Papeteries de Condat : Germinal Peiro écrit à François Hollande

Le président du Conseil départemental de la Dordogne, Germinal Peiro, a adressé, mardi 26 janvier 2016, un courrier au Président de la République, François Hollande, pour réclamer « son intervention active dans un dossier majeur qui conditionne le devenir de l’entreprise Condat ». « L’entreprise se trouve actuellement dans l’attente d’une décision de la part de la Direction générale de l’Energie et du Climat (DGEC) qui lui permettrait de bénéficier pendant 4 à 6 ans d’un complément de rémunération de l’électricité issue de la cogénération gaz du site » écrit le président du Département. « Un tel dispositif permettrait à l’entreprise Condat d’assurer son avenir à travers la mise en place d’investissements permettant la transition du gaz vers la biomasse. » Faute de quoi la menace d’un « plan social d’ampleur sur le bassin de Terrasson  » est brandie par Germinal Peiro qui évoque « des centaines d’emplois industriels touchés ». Il demande donc au Président de la République d’intervenir auprès du ministère de l’Ecologie « afin que ce dispositif puisse voir le jour dans les plusbrefs délais et assurer ainsi la pérennité du site de Condat ». (Source DL-27-1-16)


>>> Article du 13 janvier 2016 >>> Le maire du Lardin Saint-Lazare, Laurent Delage, s’est exprimé à propos des papeteries de Condat, lors de ses voeux, le vendredi 15 janvier 2016. Il souhaite tout d’abord apporter un rectificatif, avant d’expliquer la concession qu’il a faite, au niveau de sa commune, pour compenser l’augmentation des impôts de 2% décidée au dernier moment par la communauté de communes du Terrassonnais en Périgord-noir-Thenon-Hautefort et qui touche donc toutes les entreprises de ce territoire, en raison d’un emprunt réalisé. Le maire du Lardin a donc décidé de réduire la CFE (anciennement taxe professionnelle) de l’ordre de 1%. Cette réduction vise à équilibrer le budget des papeteries pour cette année. Cela va, du même coup, profiter à toutes les entreprises du Lardin.

 

« D’abord, en priorité, il y a à respecter la confidentialité de l’instruction du permis de construire. Donc, par définition, on en parle pas » dit le maire qui ajoute (qu’il a eu le directeur des papeteries au téléphone)… « Ce n’est pas les papeteries qui ont déposé un permis de construire. C’est un fournisseur d’électricité. Les papeteries sont partenaires, mais ce n’est pas les papeteries. Ensuite, c’est une chaudière biomasse qui rentre dans le cadre de la revente d’électricité. C’est uniquement à cette condition, avec de l’énergie renouvelable, que l’on peut revendre de l’électricité, ceci afin d’abaisser le coût de l’énergie. Celle-ci représente plus de 50% de coût du papier. Ce n’est pas les matières premières, ni les salaires, le plus gros c’est l’énergie. Donc, c’est là qu’il faut jouer si l’on veut avoir un levier efficace sur le prix du papier, et avoir une entreprise rentable. Si cet investissement ne se faisait pas, il était envisagé d’arrêter une machine supplémentaire. Quand je vois que l’on emprunte et que l’on fait peser 2% supplémentaires les impôts sur les entreprises, je ne suis pas d’accord » déclare sèchement Laurent Delage.

Le maire continue d’expliquer : « On lui avait dit (au directeur des papeteries) qu’il n’y aurait qu’entre 0,3 et 0,7 % maximum d’augmentation. Il s’est avéré que c’était 2%. Donc, j’ai joué sur un levier : la CFE. C’est uniquement la commune du Lardin qui a pris à sa charge la différence. Il a fallu que le directeur revienne en Espagne (siège du groupe) parce qu’il avait déjà présenté son budget prévisionnel. Une dizaine de jours après, il apprend la bonne nouvelle, soit 2% au lieu de 0,7%. Donc, il fallait qu’il représente son budget, et cela serait très mal accueilli. J’ai donc joué sur la CFE et les rentrées d’argent de la commune pour passer sous la barre symbolique des 1%, soit pour une augmentation de 0,97%. Je pense que cela a contribué à l’évolution du dossier. De 18,77 %, on est passé à 17,51 % soit une baisse de 1,26%… »


>>>> Article du 12 janvier 2016 >>>> « Décision d’investir, la demande est déposée ». Lors de ses voeux, samedi 9 janvier 2016, Roland Moulinier, maire de La Bachellerie, et vice-président de la communauté de communes, a souligné qu' »une demande de permis pour la chaudière de masse est déposée. Après, je ne m’avancerai pas plus. Tous les services doivent donner leur avis. Et puis, cela ne veut pas dire que, parce qu’ils déposent un permis, qu’ils vont forcément investir. On peut déposer un permis et attendre de voir. C’est quelquechose que j’ai appris, il y a deux jours (donc jeudi dernier 7 janvier) ». L’élu confirme que cette demande est bien sûr plus positive que négative.


>>>> Article Ewanews du 12 novembre 2015 >>>> Le maire de Terrasson, Pierre Delmon, l’avait déjà souligné le 22 octobre, lors du dernier conseil communautaire de la Communauté de communes du Terrassonnais en Périgord noir Thenon Hautefort. Il l’a une nouvelle fois évoqué lors d’une interview ce mercredi 11 novembre 2015 pour Ewanews. « Il va se passer beaucoup de choses demain ou après-demain » dit-il. Le maire reconnaît que sa « préoccupation première est : qu’est-ce que va faire Condat ? » Selon le premier magistrat de la commune de Terrasson : « on va le savoir dans les 48 heures. Est-ce que Condat va réinvestir sur le site des Papeteries ? C’est à peu près un investissement de l’ordre de 100 millions d’euros. Si cet investissement se fait, on peut souffler. Mais, ce serait grave s’il ne se faisait pas, cet investissement. Ce serait une catastrophe pour le bassin » affirme l’élu qui est également chef d’entreprise.

Pierre Delmon ajoute : « dans le cas où Condat fait le pas de réinvestir, je crois qu’il faut que l’on soit porteur de bonnes paroles, et que l’on insuffle un peu d’enthousiasme dans tout cela. Ce n’est pas marrant de toujours entendre que Condat va fermer, que la Socat se porte mal, qu’à Delmon Industrie on ne sait pas ce qu’ils vont faire… Tout cela, c’est négatif, dans les familles notamment. Delmon Industrie se porte très bien, on embauche des ingénieurs et on développe notre secteur Recherche et développement. C’est-à-dire que l’on mise sur l’avenir. C’est une entreprise de 300 personnes et c’est quand même important, les salaires que l’on distribue sur ce bassin. Et puis, il y a beaucoup de sous-traitance également. Bref, il ne faut pas trop être défaitiste, parce que cela, ce n’est pas bon. »

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