C’est Claire, 30 ans, qui a remporté la dictée du certificat d’études lors du Livre en Tête de Saint-Rabier le 6 août 2016. C’est la seule qui remporte un 20 sur 20, la majorité ayant buté sur le même mot : « shrapnel » ! La dictée choisie avait été donnée aux épreuves du Certificat d’Etudes en juin 1916 à Pontorson. Une vingtaine de candidats très motivés se sont prêtés au jeu le samedi 6 août 2016. Très studieux, ils ont écrit, sous la dictée d’Adrienne Bernardi, enseignante en Lettres Classiques, sur des feuilles à carreaux Seyes préparées par le calligraphe Ker Adili, avec des porte-plume et des plumes Sergent Major, et à l’encre violette !
La présidente du Livre en Tête, Martine Cheval, souligne : « bravo à tous, l’important était de participer » et annonce déjà « une journée avec toutes les épreuves du Certificat d’Etudes au début de l’année 2017, avec rédaction, dictée et calcul le matin, et épreuves de géographie et d’histoire l’après-midi ! » Cette 20e édition du salon du livre en plein air était peut-être la dernière. La présidente nous a confié qu’elle avait d’autres projets. D’autres volontaires reprendront-ils le flambeau ?…
Voici la dictée :
A Douaumont, le 25 février 1916. Dès le petit matin, le bombardement, qui n’a pas cessé de la nuit entière, redouble d’intensité. C’est un déluge de schrapnels , de 77, de 105, de 305, de 420 peut-être. Du plus loin, on entend venir les monstrueuses marmites à travers le ciel qu’elles disloquent. Leur vacarme est comparable à celui d’un train qui traverse à toute allure une gare sonore. « Voilà le métro », disent les hommes en leur langage pittoresque. A droite, à gauche, de tous côtés, les cratères s’accumulent, les arbres des jardins s’éparpillent, le sol bout comme l’eau d’une chaudière, des gerbes de cailloux, de terre, de débris informes s’élancent à l’assaut des rues et retombent en cascades sur nos épaules. L’une après l’autre, les maisons du village, avec un bruit épouvantable, croulent. Des tuiles sont projetées à des centaines de mètres ; on aperçoit, par les blessures béantes, les meubles en loques.
Lieutenant P…
