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Portrait de Village à Terrasson avec HVDZ

Guy Alloucherie et sa troupe, la compagnie théâtrale HVDZ (Hendrick Van Der Zee), vient de réaliser à Terrasson un Portrait de village. Ils reviendront, par ailleurs, présenter leur spectacle « La Brique », le mardi 10 novembre prochain, au centre culturel de Terrasson.

Guy Alloucherie a été à la rencontre des Terrassonnais : « les Terrassonnais prennent la parole pour raconter leur Terrasson. Chacun a sa propre ville en lui. Nous avons été dans des quartiers et nous avons été très bien accueillis. Les gens se racontent aisément et on a déjà des histoires extraordinaires. Quand on a commencé à faire ce travail-là, c’était se dire il y a plein de gens qui ne vont jamais au théâtre, ils ont sans doute de bonnes raisons. Alors allons leur demander ce que c’est, pour eux, la culture ? Et après, on est parti sur les récits de vie et on s’est dit : voilà le théâtre est forcément à tout le monde ». On peut retrouver le déroulement de cette semaine de travail sur leur blog : BLOG HVDZ. Quelques phrases des rencontres recueillies sur le blog sont à lire aussi ci-dessous.

Le film spectacle avec la participation des habitants a été présenté samedi 17 octobre à 17h et à 20h30 au centre culturel. Un DVD sera bientôt à disposition au centre culturel et sera prêté à ceux qui ont participé à ce film.

Photo 1 : lors de la présentation de la saison de l’Imagiscène, l’équipe de HVDZ a filmé les Terrassonnais avec la phrase qu’ils ont choisi

Photo 2 : les participants pouvaient choisir parmi plusieurs phrases sélectionnées…

photo 3 : le résultat à l’écran lors de la projection

photo 4 : les 5 membres de HVDZ


Quelques extraits du blog de HVDZ à lire ci-dessous :

Citations du 16 octobre 2015

Je suis prêt à tout lui sacrifier, tout, sauf mon indépendance./Pour vivre debout notre mémoire doit rester vivante./Il passe des heures à ne rien faire, immobile, attentif à ce qui implore en lui./Et lui le révolté, il cherche la tempête, comme si dans la tempête régnait la paix./Mon cœur est comme un piano précieux fermé à double tour dont on aurait perdu la clé./Si on se laisse aller au désespoir, on finit par être mangé par les rêves qu’on a avalés de travers./Elle a été pour moi tout ce que notre galaxie avait de bon, le reste n’était que Neptune et Pluton./O joie intense, joie énorme du sacrifice total !/J’ai peu d’estime pour les jeunes qui n’entrent pas dans la vie l’injure à la bouche./L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde./Ô curieuses pâleurs de mes amours défuntes !/

Citations (1) du 16 octobre 2015

Il y a dans l’acte un pessimisme grandiose à l’égard des paroles./Et je pars, passager d’un navire illusoire, vers les ultimes mers de la nuit, le cap à l’infini./Je dis moi, mais je pourrais dire un homme, n’importe quel homme./Nous avons moins d’amour que d’attachement./Avance, qu’est-ce que tu fais là ? – Je fais pitié./Mais qui aime la vie ?/Avant de nous rencontrer nous étions déjà infidèles l’un à l’autre./Mon histoire personnelle me permet d’entendre quelque chose de la barbarie de notre temps./Il n’y a que Balzac qui ait le droit de mal écrire./Ils avaient cette confiance sereine dans leur destinée amoureuse./

Vivre, le 16 octobre 2015

Les incidents techniques ,ça arrive. Le portrait de Denise avait disparu de la carte mémoire alors je suis retourné au « brin de folie » pour le refaire. La responsable du magasin,Fatima,était là. On a parlé de son père qui est venu du Portugal à pied pour le travail. Il en a trouvé à la paumellerie électrique puis ensuite il est devenu pépiniériste. Il retourne tous les ans au Portugal mais quand même, dit elle, je sens que son pays lui manque. Il faut imaginer le trajet de cet homme qui a quitté sa femme, ses amis, sa famille, sa langue pour arriver dans un pays où il lui a fallu tout réapprendre, une nouvelle langue, d’autres coutumes….. Il faut imaginer le courage et la force que ça demande et aujourd’hui certains voudraient nous faire croire que si on accueille bien les réfugiés, ça va créer un appel d’air et que de plus en plus de de gens voudront s’installer en France, comme si on quittait son pays sans nécessité impérieuse : chercher un travail, fuir la guerre, la misère, espérer une vie nouvelle…

