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Salle comble pour la rencontre débat sur l’Orthodoxie

Avec environ 60 personnes présentes, la salle Saint-Laurent à Bersac (Le Lardin) était comble mercredi soir pour la rencontre-débat de l’ARES avec l’archimandrite Elie, du monastère de la Transfiguration, sur le thème de l’Orthodoxie en France. L’intervenant a traité de grands moments d’histoire religieuse depuis 2000 ans, insistant notamment sur les différences entre l’église orthodoxe et l’église catholique. Lors du premier millénaire, il n’y avait qu’une seule église chrétienne. Ses explications agrémentées de détails ont absorbé l’auditoire (un compte-rendu plus complet sur les questions abordées sera à lire bientôt sur le site internet de l’Ares).

Le Père Elie nous a confié à l’issue de la rencontre ses impressions… « C’est une joie, c’est assez normal que nous apprenions à nous connaître et à vivre ensemble, puisque nous sommes dans la même ville, le même quartier. C’est une bonne manière de savoir ce qu’est l’autre et comment l’autre réagit ». Parmi les questions qui ont touché le Père Elie lors de cette rencontre : « certaines m’ont beaucoup touché, parce qu’à travers la formulation des questions, il y avait des sujets fondamentaux qui étaient évoqués et c’était très intéressant. Hélas, nous n’avions que deux heures pour en parler. En tout cas, cela peut être un départ et on les sentait très intéressés. On voit que ce sont des sujets qui les tiennent à coeur et que l’on a pas l’occasion de développer souvent ».

Le monastère de la Transfiguration à Terrasson ne participe pas cette année au salon de l’Agriculture. « Hélas, non. Depuis trois ans, nous n’y allons plus parce que l’on ne fait pas partie de l’association qui nous permettait légalement d’y participer. J’espère que d’ici quelques années, on pourra recommencer ». A propos de la boutique du monastère, sur la RD 6089 à l’entrée de Terrasson, « on arrive à survivre, à faire vivre le magasin. Ce n’est quand même pas un succès extraordinaire. Petit à petit, il y a une clientèle particulière qui se fidélise ». Pour rendre visite au monastère, « téléphonez à l’avance parce que les soeurs sont peu nombreuses. Ne venez pas un jour où le monastère est pratiquement fermé,mais nous vous accueillerons avec plaisir ».

Les prochains thèmes de l’ARES porteront sur « nature, éducation, enseignement » en mars, puis sur « la société multi-confesssionnelle » le 13 avril, et sur « la joie de vieillir » le 19 mai. Le débat s’est terminé en musique avec un extrait d’un disque chanté par les soeurs du monastère intitulé « Florilèges d’hymnes byzanthins » (en français). L’entrée est gratuite.


