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Une rencontre autour de la création et de la beauté

L’exposition d’une soirée, accompagnant une rencontre organisée par l’A.R.E.S*  autour de la création, a réuni le 22 septembre 2020 une douzaine d’artistes et artisans périgourdins dans la salle socio-culturelle du Lardin, en présence de Mme le Maire et de Mgr Rouet, « sentinelle » de la discussion, dont les interventions critiques ont permis quelques éclairages ou recadrages décisifs. Le sujet n’était pas facile, mais nous saluons  la belle initiative de l’Ares, de se tourner, pour sa rentrée 2020 vers les créateurs, amateurs ou professionnels, pour les faire se rencontrer et parler de ce qu’ils font.

Pourquoi créer ? Quelles sont les racines et les visées qui sous-tendent l’acte créateur ? Quelle relation ont les créateurs au beau, à la beauté en général, et qu’entend-on sous cette valeur si difficile à définir ? Si de telles questions semblent abstraites et pesantes au premier abord, elles sont devenues légères et passionnantes car la réflexion s’est construite à partir de plusieurs tours de table où chacune et chacun, partant de son expérience concrète, a pu exprimer son rapport à la chose. La discussion, trop riche pour la transmettre ici, s’est développée en alliant beaucoup de simplicité et de sincérité à un louable souci de rigueur qui a permis une progression soutenue dans l’approfondissement.

Certains ont évoqué le « besoin » aussi « essentiel » pour eux « que boire et manger » de peindre par exemple, d’autres le plaisir de faire, de magnifier la matière, comme le tourneur sur bois ou le photographe qui a insisté sur le désir de « faire voir », transfigurant dans son propre regard une réalité à la beauté souvent ignorée, insoupçonnée… Beaucoup de ces personnes créatrices ne se disaient pas nécessairement conscientes de « créer », car elles ne partent pas d’une volonté expresse de création, elles entrent humblement dans une relation de désir plus ou moins lucide, se laissent prendre par un dialogue qui parfois les dépasse mais se trouve fécond, riche de tous les sédiments ancrés dans leurs histoires, leurs cultures, tissés dans leur sensibilité propre. On pense ici au mot de P. Soulages, « C’est ce que je trouve qui me dit ce que je cherche »…

Quant au beau, à la beauté qui n’est pas nécessairement l’objectif avoué de l’acte créateur, elle le concerne pourtant profondément même quand elle est une fin écartée, refusée parfois. Elle émane de l’expression, en quelque sorte par surcroît, et sera reconnue ou non dans une inexplicable rencontre où la singularité de l’artiste, l’unicité de l’oeuvre viennent ouvrir l’âme et le coeur de celui  ou celle qu’elle émerveille et qui dit « Que c’est beau » ! Qu’il y ait une subjectivité totale ou seulement relative du jugement de goût, que l’on puisse ou non objectiver des critères du beau ou parler d’une étrange aptitude à une communicabilité ample, pouvant prétendre à l’universalité là où le principe du jugement reste pourtant subjectif, ce sont des questions plus ardues que la discussion a pu soulever, et sur lesquelles la réflexion reste ouverte… Quelque chose d’inter-humain se joue, de l’avis commun, dans la relation aux oeuvres des artistes, que le courant passe ou non!

 

* A.R.E.S: Association de Réflexion Ethique et Sociale sise à Bersac, commune du Lardin Saint-Lazare http://ares-perigord.fr/lares/presentation-de-lares/

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