7e Festival Documen’Terre : Luc-Henri Fage choisi par le public

Le choix du public du 7e Festival Documen’Terre de Montignac va à Luc-Henri Fage (photo) pour le film « À travers la pierre » qui conte le voyage d’une goutte d’eau depuis les hauteurs des Pyrénées, près du gouffre de la Pierre Saint-Martin, jusqu’à une résurgence, le tout constituant un voyage souterrain de trente-cinq heures ! Pour la première fois, le public a été sollicité pour exprimer son choix sur les meilleurs films projetés.

Le deuxième prix a été remis à Marc Azéma et Pascal Cuissot pour le film « Quand Homo Sapiens faisait son cinéma », et le troisième prix à Tanguy Stoecklé pour son film « Au rythme des chauves-souris ». Le Festival de l’association Ciné-Toile a emmené son public, cette année, dans les entrailles de la Terre, et plus précisément dans « Le monde souterrain », thème de cette 7e édition qui s’est déroulée du 20 au 22 novembre 2015.

De beaux succès font oublier que le festival avait commencé sous de mauvais auspices. Les projections à destination des scolaires et des lycéens ont, en effet, été annulées à la suite des attentats de Paris. Et il en fut de même pour les visites des scolaires à l’exposition liée au festival. Mais ce lundi, les alertes étant partiellement levées, les scolaires ont pu visionner « Les Boxtrolls » et les collégiens suivront sous peu pour le film « Voyage sous la Terre ».

Deux sujets ont principalement occupé les écrans durant ce weekend de trois jours. Tout d’abord, la spéléologie et les cavités du milieu karstique, avec une profusion de stalactites, de stalagmites et autres formations plus délicates, des concrétions colorées de diverses compositions, et des ambiances toujours plus féériques. Mais prudence, ces formations sont très fragiles et l’on est un peu surpris de constater que les mêmes qui militent pour la protection de ces chefs d’œuvre de la nature, utilisent parfois la dynamite ou les marteaux piqueurs pour dégager des ouvertures. Ces spéléologues, aux activités parfois scientifiques, mais le plus souvent ludiques, collaborent avec les services de gestion des eaux dans l’étude des réseaux souterrains.

Le deuxième sujet était très lié à Montignac : l’historique et la réalisation des fac-similés ont été le sujet de plusieurs films, suivis d’un débat auquel ont participé cinq artistes qui participent à la réalisation du fac-similé de Lascaux IV et de quelques autres grottes. Jean Clottes a évoqué la possibilité de réaliser des reconstitutions des grottes ornées dans l’état qu’elles avaient à l’origine, du temps de leurs auteurs, ce que la technologie actuelle permet.

Deux ovnis sont à noter dans ce festival : premièrement, le film autour des recherches de Marc Azéma : « Quand Homo Sapiens faisait son cinéma » dans lequel était présenté succinctement ses recherches tentant à démontrer que nos ancêtres Cro-Magnon avaient cherché à représenter le mouvement par différentes méthodes, mais également à raconter des histoires par des suites de scènes, un peu comme des bandes dessinées. Marc Azéma parle de « processus cinématographique au sens de la représentation graphique de processus cinétiques ».

Autre découverte : « Au rythme des chauves-souris »… Ce film de Tanguy Stoecklé a permis au public de suivre trois équipes de chercheurs qui étudient les chauves-souris cavernicoles, dont une chez nous, et qui nous apprennent que certains de ces animaux peuvent parcourir jusqu’à 100 km en une seule nuit. Les images superbes de l’intimité de ces micromammifères dans leur nurserie ou capturant des insectes au ras de l’eau avec leurs pattes arrières et le voile de peau qui les relie.

Dimanche matin, la fréquentation du ciné P’tit Déj’ a été si importante qu’une deuxième séance a dû être organisée à midi. Il est vrai que le film « Le voyage d’Arlo » était projeté en avant-première nationale pour un tarif très réduit. Ciné Toile finançait le surcoût des lunettes, car il s’agissait d’un film en 3D. Concomitamment, le Café lecture au Soleil d’or a aussi fait le plein, il manquait même de chaises pour le nombreux public venu écouté les conteurs occitans, mais aussi, et surtout, Clément Bouscarel qui acquiert un véritable statut de vedette du conte.

Parallèlement, l’exposition liée au festival et qui était sise au Prieuré, a connu un réel succès, avec plus de 900 entrées comptabilisées durant les sept jours. Cette exposition prend maintenant le chemin du Pôle International de la Préhistoire aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil pour une durée de cinq mois, à compter du 5 décembre 2015.

Le thème envisagé pour la prochaine édition du Festival pourrait être « La montagne et les glaciers » mais celareste à confirmer. En tout cas, le rendez-vous est pris pour novembre 2016, pour une nouvelle édition, nous l’espérons, aussi riche. J.L.K.

– Photo de J.L.Kokel : le réalisateur Luc-Henri Fage est venu présenter  son film « À travers la pierre »

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