Vite Vite le 16 octobre 2015

On se souvient de la Veillée d’Hazebrouck. On avait pour la première fois projeté des images sur les murs de la ville, des lycées et de la gare. Au lycée de Flandres, ça avait été particulièrement émouvant. Didier nous avait prêté une musique qu’il écoutait à cette époque là en boucle, dans sa voiture. Greatests hits de Cat Power. On avait diffusé les images sur le mur du bâtiment administratif du lycée. A l’heure où les jeunes attendaient le bus pour rentrer chez eux. Il pleuvait un tout petit peu. On protégeait nos appareils avec des parapluies. Le jour de la représentation du film spectacle nous avions devant nous un mur de spectateurs sur un gradin très haut. Plus de six cents personnes. On avait l’intention à Terrasson de refaire la même chose : dans les rues, diffuser des images. Mais nous avons été pris de court. Impossible de concilier tous nos rendez vous et nos actions. Il faudra qu’on revienne. Y a encore tellement de choses à voir à Terrasson comme à Hazebrouck, quand sur la ville tombe la pluie et qu’on se demande si c’est utile et surtout si ça vaut le coup…

Moi je voudrais manger à la cantine, avec mes copains et mes copines… le 16 octobre 2015

Il est bientôt l’heure pour la compagnie d’aller déjeuner. Tous les midis, nous avons mangé à la cantine du lycée Saint-Exupéry. C’est notre dernier repas là-bas. Profitons-en. La cuisine est bonne (ce qui n’est pas le cas dans tous les lycées) et l’ambiance à table est souvent détendue. On blablate tantôt avec un professeur d’E.P.S. tantôt avec un professeur de mathématiques, tantôt avec l’infirmière du lycée. Et puis, à l’école, on parle d’école alors chacun se remémore ses souvenirs, ses petites anecdotes plus ou moins drôles. On espère ne pas trop saouler les professeurs parce qu’il est vrai qu’à la compagnie, on a la langue bien pendue…

“C’est l’hiver, les arbres sont en bois.” – Hommage à mon grand-père du 16 octobre 2015

On sent l’hiver arriver à Terrasson. On espère fort qu’il fera plus chaud dans la salle demain. A 17h et 20H30, un beau moment attend l’équipe et les habitants de Terrasson. Comme disait mon grand-père, ce sage homme trop incompris de son vivant: « L’hiver, il fait moins froid que dehors ». Un poète de l’absurde… Il disait aussi, pour rester dans le thème de la chaleur (généralement à l’heure de l’apéro): « Faites chauffer les glaçons, j’arrive ». En fait, c’était un peu le Jules Renard du Pas de Calais. Mais cela, personne ne l’a compris. Je tiens donc, ici, à réparer cette injustice. Peu importe ce qu’on en pense ou ce qu’on en dit.

-2°C dans la nuit du Périgord noir du 16 octobre 2015

On aborde les deux derniers jours de notre voyage terrassonnais. On a encore pas mal de travail. Répétition cet après-midi. Ce matin Didier prépare les textes qu’on lira sur scène, Pierre et Jérémie installent le plateau. On attend beaucoup de monde à 17h. A 20h 30, on fait face à une sévère concurrence, le match de rugby, France-Nouvelle Zélande. Et comme on est au pays du rugby, on va avoir de la difficulté à rivaliser. Mais nous attendrons le spectateur de pied ferme jusqu’au bout de la nuit s’il le faut. Ce matin on continue nos pérégrinations dans la ville. On retourne dans la ville, distribuer des invitations, prolonger les échanges avec les gens de Terrasson. On va retourner à la friperie s’acheter des vêtements de théâtre, pour nous, pour le théâtre. Quelle différence y a t il entre ce que nous sommes et les rôles qu’on nous fait jouer ? Le plus important, comme dirait Sartre (ou Bourdieu, je ne sais plus) n’est pas ce qu’on fait de nous mais ce qu’on fait de ce qu’on a fait de nous. Pierre, notre technicien-magicien, est arrivé en début de soirée, Didier et Guy sont allés le chercher à la gare de Brive. Il est logé à la Chambauderie, à la Maison de Léopold, une maison d’hôtes où Guy est hébergé depuis le début du Portrait, tandis que nos autres camarades sont dans des chalets.

Portrait sensible – Dominique Sampiero du 16 octobre 2015

Peut-on imaginer le visage d’un arbre, d’un nuage ou d’une flaque?
Oui, en fermant les yeux,
Pour connaître celui des hommes, c’est pareil, il faut fermer les yeux et écouter la voix de celui qui parle, avec ses lianes, ses fougères, ses orages et ses averses.
Derrière le portrait des apparences se cache le portrait sensible, là où l’orgueil résiste, puis se moque des apparences, du pouvoir et de la réussite et fléchit vers les eaux tantôt sombres tantôt claires de la présence.
Rivière ou lac gelé, le silence est l’hiver de nos mensonges.
Derrière chaque mot, la lumière est précieuse, rare ou déferlante.
Derrière chaque mot, la vit nourrit la sève de notre parole et lorsqu’on l’écoute, rien, rien d ‘autre que la violence d’être ici, au bord du rire, au bord des larmes.

