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Lost in Tchekhov à Ladornac le 20 juin

La Compagnie NOM’NA présente le spectacle « Lost in Tchekhov, notre cerisaie », mise en scène de Catherine Riboli, samedi 20 juin à 20h30 sous la halle de Ladornac. Une tragédie joyeuse chronique d’un temps de transition entre passé révolu et avenir riche de promesses avec neuf comédiens sur scène. Cette troupe est déjà venue en 2011 à Ladornac pour « As you like it ». Tarif : 10€, réduit 8€, moins de 18 ans gratuit. Tél. 05.53.51.95.63.

D’après La cerisaie d’Anton Tchekhov, dans la traduction d’André Marcowicz et Françoise Morvan.
Théâtre pour tous, dès 14 ans. Durée : 1h50. Avec Itinérance Culturelle en Terrassonnais.

Alors que le printemps fait éclater la beauté d’une cerisaie en fleurs dans la Russie du début du XXe siècle, une famille est traversée par la nostalgie du passé et l’inexorable modernité en marche. Après Molière et Shakespeare, Catherine Riboli poursuit son exploration des grands auteurs du répertoire dramatique avec Tchekhov et sa Cerisaie. Venue au théâtre par passion pour la langue et les textes, elle imagine des dispositifs scéniques originaux mis au service de l’écoute renouvelée du spectateur. Cette fois, Catherine Riboli met en scène une tragédie joyeuse où l’on aura à nouveau le plaisir d’entendre l’écriture concise et poétique de Tchekhov.

La Cerisaie est l’une des pièces majeures d’Anton Tchekhov. Dernière pièce de son répertoire, commencée en 1901, cette comédie en quatre actes est achevée en 1903. La première a lieu à Moscou en janvier 1904, et sera représentée en avril à Saint-Pétersbourg, quelques mois avant sa mort, avec un succès plus vif encore.

https://www.facebook.com/cieriboli

photos http://amphitheatre-pontdeclaix.com/lost-in-tchekhov/


Peut-être est-ce le mouvement de naître, de se posséder à nouveau ? Advenir puisque jeté dans sa vie, allègrement en route vers sa fin. La cerisaie perdue, ses visiteurs sont rendus au monde, bien vivants, mortels. Immense, blanche à perte de vue, la cerisaie est un miroir défaisant leurs rêves d’éternité, une utopie qui s’affranchit du réel, de l’illusion de sa propre réalisation.

A travers l’élaboration de la composition, la concision et la précision de la partition, Tchekhov nous livre une tragédie joyeuse. Le pied léger, effleurant le chemin dans un pas de danse, les êtres y sont emportés par la contradiction entre le temps historique, les nécessités d’une époque de transition et le temps des hommes, celui des corps, celui aussi du symbolique et de l’imaginaire.

La question ne peut se réduire à celle de l’inutilité historique, la cerisaie a toujours été inadéquate. Oui, inadéquate et inutile, comme tout ce que nous tentons avec ténacité de faire advenir ; comme les livres, comme le poème, comme l’exigence de la musique. Comme un mouvement renouvelé et nécessaire, parce que l’incandescence est dans l’instant. Le temps est ici un sentiment, le sentiment de ce qui passe, de ce qui change, les destins sont éphémères. Il n’y a aucun salut dans le confort des certitudes, dans la solidité dérisoire des murs. Les êtres dansent.

Pourquoi une adaptation de La Cerisaie ? Catherine Riboli, auto-portrait sur son site…

« La Cerisaie est un projet auquel je reviens régulièrement depuis plusieurs années. J’ai été frappée lorsque j’ai commencé à en parler autour de moi, notamment avec des spectateurs, pendant les tournées d’As you like it et de Sganarelle ou la représentation imaginaire, frappée de la manière dont chacun s’approprie intimement cette histoire. Mes interlocuteurs parlaient de leur attachement particulier à cette pièce puis très simplement me racontaient des épisodes de leur vie, des petits et des plus grands. J’ai alors commencé à conserver des traces de ces témoignages. Ils sont très différents les uns des autres. Ils ont pourtant en commun de dire l’expérience de la perte, l’apprentissage qu’elle impose et la conscience de la vie qui s’offre enfin dans sa brièveté, inattendue.

En revenant de près sur la partition, il m’a semblé que cette communauté qui se reforme à l’acte 1 de La Cerisaie pour se défaire à la fin de l’acte 4 pouvait se raconter à sept ou huit et qu’à cette proposition pouvait répondre ce qui caractérise notre démarche, à savoir le travail et la recherche sur la partition, l’expérimentation autour des codes de la représentation et du jeu de l’acteur, la rencontre entre les acteurs et les spectateurs ».

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