Le compte-rendu de l’ARES : « L’église Orthodoxe, qu’on appelle aussi « Communion des Eglises Orthodoxes » regroupe les églises qui se réclament de la théologie des 7 conciles du christianisme. L’étymologie de « Orthodoxie » est « Opinion Juste », Juste parce que descendant en ligne droite des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l’Empire Romain. C’est en 1054, qu’a eu lieu le Schisme ou la séparation des églises d’Orient et d’Occident, et qu’ont été créées 2 entités distinctes : la communion Orthodoxe et l’Eglise Catholique Romaine.   Cette séparation est appelée « Grand Schisme d’Orient » par les catholiques, Schisme de Rome par les Orthodoxes et Schisme de 1054Tout cela va vous être présenté par l’archimandrite Elie qui nous honore ce soir de sa présence. L’archimandrite Elie qui, comme son nom grec en passant par le latin, est : le chef du cloître ou chef du troupeau, pasteur. Elie, en hébreu : « Mon Dieu est Yahweh ».L’archimandrite Élie aborde le 1er millénaire, époque apostolique. Le concile type répond à la question de savoir jusqu’à quel point les païens convertis doivent se conformer aux pratiques de la Loi de Moïse (circoncision, Temple…). Il répond par : « l’Esprit-Saint et nous-mêmes avons décidé… » car tout le monde est conscient que personne ne possède le charisme privé de la reconnaissance de la vérité, mais en Eglise, « réunis en concile », les membre de l’Eglise peuvent se réclamer d’une autorité supérieure car, à la Pentecôte, tous ont reçu, ensemble, l’Esprit-Saint, sous des charismes différents et complémentaires. La structure doctrinale de l’Eglise orthodoxe a été établie sur les bases des décisions des sept conciles œcuméniques qui doivent formuler l’organisation extérieure de l’Eglise (discipline) et démêler ce qu’il y a de vrai ou de faux dans les explications qui apparaissent sur la doctrine de l’Eglise (lutte contre hérésies et définitions dogmatiques de la foi chrétienne), la Trinité et l’Incarnation. Qu’est venu faire le Christ sur Terre ? Comment a-t-il organisé l’Eglise pour qu’elle représente la suite à sa vie ? De nombreux autres conciles ont eu lieu mais ont été considérés comme « brigandage » car ils n’ont pas été reçus par l’ensemble du peuple (ne sont pas passés dans les mœurs) et n’ont donc pas été soumis au vote. (1er concile œcuménique : Nicée : 325)

Qui est Christ ? Est-Il divin ? Est-Il Homme ou sur-Homme ? Arius et ses partisans enseignent que Christ est inférieur au Père et finalement en font une créature du Père. La réponse apportée par le concile dogmatique est négative car Christ est considéré comme UN, en essence avec le Père (consubstantiel, de la nature même). Il est Dieu, dans la même plénitude que le Père « vrai Dieu de vrai Dieu ». Cette divergence mènera au 1er schisme, les partisans d’Arius s’en vont et créent l’hérésie arienne ou « arianisme ». En Gaule, Clovis sortira le peuple de l’arianisme pour le faire entrer dans l’Orthodoxie. (2ème concile œcuménique : Constantinople : 381) Il prend la continuité du 1er concile œcuménique en mettant l’accent sur l’Esprit-Saint. Qui est-ce ? Qui agit ? Il en ressort que l’Esprit-Saint est Dieu au même titre que le Père et le Fils. Il procède du Père, avec le Père et le Fils et est adoré et glorifié. Constantinople se retrouve en seconde place d’honneur après Rome et avant Alexandrie. La ville est considérée comme la Nouvelle Rome, ce qui inquiète beaucoup Rome. Le pape ne lui reconnaitra cette place qu’en 1215. Alexandrie, quant à elle, se sent humiliée car elle perd sa place prépondérante en Orient. (3ème concile œcuménique: Ephèse : 431) Le sujet en est le Christ, le rapport entre sa Personne et sa nature divine ou sa nature humaine. Le concile donne un avis contraire à celui de l’évêque de Constantinople, Nestorius et arrête que Christ est une seule Personne divine qui possède deux natures et deux volontés, une nature divine et une nature humaine qu’il a acquise en s’incarnant dans l’humanité. (4ème concile œcuménique: Chalcédoine : 451) La réponse du précédent concile est remise en question. La même réponse est apportée et, suite à l’encyclique envoyée par le pape Léon le Grand, les Pères