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Carnets de Voyage au Sénégal

Les Terrassonnais du bout du Monde peuvent désormais nous raconter, dans cette rubrique : « Carnets de Voyage », leur excursion et leurs péripéties. Après la découverte du Népal, Alain Fressange et son épouse Anne-marie, passionnés de randonnées, de traversées et de belles images, nous emmène au Sénégal. Ils vont partager avec nous leurs impressions et leurs rencontres. Nous suivons sur cette page leurs nouvelles aventures, cette-fois-ci à Cap Skirring

Le 30 novembre à 22h. La Casamance, le grenier à riz du Sénégal…

« Nous quittons Terrasson en direction de Paris. Comme nous sommes très en avance à l’arrivée, nous nous autorisons une petite sieste dans la voiture. A deux heures, les portables sonnent, et il est temps de rejoindre l’aéroport à pied en drivant nos valises. Pas grand monde dans le hall à part quelques badauds, les yeux hagards ! Après les formalités d’usage et le parcours du combattant, nous prenons nos places dans l’avion. C’est seulement à 6h45 que le train d’atterrissage de notre Boeing 747-800 quitte le sol en direction de Dakar pour cinq heures de vol. Nous survolons l’Espagne, le Détroit de Gibraltar, la ville d’Essaouira, puis nous longeons le désert Mauritanien avant d’entamer la descente sur Dakar. 45 minutes d’escale, c’est le temps nécessaire pour changer d’équipage, de débarquer quelques voyageurs, et mettre un peu de carburant. Nous repartons cette fois-ci en direction de Cap Skirring, un petit saut de puce de 50 minutes qui sera notre destination finale, pour aujourd’hui… Un atterrissage très viril sur une piste extra courte. Ouf, on a eu chaud… ! » A.F.

Le 1er décembre à 23h. « Nous sommes montés dans le taxi à 9h, après un solide petit déjeuner, il nous a conduits à Kabrousse, village de la communauté rurale de Diembéring. C’était le siège d’une royauté Diola autrefois. On distingue trois quartiers : Mossor, Kadiakaye et Nialou. Grâce à sa plage et aux cases typiques de l’architecture diola, Kabrousse vit essentiellement du tourisme. Nous nous sommes promenés dans les ruelles de sable fin à l’ombre d’énormes fromagers et baobabs, puis nous sommes rentrés dans des cases traditionnelles et toujours nous avons rencontré des sourires merveilleux. Vers 16h, nous avons assisté à une danse traditionnelle et à un tournoi de lutte (photo 2). Ici, le vin de palme est le rhum du pauvre. Avant le tournoi, les lutteurs se chauffent avec ce breuvage. Nous en avons offert 20 litres (c’est la coutume). A la fin du tournoi plus rien ! Impressionnant n’est-ce pas ! »

Le 2 décembre, 23h. « Comme d’habitude, le départ est à 9h ce matin. Nous empruntons pour la première fois la grande route nationale qui nous conduit à Siganard, village de quelques habitants. La particularité de ce lieu : de gigantesques fromagers qui n’ont plus d’âge. (Photo 3) A quelques pas de là, se situe un magnifique bolong où nous faisons la rencontre de la personne qui entretient les digues. Un bon moment de palabres intéressants. Plus loin, nous sommes accueillis dans l’école primaire de Siganard, bien sûr à la vue de la caméra tous les élèves accourent vers moi, se bousculent , et se disputent. Le maître est obligé d’intervenir pour remettre un peu d’ordre. Je ne suis pas fier, je pense avoir mis un sacré bazar ! Nous reprenons notre taxi, pour nous diriger cette fois vers Gniabalnad village de quelques âmes. Le but de notre présence ici, la visite d’une case à impluvium… Ces habitations Diolas, rondes et immenses, surmontées de toits de chaume en pente douce, sont propres à la Casamance. Pratiques et magiques, la porte en fromager qui annonce l’arrivée d’un hôte, la « gassourma » (forme en entonnoir) pour rejeter la fumée, recueillir la lumière et l’eau de pluie (à usage domestique), le canal pour évacuer l’eau, les poutres en rônier, le grenier en haut, le fétiche qui protège et sert aux vieux pour parler avec le vent, les odeurs de gratos, plat à base d’huile de palme, les deux pièces pour les animaux… Enfin tout est prévu ! Les familles Diolas y vivent, protégées des fauves et des guerres ! Nous reprenons encore la route, et à quelques kilomètres, nous pénétrons dans une plantation d’Anarcadiers. Ahh, c’est quoi ? Et bien, c’est cette petite chose que vous dégustez à l’apéro ! Oui, la noix de cajou. Pensez à un gros haricot qui pousse sur un arbre ! La chaîne de production est très longue, c’est ce qui fait le prix. La visite est très enrichissante. Au retour vers l’hôtel, nous traversons la grande place de Oussouye, noire de monde, et il est temps de rentrer, les corps sont fatigués… »

