi que le Président de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Homme, le Président de la Communauté de Communes du Terrassonnais en Périgord Noir, Thenon, Hautefort et le Grand Site Vallée Vézère se sont réunis le 12 novembre 2014 à la mairie de Condat-sur-Vézère en présence de conseillers de la Chambre d’Agriculture et d’un éleveur de Proissans venu porter son expérience.
Si la démarche a été favorablement accueillie, il faut maintenant convaincre les propriétaires et surtout à mobiliser des éleveurs locaux. Une cartographie des zones propices à cette démarche sera réalisée début 2015 avec les communes qui souhaiteront s’associer à ce projet, un test à caractère démonstratif sera envisagé au cours du printemps.
Une visite des associations foncières pastorales du Lot sera organisée pour le compte des élus, des éleveurs et des propriétaires, afin de bénéficier de l’expérience d’un département qui œuvre depuis plus de 10 ans pour la relance du pastoralisme.
Pour tout renseignement concernant ce projet, veuillez contacter la Chambre d’Agriculture ou le Secrétariat de la Commune de Condat-sur-Vézère.
Relancer le pâturage pour lutter contre la déprise agricole
Synonyme de friches et de boisements naturels, la déprise agricole produit de nombreux dommages dans nos campagnes :
les surfaces agricoles se réduisent,
des panoramas disparaissent, le paysage s’uniformise,
le risque incendie s’intensifie
du bâti remarquable est masqué par la forêt, le petit patrimoine disparaît sous les ronces
des espèces floristiques et faunistiques caractéristiques des milieux ouverts se raréfient,
on éprouve par endroits une sensation d’enfermement, voire un sentiment d’abandon général
Le Sud-Périgord s’engage dans une démarche innovante
Depuis 2011, 4 communes du Sud-Périgord (Campagnac-Les-Quercy, Saint-Pompon, Florimont-Gaumier et Bouzic) se sont mobilisées autour d’une démarche visant à réintroduire des animaux pâturant, notamment des ovins, sur des terrains délaissés par la production agricole et les massifs forestiers qui les prolongent ; Les objectif principaux étant d’assurer la réouverture du milieu et de réduire le risque incendie.
L’antenne de la Chambre d’agriculture, cheville ouvrière de ce projet aux côtés des communautés de communes, a mobilisé des partenaires financiers (Région, Département, Europe) afin d’acquérir des équipements de pastoralisme, de financer du gardiennage et d’animer le territoire pour permettre une gestion pastorale.
Pendant une phase expérimentale qui s’est déroulée sur 3 campagnes, 3 éleveurs ovins du Nord Sarladais, fortement mobilisés, ont permis la concrétisation de ce projet en mettant à disposition une partie de leur troupeaux pour démontrer l’impact des animaux pâturant sur le paysage.
Au delà de l’impact visuel du pâturage qui a convaincu de nombreux propriétaires, cette action relance une dynamique sur le territoire :
Pour les éleveurs ovins impliqués, il s’agit de développer un nouveau mode de production, plus économe en intrants (notamment en céréales) et en foncier. L’utilisation d’une ressource fourragère peu coûteuse permet de conforter leur activité et d’ouvrir la porte à de futurs éleveurs
Les manifestations organisées autour de cette démarche ont suscité l’intérêt de beaucoup de monde, tant auprès de la population locale que pour les estivants. Ces journées furent festives et très conviviales.
Le déplacement des troupeaux attire toujours des curieux et des bonnes volontés prêtes à donner un coup de main. La convivialité ainsi créée participe au resserrement des liens entre les agriculteurs, les propriétaires fonciers et tous les acteurs du territoire.
Souhaitant pérenniser la démarche malgré plusieurs tentatives d’installation infructueuses, les communautés de communes ont décidé d’investir dans un outil créant les conditions favorables à l’installation d’éleveurs : construction de bergeries et d’une fromagerie qui seront donné s un jeune couple de bergers avec comme corollaire pour ces derniers l’engagement de valoriser les zones de déprise regroupées au sein d’une association foncière pastorale libre.
Une AFP, qu’est ce que c’est ?
L’Association Foncière Pastorale Libre (AFPL) a pour objectif le regroupement de surfaces non entretenues (terrains boisés, landes, friches, …) dans le but de les valoriser à des fins pastorales.
Elle est constituée par des propriétaires volontaires, pour une durée définie collégialement.
L’AFP est maître d’ouvrage d’éventuels travaux d’aménagement (création de layons pour la pose de clôtures électriques mobiles…). Elle confie la gestion pastorale à un éleveur ou une association d’éleveurs par convention pluriannuelle. Les clôtures sont installées peu avant l’arrivée des animaux et retirées après leur départ.
Elle participe à créer une dynamique locale.
Je suis propriétaire foncier. Quel est mon intérêt !
Je reste propriétaire
Je conserve la jouissance de mes parcelles (utilisation de clôtures mobiles retirées après le pâturage), je peux continuer à exploiter mes bois, à récolter des fruits ou des champignons…
Je valoriser mon patrimoine foncier
Je maintiens la qualité paysagère et je réduis le risque incendie
J’optimise mon potentiel champignons sur les parcelles boisées
Le droit de chasse n’est pas modifié et le milieu à nouveau ouvert voit réapparaître du petit gibier
Je fais entretenir truffières, noyeraies et autres vergers.