proclament leur foi en un Fils unique, parfait quant à sa divinité et à son humanité. « ce Fils unique, nous le reconnaissons être en deux natures, unies sans confusion ni altération, sans division ni séparation, car la différence des deux natures n’est nullement supprimée par leur union, mais les caractéristiques propres à chaque nature sont sauvegardées et subsistent en une Personne Unique, une seule hypostase ». Les alexandrins qui refusent cette décision se séparent de l’Eglise et deviennent les monophysites (Egypte, Ethiopie). La place de Constantinople à la place d’honneur après Rome est confirmée mais répudiée par le Grand Pape de Rome, Léon. La Pentarchie est établie. Il s’agit de l’ordre de préséance : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem, avec à leur tête, 5 patriarches dont ceux de Rome et d’Alexandrie portent le titre de « Pape ». Tous les évêques sont égaux entre eux selon le « droit divin », ils possèdent une part égale de la succession apostolique, ont les mêmes pouvoirs sacramentels, ils sont tous prédicateurs et surveillants de la Foi. Lors d’un concile romain, en 1870, la prééminence de l’Eglise de Rome sur les autres Eglises locales est énoncée. L’Orthodoxie reconnait une primauté d’honneur au Pape de Rome mais non une suprématie. Aux yeux de l’Orthodoxie, l’erreur de Rome est d’avoir voulu transformer cette « présidence dans la charité » en suprématie de pouvoir et de juridiction (problème jusqu’à aujourd’hui). La conséquence en est le « grand schisme » qui mènera en 1054 à la séparation effective du patriarcat de Rome d’avec les 4 patriarcats dits aujourd’hui : « Orthodoxes » et qui aboutira au désastreux sac de Constantinople, le 12/04/1204, par les croisés de la 4ème croisade et à la prise de la ville, le 23/05/1453 par les Turcs. (5ème concile œcuménique: Constantinople n°2 : 553) Il reprend le concile de Chalcédoine et explique comment les 2 natures du Christ ne forment qu’une personne. (6ème concile œcuménique: Constantinople : 680- 681) Question : puisque Christ est une personne avec 2 natures, a-t-Il une seule volonté et une seule expression de cette volonté (énergie) ? Chaque nature possède son énergie propre. Christ possède une volonté divine et une volonté humaine. Dans l’évangile, on Le voit constamment conformer Sa volonté en tant qu’homme à sa volonté en tant que Dieu. Suite au déchirement de l’empire dans sa partie orientale, la période iconoclaste se met en place. Les iconoclastes mettent en marche la destruction des icones et tuent ou exilent les partisans de la vénération des saintes images en s’appuyant sur le commandement de la Loi donné à Moïse sur le Sinaï. Une multitude d’icones sera brulée ou jetée à la mer dans l’espoir de les sauver ou de leur éviter d’être profanées. Celles qui ont été miraculeusement retrouvées sont toujours vénérées. Les iconodules ou partisans des saintes icônes prétendent eux que dans le Nouveau Testament, Jésus s’étant incarné, nous pouvons le représenter car alors, ce n’est pas de l’idolâtrie et que l’on peut faire une image matérielle de Celui qui a pris un corps matériel. (7ème concile œcuménique: Nicée ll : 787) Les icônes doivent rester dans les églises et les maisons pour y être vénérées. Les théologiens précisent que la vénération ne s’adresse pas directement à l’objet mais que lorsqu’on embrasse une icône, notre amour et notre foi s’adressent à celui ou à celle qui y est rendue présente. On vénère les icônes mais on adore exclusivement Dieu. Ce n’est qu’en 843 que l’impératrice Théodora mit fin à cette longue querelle et fit réintégrer définitivement les icônes. Cette victoire est connue sous le nom de « Triomphe de l’Orthodoxie » qui est commémoré chaque année par un dimanche spécial, le 1er du Carême, aussi nommé : « dimanche de l’Orthodoxie ». Ce concile de Nicée est le dernier des grands conciles œcuméniques. Il n’y en a pas eu d’autres depuis. D’autres réunions épiscopales, considérées comme des conciles locaux ou des grands synodes se tiennent mais ils ne revêtent pas une importance engageant la foi de tous les membres de l’Eglise. Ils concernent des dispositions locales ou temporaires qui peuvent