Un jeune, un soir de fête, peut se retrouver seul, isolé du groupe, et disparaître. « C’est gratuit, c’est au hasard. Jamais seul, c’est notre slogan, il faut veiller les uns sur les autres ». C’est ce message préventif que l’association « Jeunesse Volée, Vincent Zecca » lance depuis trois ans. Ses trois années d’existence permettent à « Jeunesse Volée » de franchir un cap important, notamment dans les tribunaux. L’association, qui s’est fait un nom sur la France entière, s’organise et se structure. De nouveaux parents touchés par une telle tragédie ont le réflexe de les contacter. Le combat personnel de Sylvie Zecca, depuis la disparition de son fils, est devenu le combat d’une association qui réunit des victimes et leurs proches, pour essayer de changer le regard de la société.
Sylvie Zecca, présidente, explique : « le cap des 3 ans autorise maintenant l’association à se constituer partie civile dans des procès qui concernent des personnes correspondant à l’objet social de l’association. Cela ouvre à la connaissance du dossier et permet d’assister au déroulement même du procès. Cela nous fait connaître également auprès des victimes, et de montrer que notre combat n’est pas vain, ni idéaliste, parce que là, on entre dans le domaine du concret. Nous intervenons notamment pour des affaires de non-assistance à personne en danger et c’est une partie importante de notre combat. On a un avocat très performant, c’est Maître Victor Gioia de Marseille, qui plaide déjà en faveur des victimes. Il est très investi dans notre association. Et on a également un très bon juriste ».
L’association est née à la suite du décès de Vincent Zecca. Ce jeune élève terrassonnais de Brignac, devenu étudiant à Bordeaux, a été retrouvé noyé dans la Garonne, après un soir de fête, en mars 2012. Sa mère, Sylvie Zecca, persuadée que son fils a fait de mauvaises rencontres ce soir-là déplore qu’il ait été seul face à son tragique destin. Elle a voulu transformer sa douleur en action. « Vincent, c’est la pierre angulaire, c’est comme un symbole qui fédère les autres mamans, le symbole du combat que j’ai mené et qui a donné cette impulsion » reconnaît-elle.
Avec plus d’une centaine de membres, 4.000 euros de recettes dont 2.674 € en adhésions, 2.390 € de dépenses, l’association fonctionne bien. Lors de l’assemblée générale annuelle, le 12 septembre 2015 à Maury, entre Cublac et Brignac, parmi la quinzaine de personnes présentes, Samuel, qui vient spécialement de Bordeaux, s’exprime: « Dès que l’affaire est sortie dans la presse, à l’époque sur Bordeaux, j’ai pris conscience qu’un jeune était porté disparu et qu’il s’était retrouvé seul, dans une situation de vulnérabilité. Or cela aurait pu être tout à fait mon cas, étant donné que je suis, en plus, en situation de handicap, et que je suis encore plus vulnérable que lui. Sachant que par mon handicap j’ai fait beaucoup appel à l’autre, j’ai pensé que c’était à mon tour d’aider l’autre, pour une certaine forme de redevabilité. Et puis après, au fil des ans, il y a eu des affinités qui se sont créées… Il faut prévenir les jeunes qu’ils peuvent sortir faire la fête mais surtout faire attention, rester vigilants. Bien sûr on peut s’amuser, ça n’empêche pas, mais il faut surtout arrêter cette forme d’individualisme et se pencher sur l’autre et sur les autres. Ni plus, ni moins, on a tous besoin des autres, et l’union fait la force ». L’association s’intéresse maintenant aussi aux Rescapés… « C’est le terme qu’on leur a trouvés » explique Sylvie Zecca qui ajoute : « les affaires le montrent, c’est tous les jours, ça ne finit pas toujours par un décès, heureusement. Ils disparaissent deux ou trois jours et ils reviennent. Ils ne savent pas ce qui s’est passé. Ils ont été écartés du groupe et n’en parlent pas. On commence à recueillir ce type de témoignages et l’on peut dire : oui, ça arrive à vos enfants, et parfois ils ne vous le disent pas ».
Parmi les objectifs de « Jeunesse Volée »: « la création d’un dispositif alerte-disparition pour des jeunes majeurs, au même titre que l’alerte-enlèvements pour les enfants mineurs, qui fonctionne très bien » dit Mme Zecca. « Ces jeunes sont parfois en danger, sortie de boîte, sortie de restaurant, etc… La jeunesse vit. Quand ils disparaissent, eh ben ça n’inquiète personne parce qu’ils sont majeurs. Je ne remets pas en cause les RIF (recherches dans l’intérêt des familles) mais elles sont purement administratives, je l’ai vécu sur le terrain ». Là encore, l’association souhaite changer le regard de la société sur la non-assistance à personne en danger. « C’est un débat sociétal qui dérange. J’ai soulevé un tollé quand j’ai déposé plainte contre personnes dénommées, donc pas contre X et face à des personnes bien précises. Cela va porter ses fruits parce que l’instruction va s’ouvrir pour ces faits-là ».
L’association a désormais tout un réseau d’antennes et de relais un peu partout en France, créés par des mamans victimes. Elle a eu recours à des doyens de juges d’instruction pour demander à un juge d’étudier un dossier, c’est le cas à Orléans pour Maxime Juillet qui avait été retrouvé noyé au bout de six mois de recherches.
Lors de cette réunion quelques extraits de courriers poignants sont lus à l’assistance. Différents cas sont abordés : ici une disparition lors d’une soirée d’intégration des premières années, là le témoignage anonyme d’un rescapé. Des thèmes reviennent : la carte bleue dérobée et utilisée, la pilule du violeur, la prise en charge psychologique des parents… Enfin, les derniers mots d’une lettre de parents victimes à l’association, disent sans doute l’essentiel : « en espérant qu’Antoine n’a pas fait un passage de 21 ans pour rien. »
Photo de gauche à droite : Stéphanie Chalan secrétaire, Sylvie Zecca présidente, Edwin Modrak vice-président, Samuel membre actif. Le trésorier Laurent Zecca était empêché.
