Un alambic en acier inoxydable a été réalisé en trois mois par le dinandier d’art de Terrasson-Cublac, Jean Boisserie. L’ouvrage est parti à Rocamadour chez un jeune producteur d’huile essentielle de lavande. L’enveloppe du calorifugeage cache un serpentin et tout un travail de précision à l’intérieur.
Jean Boisserie est étonné : « il y a cinquante ans, la lavande ça ne payait plus. C’est un métier qui disparaissait. Le dernier alambic de la région à Martel s’est arrêté. Et maintenant c’est un projet d’avenir. J’ai été sollicité pour la construction d’un nouvel appareil pour la lavande, la sauge et le genièvre. A un moment donné, on a travaillé avec les molécules de synthèse. Et puis on s’aperçoit que rien ne vaut le produit naturel. On en revient aux bonnes vieilles traditions« .
A part les robinets et les brides, l’artisan a tout réalisé. Dans la cuve de gauche, un panier reçoit les fleurs sèches. « On met un peu d’eau au fond et cela assure l’étanchéité. Un générateur de vapeur indépendant envoie de la vapeur par le bas de la chaudière qui chauffe sous la grille. L’essence se volatilise et monte dans le col de cygne.
De la condensation va sortir une eau florale, une eau blanche. Et pour l’huile essentielle, la séparation va se faire dans le vase florentin » explique l’artisan. « Dans le cas de la lavande, c’est de l’huile essentielle légère. Tout le secret est à l’intérieur ». La forme du col de cygne qui relie les deux cuves est aussi importante. A chaque opération de distillation, il faut déposer le couvercle pour pouvoir déposer les plantes à distiller dans le panier à l’intérieur. « Ce que j’ai fait est un système qui évite de démonter le col de cygne fixe » dit-il.
L’artisan d’art qui a déjà réalisé un carnyx l’an passé pour un musicien écossais vient par ailleurs de recevoir une commande pour réaliser deux trompes de Pompéi.