évoluer.Changement de millénaire : la désunion, le poids de l’IslamL’Islam :En 100 ans, après avoir conquis la Syrie, la Palestine, l’Egypte, l’Afrique du Nord, les islamistes arrivent en Espagne et forcent l’Europe occidentale. Ils sont arrêtés par Charles Martel, en 732 à Poitiers. Les anciens empires n’ont pas la force de résister aux pillages,   aux conquêtes et aux soumissions des mahométans. Constantinople, affaiblie et isolée tombe le 23/05/1453 et l’Orient chrétien bascule sous domination ottomane. Seule une partie de ces pays a pu s’affranchir de la tutelle islamique depuis la seconde guerre mondiale. La chrétienté a survécu avec beaucoup de difficultés (persécutions, retranchement dans des catacombes…) et s’est même développée. La conversion des slaves:Au milieu du lXème siècle, l’Eglise de Constantinople développe malgré les difficultés, une forte activité missionnaire et se tourne vers la conversion des slaves. Saint Photius que les latins n’aimaient pas parce qu’il leur tenait tête, organise des sortes de missions en envoyant des évêques ainsi que 2 frères originaires de Thessalonique, Cyrille ou Constantin le philosophe) et Méthode (Evêque de Sirmium), apporter l’évangile aux pays slaves jusque chez les Kazars (Nord du Caucase) qui refusent de se convertir et deviendront plus tard des adeptes du judaïsme. Cyrille et Méthode se rendent en Moravie (Tchéquie, aujourd’hui) et composent un nouvel alphabet (le « cyrillique ») basé sur le grec et inspiré d’un dialecte macédonien, pour traduire l’Evangile, les Saintes Ecritures et les textes Liturgiques. Ils implantèrent l’Orthodoxie en Bulgarie dont le patriarcat fut rendu indépendant vers 924, puis en Serbie dont le patriarcat sera reconnu en 1375. L’œuvre des Saints Cyrille et Méthode s’étendra également en Roumanie. Saint Photius envoie un 1er évêque en Russie, en 864, mais la mission est un échec, même s’il est certain qu’il y avait déjà une église à Kiev en 945. En 955, la Princesse Olga devient chrétienne. C’est son petit-fils, Vladimir qui, comme Clovis, devient Chrétien Orthodoxe en 988 et se marie avec Anna, la sœur de l’empereur de Constantinople.C’est à Kerson, devenue Simféropol que se situe le baptême de Saint Vladimir et de son peuple. La Russie de Crimée, la Russie Kiévienne, se convertit alors à l’Orthodoxie, celle-ci sera religion d’Etat jusqu’en 1917. Voilà pourquoi les Russes ne peuvent abandonner la Crimée, c’est leur berceau encore vivant.De là, l’Orthodoxie rayonnera dans toute la Russie jusqu’au développement que l’on sait et que la révolution bolchévique ne pourra effacer, même si elle peine à se relever de ses saignées, ce qu’elle fait pourtant audacieusement et résolument, bien que notre Occident officiel ne veuille pas l’admettre pour des raisons idéologiques.Le grand schisme:Le grand schisme a eu lieu suite à la décision politique de l’empereur des Francs, Charlemagne, de créer un empire d’Occident, séparé de l’empire Romain. Pour se démarquer de l’Orient, il fait entrer dans l’Eglise, différentes réformes rituelles et théologiques qui vont creuser un schisme.L’empereur d’Occident adopte l’adjonction du mot latin « filioque » dans la proclamation officielle du « Crédo ». Ceci aura une répercussion catastrophique sur la vie de l’Eglise : le filioque touche la foi des Chrétiens quant à la relation intime qui existe entre les Personnes de la Sainte Trinité. La conséquence la plus importante est la modification de la conception du rôle de l’Esprit-Saint dans l’Eglise et donc, dans son organisation ecclésiale, sacramentelle et spirituelle. Ceci aboutira à ce que les orthodoxes nomment le « Grand Schisme » et que les latins appellent le « Schisme d’Orient ». Les patriarcats orientaux n’acceptent pas la prétention de celui de Rome à s’immiscer dans leurs affaires et d’être le seul à décider de ce qui doit être cru ou pas. (dogme latin d’infaillibilité pontificale décrétée par le Pape en 1870).La séparation entre ce qui deviendra l’Orthodoxie et le Catholicisme est la conséquence du cumul de toutes ces incompréhensions ou modifications rituelles et théologiques en 1054, lorsque les légats du Pape déposeront une bulle d’excommunication