L’ancien journaliste et écrivain Denis Tillinac est mort dans la nuit du vendredi 25 septembre au samedi 26 septembre 2020, à l’âge de 73 ans. « La Corrèze perd une de ses grandes figures, un homme de caractère et de convictions, un fervent défenseur » écrit Pascal Coste président du Département de la Corrèze. Denis Tillinac est venu à Le Lardin, en avril 2015, pour participer à un débat public sur le thème de la presse… Voir l’article d’Ewanews : « Denis Tillinac, libre face aux médias ».
– Article Ewanews d’Avril 2015 : « Denis Tillinac, libre face aux médias »
– Photo : Denis Tillinac (1er à gauche)
Le Journal « La Dépêche » lui rend hommage ce samedi 26 septembre 2020 sur son site internet en publiant un extrait de l’une de ses chroniques publiée le 25 février 2001, où il parlait de son village en Corrèze, Auriac…
« Il y a cinq ans, la dernière épicerie a fermé. Le dernier bistrot a tenu jusqu’au nouveau millénaire, il est fermé lui aussi depuis quelques mois. Aucun commerce n’a survécu dans ce village de la France ordinaire où l’on trouvait, lorsque j’étais enfant, deux épiceries, deux boulangeries, deux merceries, un boucher, un cordonnier, un curé, un sabotier, trois menuisiers, quatre débits de boissons, des troupeaux de vaches à tous les carrefours, des théories de poules devant chaque seuil et sous, le préau de l’école, une bonne trentaine de loupiots.Justement, c’est le tour de l’école. L’académie supprime des postes d’instituteurs, nous avons écopé. Une école de la IIIe République, c’est un gros symbole, autant ou presque que l’église et le monument aux morts. L’église n’ouvre plus guère que pour les obsèques des survivants et les morts du monument, personne ne les a connus, ils remontent pour l’essentiel à 1914-1918. Restait l’école. Aussi longtemps qu’on y a entendu des cris d’enfants, l’agonie du village nous semblait différée, l’âme de Jules Ferry était encore dans les parages pour cautionner la devise républicaine inscrite au fronton.
Désormais, on entendra les heures sonner au clocher, et rien d’autre. […]
On entend le vent siffler et des chiens aboyer. C’est monotone. Si Jack Lang [alors ministre de l’Education nationale] écoutait cette musique-là, il nous laisserait notre école, au moins jusqu’à l’année prochaine. Mais les ministres de la Ve République n’ont pas le temps d’écouter le glas d’un vieux village de la France d’autrefois, celle d’aujourd’hui les accapare et elle n’a cure de la ruralité ». Denis Tillinac
Au tournant des années 2000, en alternance avec René-Victor Pilhes, Denis Tillinac tenait chronique dans La Dépêche du dimanche. Extrait du 25 février 2001…
Il y a cinq ans, la dernière épicerie a fermé. Le dernier bistrot a tenu jusqu’au nouveau millénaire, il est fermé lui aussi depuis quelques mois. Aucun commerce n’a survécu dans ce village de la France ordinaire où l’on trouvait, lorsque j’étais enfant, deux épiceries, deux boulangeries, deux merceries, un boucher, un cordonnier, un curé, un sabotier, trois menuisiers, quatre débits de boissons, des troupeaux de vaches à tous les carrefours, des théories de poules devant chaque seuil et sous, le préau de l’école, une bonne trentaine de loupiots.Justement, c’est le tour de l’école. L’académie supprime des postes d’instituteurs, nous avons écopé. Une école de la IIIe République, c’est un gros symbole, autant ou presque que l’église et le monument aux morts. L’église n’ouvre plus guère que pour les obsèques des survivants et les morts du monument, personne ne les a connus, ils remontent pour l’essentiel à 1914-1918. Restait l’école. Aussi longtemps qu’on y a entendu des cris d’enfants, l’agonie du village nous semblait différée, l’âme de Jules Ferry était encore dans les parages pour cautionner la devise républicaine inscrite au fronton.
Désormais, on entendra les heures sonner au clocher, et rien d’autre. […]
On entend le vent siffler et des chiens aboyer. C’est monotone. Si Jack Lang [alors ministre de l’Education nationale] écoutait cette musique-là, il nous laisserait notre école, au moins jusqu’à l’année prochaine. Mais les ministres de la Ve République n’ont pas le temps d’écouter le glas d’un vieux village de la France d’autrefois, celle d’aujourd’hui les accapare et elle n’a cure de la ruralité.
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RIP monsieur Tillinac , une perte ! pas Victor Hugo certes mais un Blondin de chez nous on le regrette déjà , j’ai quelques livres dans ma bibol que je vais relire en hommage
Un excellent journaliste, doté d’un grand bon sens et d’une grande honnêteté, ce n’est pas si courant de nos jours.
Tout mon respect monsieur Tillinac.
Bon, pour la 3ème fois, je vais dire que j’ai toujours eu énormément de plaisir à lire ses écrits. Merci beaucoup et reposez en paix Monsieur.
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