3 décembre. « Évelyne, potière artisanale dans le village d’Ediougou (photo 4), travaille avec des outils anciens diaboliques, fabriqués par ses propres mains. C’est à même le sol sur un vieux sac tout rapiécé qu’elle tourne entre ses doigts l’argile récupérée dans la mangrove qui deviendra de magnifiques œuvres. Elle cuit ses créations autour d’un simple feu de bois. Ensuite, direction l’embarcadère de Bassine où nous attend la pirogue qui va nous conduire à l’île de Wendaye. Après 35 minutes de navigation, nous arrivons chez oncle Gilbert, patron d’une petite cahutte où l’on dégustera un excellent poisson grillé. Nous prendrons par la suite la direction du centre de l’île par un petit chemin au milieu des rizières. Nous avons rendez-vous avec l’instituteur du village pour assister à un cours d’une classe d’enfants de CM1 et CM2. Puis, une bonne heure après, nous partons dans les rizières à la rencontre des femmes qui récoltent le riz. Sous un arbre, là-bas, le féticheur local nous attend avec autour de lui une multitude de grigris ! En passant sur la place centrale, le guide nous explique le rôle du fameux arbre à palabres. Enfin, nous rentrons presque à la nuit avec un superbe coucher de soleil sur le Bolong. »

4 décembre. « Aujourd’hui, journée repos ou presque. Nous avons visité à pied Cap Skirring, village situé à proximité immédiate du cap et à environ 70 km de Ziguinchor. Une seule grande rue traverse l’agglomération où se situent de part et d’autres les commerces. Un village artisanal a été construit en son centre. On y rencontre à peu près tout. Nous nous sommes promenés dans les ruelles étroites en regardant de droite à gauche, bibelots, peintures, accessoires de décoration. Nous sommes rentrés nous restaurer à notre hôtel à midi, et cet après-midi petit sieste de deux heures ! Il faut dire que la température dépasse les 35° en ce moment. En fin de soirée, promenade sur la plage avec les vaches et coucher de soleil… » (photo 5) – (638 lecteurs de cette page le 5 décembre à 23h)

5 décembre. « Ce matin encore, nous partons pour l’embarcadère de Bassine de bonne heure. Il y a environ deux heures de navigation pour  mettre le pied sur l’île de Karabane. Elle est à la fois une île et un village, située à l’embouchure du fleuve Casamance. Ce site est paradisiaque, doté d’un climat agréable et d’une luxuriante végétation. C’est aussi, du point de vue historique, le  premier comptoir colonial français en Casamance. Dans un environnement maritime et fluvial propice à l’exploitation  halieutique, l’île vit pourtant au rythme du calendrier rizicole, car les Diolas, majoritaires à Karabane, sont avant tout des terriens : ils pratiquent aussi la pêche artisanale et la collecte de crustacés. Un cimetière… Celui où le capitaine Aristide Protêt est enterré, selon ses souhaits, debout face au rivage. Protêt fut tué d’une flèche empoisonnée à la bataille de Hillol le 9 mars 1836 par les Diolas qui s’insurgèrent contre les colons français. Vers 11h, Pierre, notre guide, nous montre comment se fait la récolte du vin de palme à la pointe d’un palmier. (photo 6) A 13h, départ pour Elinkine où se trouve une importante flotte de bateaux de pêche en mer (de grosses pirogues) et une sécherie de poissons. Les spécialités, ici, sont le requin et la raie. L’odeur est un peu repoussante à mon goût ! Au retour,  nous nous arrêtons chez Tonton Gilbert, une petite paillotte les pieds dans l’eau où nous attend un très bon repas… Ensuite, retour vers notre hôtel. »  (A.F.)

8 décembre. Des problèmes techniques ont quelque peu interrompu la fin de ce reportage. Veuillez-nous en excuser. Mais nos reporters vont bien. Ils envoient ce message vendredi : « Le reportage étant terminé, nous consacrons nos journées à la pêche dans les bolongs. Calme et plaisir sont au rendez vous ! »

– Plus d’images sur leur Page Facebook

« Carnet de Voyage au Népal » (à consulter également)

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