sur l’autel de Sainte Sophie, à destination du Patriarche Michel (Cérulaire) qui s’empressera de rendre la réciproque à l’égard du Cardinal légat. Les autres patriarches prendront fait et cause pour le Patriarche de Constantinople. Le schisme est consommé. Il y a maintenant 2 chrétientés, désunies, parfois ennemies.Des tentatives de réunification ont eu lieu mais elles n’ont pas abouti car elles étaient basées sur des tractations et compromis « politiques », notamment quand l’empereur de Constantinople courtisait l’Occident pour obtenir de l’aide militaire afin de s’opposer aux agressions turques, sans tenir compte de la Vérité.Le grand schisme et la conversion de la Russie à l’Orthodoxie sont à l’origine de la physionomie de l’organisation ecclésiale avec l’Orthodoxie à l’Est de l’Europe et le Catholicisme à l’Ouest. Implantation de l’Orthodoxie : En Europe, Amérique du Nord et du Sud, Australie… l’Orthodoxie est composée de groupes d’immigrés du XXème siècle qui peu à peu mettent en place une Eglise de langue locale qui ne cesse de croître malgré persécutions ou désintérêt des autorités. Ces communautés généralement pauvres mais ferventes ne sont pas sans rappeler la situation des premiers Chrétiens. En Russie, malgré une tentative d’éradication par les chefs bolchéviques, l’Orthodoxie renaît de ses cendres mais il faut faire face à la prédomination de l’Islam, reconstruire les églises et les monastères, mettre en place des universités théologiques et surtout aider le pays à retrouver la Tradition spirituelle de l’Eglise qui a été rompue par plus de 70 ans d’étouffement. En France, l’Orthodoxie n’était connue que dans les ambassades jusqu’au 28/03/1814, jour où la Pâque Orthodoxe et Occidentale ont été solennisées ensemble, au centre de la place Louis XV devenue place de la Concorde, en présence du Tsar de Russie, Alexandre 1er et de ses armées victorieuses. C’est lui qui ordonna cette célébration solennelle suite à son enthousiasmante entrée à Paris après la défaite de Napoléon Bonaparte. Ce fut le départ de l’officialisation de l’Eglise Orthodoxe en France. Depuis, les paroisses et les monastères se multiplient en raison des vagues d’immigrations d’Orthodoxes des pays de l’ex URSS, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. La notion de consubstantialité est un terme religieux catholique. Elle fut introduite par les pères du premier concile de Nicée, en 325. Par ce terme, les évêques présents au concile condamnaient les théories d’Arius d’après lequel, le Fils étant une créature, celui-ci ne pouvait être de la même substance que le Père. C’est l’une des pierres angulaires du concile de Nicée et toutes les églises qui l’ont ratifiée y adhèrent. Le Christ a disparu et a envoyé l’Esprit-Saint qui donne la vie spirituelle or si son œuvre est subordonnée au Père et au fils alors, l’avis est subordonné à l’organisation. Pour les Orthodoxes, la Tradition n’est pas un ensemble de coutumes ajoutées au cours des siècles mais la volonté de préserver incorrompue la doctrine du Seigneur et d’adhérer à la foi qu’il nous a donnée. Saint Jean de Damas écrivait : « nous ne changeons pas les bornes éternelles que nos pères ont placées mais nous gardons la Tradition comme nous l’avons reçue ». L’Eglise Orthodoxe n’a jamais connu de grands bouleversements, de révolution ni de réforme fondamentale dans sa foi ni dans sa Liturgie ni dans sa pratique ascétique ni dans son monachisme. Les sacrements se font toujours après constatation par l’Eglise de la façon dont vivent les moyens mis en place. Dans l’Eglise orthodoxe, l’autorité magistérielle ne peut s’exercer, dans toute son envergure et dans toute sa puissance, qu’en tenant compte de l’ensemble du peuple de Dieu : la vérité théologique ou ecclésiastique n’est pas détenue par les clercs, mais par l’ensemble du peuple de Dieu, dont chaque membre est animé de l’intuition de l’orthodoxie, de la foi authentique. La vérité théologique ne peut donc s’imposer aux consciences par l’exercice d’un magistère souverain, comme c’est le cas dans l’Eglise catholique, mais elle s’impose intérieurement aux fidèles qui vivent dans la communion à l’unique Esprit de Dieu.

