Terrasson : Les artisans ouverts le soir dans la ville ancienne

Jusqu’au dimanche 21 août, l’église Saint-Sour de Terrasson est mise en lumière et en musique avec des vidéos, on appelle cela du « mapping ». Celui-ci est produit par la société Adlib Creation, proche de Bordeaux. Des infographies qui se renouvellent durant une dizaine de minutes, entre l’ouverture et la fermeture de portes fictives sur la façade de l’église. Le projecteur est situé dans les combles d’une des maisons de la place du Conventionnel Bouquier, place qui accueille les nombreux spectateurs. Une fois la projection arrivée à son terme, ceux-ci restent pour profiter une seconde fois du spectacle, faire des photos et des vidéos ou quittent les lieux pour descendre par les petites rues de la vieille ville.

De temps à autres, ces visiteurs font la découverte de la ville ancienne aux flambeaux, une animation proposée par l’association du quartier  de « La Marzelle ». Particularité : jusqu’à présent, l’association ne demandait aucune subvention, mais d’après les explications des membres du bureau, ces derniers devraient effectuer leur première demande pour la prochaine saison. A noter que l’association travaille main dans la main avec la mairie, sur les différents points : matériel, coordination, conseil, etc.

Après les animations, les visiteurs du soir peuvent faire du lèche-vitrine, et même du shopping dans les rues du Vieux Terrasson. Eh oui ! Chaque soir durant ce vidéo-mapping, une dizaine d’échoppes d’artisans restent ouvertes, en voici quelques-unes :

Les p’tits bouts de bois de Micka, 5 rue des Fontaines. Micka Testard fabrique divers objets en bois, parfois sur mesure, à proximité de Terrasson : nichoirs, casse-noix, jouets, etc.

Chousky vend des bijoux en laiton, couleur naturelle ou argentée, réalisés dans un village proche de là, depuis 35 ans. Sa boutique est située à l’entrée de la rue des Fontaines et elle y accueille aussi quelques poteries de Julie Z qui est isolée par les travaux du vieux pont qui s’éternisent, mais c’était prévu. Elle est aussi impliquée dans l’association de quartier « La Marzelle », elle participe au recrutement de nouveaux artistes et artisans d’art pour faire vivre les boutiques, comme pour ses deux invités qui suivent.

Yvonne de la Monneraye, peintre, mais également sophrologue, expose au-dessus de la boutique de Chouski.

Marie Depontieux présente les bijoux en pierre naturelle qu’elle réalise depuis trente ans, actuellement en Normandie. Elle expose également les fers forgés de son époux. Expose depuis le 4 juillet jusqu’en septembre, elle reviendra probablement l’année prochaine, si elle obtient l’accord de la mairie.

Photo-Rétro. L’ouverture de la boutique résulte d’une démarche de la municipalité qui a détecté cette activité, la photographie en costume d’époque avec tirages en sépia livrés dans la foulée, lors du marché de Noël de Sarlat. Cette boutique, installée rue de la Halle, s’appelle Photo-Rétro, et c’est Bénédicte Hoeve qui en assure le fonctionnement. Il s’agit d’un concept de Laurence Chiesa qui a créé les costumes utilisés ; Bénédicte Hoeve est également costumière et elle effectue aussi les retouches. Ses clients ? Ils sont à 50 % des habitants du secteur. Bénédicte Hoeve réalise ses photos depuis le mois de juin jusqu’à la mi-septembre, et l’année prochaine éventuellement.

Les deux artisans de bouche, Christelle Savanet, ferme du Moulin Haut, et Sébastien Queyroi, chocolatier installé place de la Marzelle, sont présents de temps à autre sur une petite place, parfois associés à un vigneron.

Maître-Verrier. En vedette dans la vieille ville, installé depuis l’année dernière, le verrier Thibault Lafleuriel (photo ci-jointe 1). On est rarement seul dans sa boutique-atelier. Dès qu’il y a du public dans sa rue, les badauds entrent et stationnent, captivés par le ballet du souffleur qui réalise des nourrices en série. Les belles pièces, il s’en occupe pendant les périodes plus calmes. Il aime expliquer son métier, son art ; d’ailleurs il reçoit aussi des stagiaires.

Cette dizaine de boutiques est appelée à croître, une cinquantaine sont envisagées à terme. Les loyers sont modestes, voire minimalistes, car peu d’artisans peuvent retirer suffisamment de revenus pour continuer à vivre de leur activité s’il devait assumer un loyer normal. Quelle sera la politique de la ville dans ce domaine ? On ne peut pas encore l’avancer, mais il est certain que ces artisans, surtout s’ils sont en nombre et de qualité, peuvent attirer le public, et ce serait un juste retour que ce soit eux qui en retirent les premiers bénéfices.

Cette démarche est la touche finale à une revitalisation et une mise en valeur de la vieille ville avec l’ouverture de boutiques réelles ou fictives (façades peintes). Selon divers témoignages : « ce secteur était dans un état assez triste, il y a de nombreuses années, et les habitants de Terrasson rechignaient à s’y hasarder ». Il y a eu aussi l’aménagement de la falaise du Malpas, en parcours paysagé, après sa mise en sécurité. Et, avec la création des jardins de l’Imaginaire, la rénovation de l’église Saint-Sour et celle du Pont Vieux, il est à noter que cette démarche est cohérente pour donner à la cité un lustre touristique à la hauteur de son site.

L’avantage du vidéo-mapping, c’est qu’il peut sans-doute évoluer et s’adapter à différents projets, illustrer des discours et des récits, pour peu que l’on s’en donne la peine. Pour le moment, des images féeriques, oniriques, inquiétantes, voire technos, s’enchaînent durant dix minutes, accompagnées d’une musique à l’unisson. Rien n’interdirait d’utiliser ce média pour présenter l’histoire de la ville ou les bâtiments intéressants. Jean-Luc Kokel

Vidéo Ewanews Place Bouquier 2016 :

http://youtu.be/qIsJVsT4IK8

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