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150 manifestants contre la loi Travail à Terrasson

Plus de 150 manifestants mercredi soir 9 mars 2016 à Terrasson pour manifester contre le projet de loi Travail de Myriam El Khomri. Un défilé a eu lieu de la place de la Libération à la mairie, avec retour par le carrefour central. Yannick Talou responsable de l’union locale CGT explique ses inquiétudes : « c’est une loi qui est dangereuse pour les salariés. On a l’impression que c’est le patronat qui a fait la loi. Cela pose d’énormes problèmes, notamment l’inversement des normes. Normalement, le code du travail c’est la base, et on ne peut pas aller en dessous du code du travail. Avec cette loi, on va inverser, c’est-à-dire que ce sont les accords d’entreprises qui vont valoir par rapport à la loi, et donc au code du travail. Donc, on pourra aller en dessous, on pourra travailler 60 heures. Par ailleurs, on est en train de nous expliquer que pour relancer l’emploi, il faut licencier. Alors j’essaie de comprendre. C’est pour créer des emplois de deux heures, trois heures, mais on n’en vit pas. Si c’est créer des emplois pour ne pas vivre, quel est l’intérêt ? »… Le délégué syndical souhaite rappeler « que c’est grâce aux salariés que les entreprises tournent, c’est grâce à nous tous que l’on fait vivre un pays. Si on n’était pas là pour faire fonctionner les machines ou distribuer le courrier? Il serait temps que l’on nous respecte. On nous dit qu’il faut négocier de gré à gré mais il y a quand même le lien de subordination. C’est quand même lui le patron et s’il a envie de vous licencier, il va trouver toutes les excuses. On a quand même pas mal de militants syndicaux qui se retrouvent sur le carreau pour une raison ou une autre. On a eu le cas de Fruisec, il n’y a pas longtemps. Il faudrait que la loi protège le salarié et le code du travail c’est une base. Et là ils veulent le casser pour que le salarié soit plus maniable. »

Deux retraitées défilaient également. Svlvie et Yveline sont de Terrasson … « Nous avons des enfants et des petits-enfants, et c’est leur avenir qui est en jeu. Et là on revient au 19e siècle avec cette loi El Khomri. On doit faire tout pour qu’elle ne passe pas. Ce n’est pas possible de détruire les acquis pour lesquels nous, nous nous sommes battus, et nos anciens aussi. On ne lâchera pas et on reviendra malgré la pluie. Il faut que les citoyens se prennent en main et que l’on ne vote pas pour que quelqu’un fasse n’importe quoi. On vote pour que les élus défendent nos droits, et ce n’est pas le cas actuellement… Le salarié devra discuter avec l’employeur et dans ce cas là, vous savez comment ça se passe, c’est du chantage. Soit vous dites oui à l’employeur, soit vous prenez tous les risques de vous faire licencier. »

Au micro, une lettre de la CGT est lue, en voici quelques extraits : « le projet de réforme du code de travail est une attaque sans précédent contre le monde du travail et les droits des salariés. Il constitue une régression sociale que nous n’acceptons pas… Licenciements facilités, indemnités prud’homales plafonnées… Ce projet de loi prévoit des procédures de décision qui placent les salariés sous la menace et le chantage à l’emploi. Il vise à remettre en cause l’égalité du droit… Si cette réforme était adoptée, elle permettrait aux entreprises de faire travailler les salariés jusqu’à 12 heures par jour, contre 10 aujourd’hui. Et même jusqu’à 60 heures par semaine, par accord… »

Le projet El Khomri doit être présenté en Conseil des ministres le 24 mars.

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