Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le projet Socat 4.0 permet à l’entreprise d’investir

« On réduit nos coûts et on continue à investir » résume le PDG de la Socat Sylvain Broux. L’entreprise terrassonnaise, lauréate du fonds de soutien France Relance, va pouvoir moderniser ses outils et espère ainsi se relancer en pleine crise économique et sociale. Delmon Group (dont la Socat est le siège social) est spécialisé dans la conception et la production de pièces en caoutchouc pour des fonctions d’étanchéité et antivibratoires. Ses clients sont l’industrie automobile, l’aéronautique, le ferroviaire, le militaire et l’énergie. Le chiffre d’affaires (C.A.) de 2019 était de 58,5 M€ pour le groupe, dont 28,9 M€ pour la Socat où 63% du C.A. est réalisé dans le secteur automobile.

Un projet soutenu par l’Etat

La Socat fait partie des 110 bénéficiaires du fonds de soutien aux filières automobile et aéronautique, annoncé le mois dernier par le ministre de l’Économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire (soit 64 millions d’euros au niveau national). 10 sociétés ont été retenues au niveau de la région Nouvelle-Aquitaine. Le projet Socat 4.0 de 2,11 M€, dont 1,42 M€ sera consacré à l’investissement, sera aidé à hauteur de 905.000 euros. Il comprend plusieurs volets au niveau de l’innovation et de l’automatisation avec une cellule robotisée et un convoyeur de palettes. Robotisation donc, numérisation et nouveau laboratoire chimie sont à l’ordre du jour. Une vingtaine de créations de postes est envisagée d’ici six à neuf mois pour construire un îlot de production automatisé. Mais pour l’instant, « on s’attend à une fin d’année très difficile pour nous, et l’entreprise devrait s’arrêter, au-delà des quinze jours habituels, peut-être trois semaines… » poursuit M. Broux, aux commandes du groupe depuis cinq ans.

L’entreprise impactée par la crise

L’impact de la crise sanitaire a provoqué une chute brutale de l’activité fin mars, la mise en place de l’activité partielle pour 70% des effectifs concernés sur avril et mai, l’arrêt de tous les contrats intérimaires d’avril à juin. Aujourd’hui, l’entreprise constate la non reprise dans le secteur aéronautique, et une reprise à hauteur de 85% dans le secteur automobile. Le PDG s’attend à une rechute en raison des concessions automobiles à nouveau fermées en novembre, et à une forte chute dans le domaine de la recherche pétrolière. Les secteurs ferroviaire et militaire restent stables. Pour faire face à la crise actuelle, l’entreprise a concentré toute sa production en un seul bâtiment entièrement réorganisé, libérant ainsi un bâtiment qu’elle compte revendre. « Cela nous a permis de trier et de concentrer les machines, mais aussi de renforcer les équipes » explique l’un des responsables du site industriel. Pratiquement, tous les secteurs de l’entreprise ont été revus. Par exemple, les méthodes de projet sont passées d’UNIX à SAP qui est, selon lui, « la Rolls des logiciels de gestion ». « Les déchets coûtent cher, autant les réduire »explique-t-il par ailleurs. « La certification ISO 14 001 a pris du retard, et il faudra encore attendre l’année prochaine… »

Une visite du préfet de Dordogne

Le préfet de Dordogne, Frédéric Perissat, le sous-préfet de Sarlat, Sébastien Lepetit, et la députée Jacqueline Dubois ont visité la Socat, vendredi après-midi 20 novembre 2020, guidés par le PDG Sylvain Broux et les responsables de son équipe. Frédéric Périssat en a profité pour aborder notamment le volet de l’obligation réglementaire de déclaration des stocks des matières combustibles ou dangereuses.

a Socat est au coeur de Delmon Group qui a développé ses activités à l’international, avec deux antennes en Espagne (Pampelune et Castellbisbal près de Barcelone), une en Albanie (Elbasan), un bureau commercial à Shangai (Chine) et un autre à Detroit (Etats-Unis). Les choix de l’entreprise sont clairs : conserver le savoir-faire de base de l’entreprise terrassonnaise, tout en y ajoutant les technologies de pointe issues de son secteur de recherche. Le tout avec une obligation économique : produire ici ce qui ne demande pas trop de main d’oeuvre.

L’ex-PDG et créateur du groupe, Pierre Delmon, avait repris en 1966 l’entreprise SOCAT (Société d’Outillage et de Caoutchouc pour Applications Techniques) qui compte actuellement 200 salariés et une trentaine d’intérimaires. L’entreprise est l’un des plus importants employeurs privés de Dordogne.

La Socat impliquée localement (photo 3) et dans la formation

L’entreprise est en collaboration avec deux écoles spécialisées dans le caoutchouc et avec le lycée Cabanis de Brive, en raison de ses formations consacrées aux métiers industriels. Et en réponse à une question de la députée Jacqueline Dubois, le PDG a annoncé qu’il n’écartait pas la possibilité de refaire travailler l’entreprise Périgord Ressources au niveau local. Toujours en réponse à une question de la députée, le PDG reconnaît qu’ « il est toujours difficile de féminiser ces métiers techniques sur machines ». La pyramide des âges fait apparaître que 48% du personnel fait partie de la tranche des 45 à 54 ans…

« Prévue en avril dernier, l’arrivée de la fibre (au tarif normal pour tout le monde) a été perturbée par la crise sanitaire. Mais si elle n’arrive qu’un an après, c’est vraiment beaucoup trop. Cela nous pénalise fortement » a enfin souligné le PDG Sylvain Broux auprès des représentants de l’Etat.

Partager :