– (*) La cotisation est de 20€ individuel, 30 € couple, 10€ étudiant et moins de 25 ans. Chaque adhérent reçoit un T-Shirt Jeunesse Volée qu’il est appelé à porter lors de manifestations publiques. Jeunesse Volée, adhésion
– La vidéo la plus représentative de l’association : You Tube Karl Zéro-Chris Lafaye « Les Noyés de la Garonne »
Compte rendu de l’Assemblée Générale 12 septembre 2015.
Présents : Bertran Roselyne, Chalan Benjamin, Chalan Stéphanie (Secrétaire), Duret Simone, Fromentel Jean-Christophe, Modrak Edwin (Vice-président), Modrak Henri, Raynard Samuel, Rassat Alain, Staudt Bruno, Staudt Pierre-Alexandre, Towlson Zecca Sylvie (Présidente). Zecca Laurent (Trésorier) : excusé.
Le quorum étant atteint, nous pouvons débuter l’Assemblée Générale.
1 – Point sur l’évolution de l’association par la Présidente :
* Compte tenu des membres présents, il paraitrait judicieux de modifier la date et le lieu de la prochaine AG afin de permettre au plus grand nombre d’entre nous d’être présents. Proposition d’avril 2016 à Bordeaux.
* 2014 était une année de transition : modification du bureau (secrétaire, trésorier avec déclaration faite à la préfecture.
* Lecture de messages de soutien des membres n’ayant pas pu se joindre à nous : Mary-George Cappoen (maman de Lloyd Andrieu), Françoise Juillet (maman de Maxime Juillet), Julia Asencio (maman de Loic Dugat), Diana Daban (psychologue qui participera à l’antenne de Bordeaux).
* Nous avons été contacté par la maman d’Antoine Labastie, disparu le 1er janvier 2015 et retrouvé noyé dans la Garonne le 2 février 2015 dans des circonstances que nous ne connaissons trop bien. L’association commence à être connue et reconnue, au niveau national, dans ce type d’affaires.
* Nous avons également donné lecture du témoignage d’un « rescapé » reçu, en juin 2014.
* Il parait important, pour l’évolution de l’association, de recenser les compétences de chacun, et de solliciter leur aide et leur participation.
* Le cap des 3 ans est franchi, nous pouvons donc nous constituer partie civile dans des affaires touchant notre objet social.
2 – Les comptes :
Après quitus donné à la Présidente, cette dernière a présenté les comptes au nom du trésorier de l’association :
* 2014 : 4683.72€. Recettes : 2674.06€. Dépenses : 2390.84€. Il lui a été donné quitus aussi.
3 – Les antennes et les relais :
Antennes :
– Jeunesse volée Vincent Zecca antenne Loic DUGUA (13)
Asensio Julia: julia.asensio@orange.fr
– Jeunesse volée Vincent Zecca antenne Maxime JUILLET (45)
Françoise Juillet : francoise.juillet@laposte.net
– Jeunesse volée Vincent Zecca antenne Lloyd ANDRIEU (59)
Mary-George Cappoen : mg.cappoen@orange.fr
Relais :
Bachetti Evelyne : evebac25@yahoo.fr
Bellenguez Vanessa : vanessa.bellenguez@gmail.com
Chalan Stéphanie : bertran-stephanie@hotmail.fr
Modrak Edwin : edymod62@orange.fr
Perriat Laurence : lperriat@laposte.net
Palmisano Patrick : ppalmis@yahoo.fr
Raynard Samuel : samueldu33200@hotmail.fr
Au regard des faits et des victimes, nous recherchons une personne volontaire pour établir un relais ou une antenne sur la région Nord-Ouest (Vendée, Bretagne..). Les relais et les antennes sont financés par le siège.
4 – Intervention du Vice-président :
* Proposition de redéfinir le prix des cotisations : 30€ pour un couple, 20€ pour un adulte, 10€ pour étudiant ou moins de 25 ans
* Fabrication de tee-shirt pour les adhérents afin de pouvoir promouvoir l’association : en étant plus facilement identifiables sur des manifestations nous aurons un impact plus important.
* Autres moyens pour se faire connaitre : Cartes de visites à revoir pour les antennes, les relais… Dépliant, flyers. Compte tweeter. Samuel Raynard se propose d’être le responsable de la communication (samueldu33200@hotmail.fr) en collaboration avec Larry Blanchard responsable du site web et de la maintenance informatique (blanchard.larry@gmail.com).
5 – Intervention des différents membres :
* Samuel Raynard : Nous informe qu’il est membre de l’association « Alexis Moulinier », jeune homme poignardé à mort par des individus lors du vol de son portable. Cette association souhaiterait nous rejoindre sur l’assemblée générale de Bordeaux prévue l’an prochain.
* Simone Duret : « Qu’en est-il des interventions de prévention dans les collèges et lycées ? »
Réponse de Sylvie Towlson Zecca :
« Cela n’est pas aisé faute de reconnaissance car Il est la plupart du temps nécessaire, selon les chefs d’établissements, d’obtenir les autorisations des académies, des rectorats… Cela sera sûrement réalisable dans les 2 ou 3 années à venir…
Il est donc indispensable que nous puissions retravailler une vidéo (court-métrage) que nous avons concernant l’association afin de pouvoir la présenter aux différents établissements. Nous sommes à la recherche de quelqu’un qui pourrait nous aider en ce sens ».