L’archimandrite Élie nous donne l’exemple de la construction du monastère de Terrasson il y a 40 ans. Il n’y a eu ni demande d’autorisation auprès d’une autorité ni demande de compte de cette autorité. Si le Saint-Esprit a permis cette fondation, l’Eglise ne gère pas et sera considérée comme une Eglise Orthodoxe si elle vit bien. Les patriarches sont indépendants mais sont en communion eucaristique. Questions abordées : Divinisation : vocation de l’Homme avec sa nature humaine à apprendre la nature divine. Les orthodoxes peuvent communier dans les Eglises catholiques (mais pas le contraire) par tolérance des évêques. Le signe de croix : L’archimandrite Élie nous explique que le signe de croix s’effectue avec 3 doigts rassemblés et tendus et 2 doigts repliés et de droite à gauche en respect de l’œuvre du Christ qui a créé au nom du Père et du Saint-Esprit. Les icônes : (cf 6ème concile). Les peintures sont faites sur du bois, des murs… ne sont pas des objets pieux mais sont des sacrements. L’icône est une image pieuse mais surtout une révélation, une manifestation d’un monde qui nous dépasse. Elles sont embrassées, vénérées, promenées pour adorer celui qui est rendu présent. Suivant le pays, comme en Roumanie, elles sont bénites, en Grèce, elles ne le sont pas. Le créateur d’icônes doit vivre dans l’Eglise afin de représenter la vision de l’Eglise et non la sienne. Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup de non Orthodoxes font des icônes. L’avenir de l’Orthodoxie passe par l’Asie. Elle ne fait pas de prosélitisme, a des missionnaires pour célébrer la liturgie dans différents pays mais n’œuvre pas pour attirer les gens. La communion sacramentelle : Il n’est pas nécessaire que ce soit une personne de la paroisse qui fabrique le pain. Fruit du travail des hommes, la prosphora est disposée à la table d’offrande. Le prêtre la coupe en cube, en disant des versets de la prophétie d’Isaï et reproduit ainsi tous les sacrifices de l’Ancien Testament. Elle sera offerte par les fidèles avec une petite cuillère (pincette) après avoir été piquée avec une lancette. Aujourd’hui, il existe environ 20 monastères. Il n’y a pas de patriarche à Rome, ils sont rattachés à la Russie et dépendent du Mont Atos. Ils sont très sollicités par les réfugiés.ü La bagarre des prêtres orthodoxes grecs et arméniens à Bethléem évoque pour l’archimandrite Élie la prise de contrôle de la nature humaine sur la nature divine chez ces prêtres de confessions différentes mais unis par le même Amour. Vraiment la fin : Pour ceux qui ont des questions, des suggestions ou qui ont tout simplement envie d’échanger sur les thèmes traités, nous vous invitons à nous retrouver sur notre site : ares-perigord.fr ou de nous rejoindre dans les groupes de préparation des réunions. Remerciements à tous ceux qui ont préparé cette soirée. »

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