Papeteries de Condat : le travail reprend

Les négociations salariales ont enfin abouti. Des concessions ont été accordées par les deux parties. Les salariés reprennent le travail ce soir mardi 24 mars 2015 à 20 heures. La direction a accordé 38€ au lieu des 30e déjà accordés et la différence sera acquise au 1er janvier 2016 pour arriver aux 46€ d’enveloppe globale prévue qui étaient demandés par les grévistes. Mardi 24 mars 18h.


>>>> Mardi 24 mars à 12h. Les salariés réunis en assemblée générale ce mardi matin devaient déterminer la poursuite ou non du mouvement de grève par bulletin secret. Les négociations depuis vendredi ne bougent plus. La CGT réclame 70e brut par mois. La direction propose une trentaine d’euros plus 16 euros au 1er janvier 2016.

 


Lundi 23 mars. 14h. La grève est reconduite à Condat jusqu’au mardi 24 mars à 10h30. Les négociations n »ont rien donné, une fois de plus, entre direction et salariés ce lundi midi. L’entreprise reste sur ses propositions de vendredi soir. Le conflit se transforme en concours d’endurance entre les deux parties. Les salariés qui se sont installés sur le parking du personnel n’envisagent pas pour l’instant de durcir le mouvement et restent à la disposition de la direction pour négocier à tout instant.

 

Samedi 21 mars 11h. Une assemblée générale a eu lieu vendredi soir 20 mars à 19h30 et a rassemblé de très nombreux salariés, « signe que les grévistes ne veulent rien lâcher » selon Daniel Magne délégué du personnel. Ce samedi matin, les salariés devraient décider de continuer l’arrêt de la grève. C’est lundi que toutes les possibilités semblent se dessiner : soit durcir le mouvement avec un piquet de grève qui pourrait peut-être s’installer devant l’entreprise (pour l’instant, les grévistes restent sur le parking du personnel et ne perturbent en rien le fonctionnement du site) ou soit reprendre le travail. Les salariés semblent être divisés à ce jour, mais une nouvelle assemblée générale avec l’ensemble du personnel laisse penser que tout est encore possible. Côté revendications, les salariés souhaitent obtenir l’enveloppe de 450.000 euros qui était prévue pour les NAO cette année.

En grève depuis le lundi 16 mars, suite à une proposition de la direction sur l’augmentation des salaires (0.5% au 1-1-2015 et 1% au 1-07-2015), et à la demande des salariés, les organisations syndicales (CGT,FO,CGC) ont porté une revendication unitaire : 2% au 1-1-2015 et 1% au 1-07-2015. La Direction a refusé. Mardi et mercredi, à l’AG les salariés votent unanimement la grève. Jeudi, les salariés demandent que l’enveloppe prévue soit donnée sous une autre forme : une somme identique pour tous les salariés de 70€ brut sur le salaire de base. La direction fait une proposition à 33€ brut. Vendredi, les salariés votent une nouvelle fois la poursuite de la grève. Dans l’après midi, la direction fait une proposition qui n’apporte rien de plus. A la nouvelle AG à 19h30, un nouveau vote confirme la poursuite de la grève malgré le chantage de la direction de retirer toute sa proposition.

 


Vendredi 20 mars 12h. La grève continue. Les salariés demandent à rencontrer la direction une nouvelle fois ce vendredi après-midi. Une nouvelle assemblée générale du personnel aura lieu demain samedi à 10h30. Le personnel demande que la direction revienne à l’enveloppe initiale de 450.000 euros dédiée à ces négociations salariales annuelles. Les salariés seraient prêts à reprendre le travail si la direction accepte.

 

 


Vendredi 20 mars, 9h40. Une nouvelle assemblée générale du personnel a lieu ce vendredi à 10h30. Les salariés sont toujours en grève, c’est le résultat du vote des salariés réunis en assemblée générale jeudi matin. Ils ont demandé aussi à la direction non pas une augmentation de salaire mais une somme identique pour tous les salariés qui serait versée à la fin de chaque mois quel que soit le poste. Les salariés sont très en colère contre la direction qui, dans un communiqué envoyé à la presse, a déclaré que « les ouvriers de Condat étaient payés beaucoup plus que des ouvriers dans d’autres entreprises ». Ils voient dans cette déclaration une façon de monter la population contre eux. Ils se demandent « d’où ils sortent ces chiffres ? » et ils précisent que « c’est parce qu’on fait des postes, on n’a pas en rougir ». Du coup, une idée a émergé et au lieu de se bloquer sur un pourcentage d’augmentation des salaires, les salariés demandent maintenant une somme fixe intégrée au salaire de base, la même pour tous (70 euros brut par exemple) pour surtout avantager les petits salaires. Derrière cette demande d’augmentation, se cache en vérité un manque criant de personnel que les salariés en place doivent combler.


