Lors de l’assemblée générale du GDSA24 dimanche 3 mars 2019 à Sergeac près de Montignac, devant 70 personnes, un intervenant constate et dénonce qu’il n’y a toujours aucune stratégie collective de prévention de surveillance et de lutte efficace contre ce fléau, le frelon asiatique, malgré toutes les promesses depuis 15 ans (2004). C’est un véritable plan de combat collectif qui pourrait se mettre en place pour lutter contre la recrudescence du Vv (Vespa Vélutina) devant les ruches où les abeilles n’ont déployé aucun réflexe face au prédateur. Les seuls directement concernés sont, pour l’instant, les apiculteurs.
« La lutte est l’affaire de tous »
Le GDSA24 demande un programme départemental de lutte collective, comme cela se fait déjà dans les départements de La Manche et du Calvados, et cherche à réunir tous les acteurs pour parvenir à financer la destruction des nids, avec la DDCSPP, la préfecture, la FREDON (fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles), etc. Frédéric Piron, directeur de la DDCSPP, a appuyé en ce sens : « la lutte doit fédèrer l’ensemble des acteurs concernés »… Patrice Palavert, référent frelon du GDSA24, a souligné que « tout le monde est concerné. Le frelon, s’il est dérangé, il peut attaquer en masse. Beaucoup d’écoles confectionnent d’ailleurs des pièges à frelons ». Gilles Bouny a présenté les résultats d’une enquête menée l’an passé auprès des apiculteurs de Dordogne : « 3080 ruches ont été déclarées détruites en 2018 » (*). Une nouvelle enquête est en cours en 2019 (Voir le site du GDSA24).
Un témoignage est exprimé dans la salle : « des moutons et des personnes ont été attaqués par des frelons asiatiques. A Brive, un terrain de camping aurait été déserté. Les gens qui faisaient des grillades le soir étaient attaqués par des frelons. Des fraisiculteurs ont également été attaqués dans les tunnels où ils cueillent les fruits et ils ne voulaient plus y aller. Sur sa commune de 500 habitants, ce témoin a compté 26 nids de frelons ». Une autre personne raconte que « dans son village, chaque habitant avait accepté de verser 5 euros par an pour constituter une cagnotte destinée à la destruction des nids de frelons sur la commune ». Par contre, il ressort, selon certains spécialistes, que le frelon asiatique serait essentiellement diurne.
Parmi les autres témoignages : on notera qu’une personne « a rempli ses pièges en novembre, en janvier ils étaient trois quarts plein de frelons ! » Pour le référent frelon du GDSA24, « il faut en effet prévoir un piégage entre le 15 mars et le 15 mai avec des pièges sélectifs pour ne prendre que le frelon, et après, à l’automne un piègage pour éviter la prédation sur nos ruches ». Il est précisé dans cette réunion que « 40% des nids de frelons sont cachés dans des bâtiments, des regards sur un compteur d’eau, des bergeries ou abris de jardin ». Une autre personne précise que l’UNAF va ressortir un hors-série actualisé sur le sujet en 2019.
Le conseiller départemental Christian Teillac a souligné que le président du Département lui-même, est très sensible au monde des abeilles car il est lui-même apiculteur. Le conseil départemental soutient Apidor, l’Union départementale des apiculteurs, l’association qui regroupe les trois organismes : le groupe de défense sanitaire apicole GDSA24, l’Abeille Périgordine et le Rucher du Périgord, et soutient les actions contre les dégradations du frelon asiatique et des pesticides qui entraînent des pertes dans les colonies d’abeilles. « C’est une problèmatique extrêmement importante sur le plan sanitaire, écologique, environnemental » reconnaît le conseiller départemental.
On notera qu’un hommage a été rendu à Christian Lagarde, membre du bureau décédé en novembre dernier, par une minute de silence, ainsi qu’au président du GDSA24 Yannick Ducourt (debout, photo 3) qui laisse son fauteuil.
(*) Sur les 3080 ruches détruites en 2018 : 1473 ruches de professionnels soit 47,83% et 1048 ruches de loisirs soit 34,03%. Voir tous les résultats de l’enquête mortalités 2018.
– Interview audio Cristal Fm Terrasson diffusée le 6 mars 2019.