Mercredi 18 mars, 15h30. Les salariés de Condat sont toujours en grève. Le 2e mouvement a débuté lundi 16 mars. Une nouvelle assemblée générale du personnel aura lieu jeudi 19 mars à 10h30. Les nouvelles négociations avec la direction ont été annulées mercredi à 14h. Sur la photo, les représentants du personnel ont informé les salariés mercredi 18 mars à 15h30 que la situation était bloquée. Les salariés ont l’impression que les négociations ont été fermées sur la seule décision de la direction. L’avancée obtenue lundi sur les salaires, à savoir 0,5% d’augmentation au 1er janvier et 1 % au 1er juillet, semble être la dernière décision possible lâchée par la direction.

 

De son côté, la direction s’exprime pour la première fois dans un communiqué pour expliquer que « l’entreprise fait face à une situation conjoncturelle difficile » et que « l’amélioration des performances industrielles ne permet toujours pas à l’entreprise d’atteindre son seuil de rentabilité ». La direction en appelle à la responsabilité des salariés.


Vendredi 13 mars :

Une nouvelle assemblée générale extraordinaire du personnel aura lieu lundi 16 mars 2015 à 15h au restaurant d’entreprise des Papeteries. Les salariés sont tous conviés pour prendre la décision d’une nouvelle grève. Lors de l’assemblée générale du personnel du vendredi 13 mars, une grosse centaine de salariés étaient présents et ils souhaitent prendre une nouvelle décision d’arrêt des machines « comme un seul homme », soit avec l’ensemble du personnel de l’entreprise.

Les salariés sont très déçus des trois réunions de la semaine entre salariés et direction où la direction a accordé 0,5 % d’augmentation en janvier et 0,5% en juillet, aux ouvriers et techniciens seulement. Les grévistes préfèrent une augmentation générale pour ne pas faire de différences dans le personnel.

De plus, il ressort que dans les trois réunions, le sujet « CET » (compte épargne temps) a monopolisé les débats au détriment des « NAO » (négociations salariales annuelles) qui devaient être pourtant l’objectif numéro 1 de ces réunions pour les grévistes. « Les CET, ce n’est pas l’attente des salariés » souligne un responsable du personnel.

Un salarié rappelle que : « tout le monde a fait un effort en reprenant le travail la semaine dernière » et un autre ajoute « depuis 2014, ce sont les salariés qui donnent, ce sont toujours les mêmes. La prime de vacances, la prime de mariage et beaucoup d’autres se sont envolées ».

Alors que l’entreprise avait accordé une nouvelle réunion mercredi 18 mars « pour parler sans doute encore des CET » se méfie un délégué, le personnel demande à la direction de Condat une réunion ferme sur le thème des « NAO » pour lundi matin 16 mars, sous peine de décider d’un nouvel arrêt des machines lundi à 15h.


Vendredi 6 mars.

La réunion tardive de jeudi soir démontrait déjà que la direction de Condat souhaitait débloquer la situation rapidement. De leurs côtés, les salariés des Papeteries voulaient s’assurer, avant de reprendre le travail vendredi midi 6 mars, que la direction confirmait par écrit les accords discutés la veille. L’accord a donc été signé par la direction vers 11h45, vendredi matin, pour réouvrir les négociations salariales annuelles la semaine prochaine. Le

s grévistes qui attendaient sur le parking ont accepté de rejoindre leur poste. Trois réunions avec la direction sont prévues lundi, mercredi et vendredi, les 9, 11 et 13 mars. Lors de l’assemblée générale, les grévistes ont voté également à l’unanimité la reprise du mouvement de grève, s’il n’y avait pas d’évolution à l’issue de ces trois prochaines réunions. AR 6 mars 2015 12h25.


– Daniel Magne de la CGT (photo 1).

– Le papier signé par la direction de l’entreprise vendredi matin (photo 2).

– Patricia Canto de FO fait voter la salle (photo 3).


Drôle d’époque, comme le souligne l’un des grévistes : « quand on manifestait autrefois, c’était pour gagner quelque chose. Aujourd’hui, c’est pour ne pas en perdre ! » Le délégué CGT de Condat Daniel Magne tient à préciser : « ce n’est pas à l’appel des représentations syndicales que les salariés se sont mis en grève. Ce sont eux qui ont démarré le mouvement ».

Les salariés souhaitaient un engagement ferme de la direction. « Aujourd’hui, la confiance a été perdue » affirme D. Magne. Dans ce document, la direction s’engage à maintenir certains accords qu’ils avaient dénoncés. « Ils ont été d’accord pour les réécrire à l’identique, tels qu’ils étaient avant la dénonciation. Une première proposition avait été faite mais il manquait des choses demandées par l’assemblée. Ils voulaient renégocier un accord sur le compte épargne-temps ».

A la sortie de la réunion de signature de la direction, Daniel Magne donne son avis… « Je ne vois pas pourquoi la direction serait revenue sur les décisions prises hier soir en réunion (jeudi soir entre 20h et 24h). On entame des réunions à partir de lundi et les salariés vont rester vigilants. Ce sont eux qui ont démarré ce mouvement et tout reste à faire ». Pour Patricia Canto, déléguée FO : « les réunions de la semaine prochaine porteront sur l’augmentation générale des salaires, sur les accords de temps de travail, sur les comptes épargne-temps. On espère pouvoir aboutir à des accords loyaux, on va dire ». AR, ven 6 mars 14h49.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Jeudi 5 mars 2015.

Les représentants du personnel sont sortis tard, peu avant minuit, jeudi soir de la réunion avec la direction. « Il y a eu des avancées » selon Patricia Canto de FO Condat. Une assemblée générale dupersonnel aura lieu ce vendredi à10h30. AR. 5 mars 23h55.

Les représentants du personnel vont rencontrer une nouvelle fois la direction ce soir jeudi. AR 5 mars 19h50.

Après la 2ème assemblée générale du personnel, les grévistes se sont rendus une nouvelle fois en masse vers 16h30 devant les bureaux de la direction pour être reçus. Ils demandent une nouvelle entrevue avec la direction pour tenter d’avoir des accords signés. Le mouvement est reconduit pour l’instant. AR jeudi 5 mars 16h50

 


 

Mercredi 4 mars 2015

Les salariés des Papeteries de Condat se sont réunis en assemblée générale dans la salle du restaurant d’entreprise mercredi après-midi 4 mars 2015. Ils souhaitent continuer à négocier sur les salaires. Ils ont décidé de se rendre devant les bureaux de la direction ce mercredi à 17 heures pour demander d’être reçus par la direction et obtenir la réouverture de négociations. Les négociations salariales annuelles ont été stoppées par la direction

dans le flou le plus total, car « rien n’a été validé par écrit », notamment sur les primes de travaux pénibles ou encore sur le calcul du temps de travail. Les négociations salariales mardi matin n’ont rien donné et les salariés ont cessé le travail depuis mardi 3 mars à midi. La direction qui ne veut pas augmenter les salaires souhaiterait renégocier les accords de toutes les primes acquises par les salariés : ancienneté, intéressement, vacances, suppression des bourses d’études. Forcément chez les salariés, ça ne passe pas.

Patricia Canto déléguée de Force Ouvrière a été surprise de voir autant de monde à la réunion extraordinaire du personnel. Cela faisait longtemps qu’une grève n’avait pas mobilisé autant de monde. Même en 2013 alors que 150 personnes avaient été licenciées, il n’y avait pas eu autant de monde à l’assemblée. Dans ce conflit social, on ressent le mécontentement des ouvriers qui semblent subir pressions, absences dans les équipes, et non renouvellement des collègues partis. « Il n’y a pas d’investissement, on a du mal à entretenir l’existant » dit un salarié. « On a fait beaucoup de concessions, les gens ont assez faits d’efforts » tranche un délégué syndical. Il pourrait être fait appel à un médiateur si la direction continue de refuser de recevoir les salariés. Pour Daniel Magne délégué CGT de Condat « les postes font cinq jours de plus par an, c’est plus défavorable que la convention collective ». Un salarié se lève et affirme : « ce que l’on a perdu, on l’a perdu. Mais maintenant, c’est fini, on ne lâche plus rien ». Il est applaudi par la salle. Un autre précise sur le volet des revendications qu’ils ne doivent absolument rien lâcher au moins sur deux points : « les bourses d’études pour les enfants du personnel et le 13e mois ». AR, mer. 4 mars 17h45.

Les salariés de Condat ont été reçus par leur direction mercredi en fin d’après-midi. Ils attendent maintenant des écrits de la direction jeudi matin avant de pouvoir prendre une décision, celle de reprendre ou non le travail. Ils se réuniront  jeudi 5 mars à 15h30 lors d’une nouvelle assemblée générale du personnel. Plus loin que des revendications, c’est suite aux inquiétudes face aux nombreux accords menacés mais surtout en raison d’un certain mépris ressenti par la plupart des ouvriers que le mouvement aurait pris une telle ampleur. AR, mercredi 4 mars à 19h23.

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