Derrière chaque mot, la faim, la pauvreté, la guerre, comme si de rien n’était.

Au fil de nos « divagations », le 15 octobre 2015

Discussions au fil de balades dans la rue: le nombre de mots utilisés généralement par les gens dans les cafés, apparemment, pas plus de 150 mots – les difficultés pour les gens qui travaillent dans l’hôtellerie avec les nouvelles normes imposées – la difficulté de s’occuper à la retraite – les poules – le mariage – facebook – l’invisibilité des plus pauvres – le foie gras – la mode – les groupes de randonnée – le nord – la culture – l’économie – le théâtre – Laurent Baffie – la navigation – la religion – l’écologie – les chèvres – les médias – Terrasson avant, après, aujourd’hui…

Il y a… le 15 octobre 2015

Il y a un pont à demi-vieux, à demi-neuf
Il y a un centre culturel à côté d’une épicerie sociale
Il y a un magasin où les chaussures sont très belles
Il y a une friperie vintage où les comédiennes viennent chercher des costumes de scène
Il y a le café de bordeaux
Il y a le café La Liberté
Il y a Gérard, l’ancien boucher et sa femme Mauricette
Il y a de belles fontaines
Il y a un grand marché où l’on peut acheter des poulets, des macarons, du fromage de chèvre et de la vanille de Madagascar
Il y a la douceur des joueurs de saz
Il y a du fois gras
Il y a des blaireaux et des cerfs
Il y a des vaches limousines
Il y a du vin de noix à 16 degrés
Il y a Semsi et toutes ses copines
Il y a un fleuriste qui vend des fraises et du confit de canard
Il y a Jane,Mireille,Patrice et Myriam
Il y a le restaurant les Agapes où on mange de la bonne polenta
Il y a aussi la Mandragore où l’on mange des belles ardoises garnies de réjouissances culinaires
Il y a la maison de Léopold et les chalets de la Talerie
Il y a des ânes, de belles maisons de pierre dans le vieux-Terrasson
Il y a le rugby samedi soir à 21H
Il y a notre film-spectacle samedi soir à 20H30
Il y a le taboulé turc qu’on ne peut s’arrêter de manger tellement c’est bon!
Il y a des professeurs de lycée très motivés
Il y a des lycéens philosophes
Il y a les repas du soir tous ensemble au centre culturel
Il y a la vaisselle tous ensemble au centre culturel
Il y a la mosquée, la vieille église
Il y a la rudesse de l’hiver qui arrive
Il y a le brouillard matinal
Il y a la beauté de la nature au petit jour
Il y a les jeunes danseurs de hip-hop plein de vivacité!

Des phrases recueillies ici et là…

Changer mon rythme de travail, ne plus travailler 80 heures/semaine… Ce titre est accompagné de la photo d’un buraliste terrassonnais.

Je voudrais que les religions soient moins présentes dans nos vies…
Dans le monde, le plus urgent à changer, ce serait de faire bouffer tout le monde…
Dans le monde, je changerais la mentalité des gens, tous les a-prioris.

Les philosophes n’on fait que penser le monde, c’est à nous de le transformer, le 15 octobre 2015

On est allé au centre médico-social, hier soir. On a rencontré une groupe d’allocataires du RSA. Nous sommes arrivés en retard. Plusieurs fois, les responsables du centre médico-social nous ont téléphoné pour nous rappeler qu’on avait rendez-vous.  Dès notre arrivée, après nous être excusés et présentations faites, nous avons entamé la discussion, autour de Terrasson, des avantages et des inconvénients d’être terrassonnais. Tout le groupe rend hommage au travail effectué par les assistantes du centre médico-social. On a parlé de plein de choses et surtout de culture. Le groupe est amené à beaucoup voyager dans toute la région. Hier, il revenait de Sarlat, un après-midi à jouer au Bowling. Chacun a fait partagé son enthousiasme quand on a parlé du festival de rue, et la vie estivale à Terrasson.. On a parlé de sorties au cinéma et de randonnées pédestres. Tous sont ravis de faire partie de ce groupe. AucunE d’entr’eux ne vient régulièrement au centre culturel, mise à part lors des sorties en groupe. L’an dernier, ils et elles ont eu la possibilité d’assister aux répétitions d’une pièce de théâtre. Et on a parlé du monde, tel qu’il va. Chacun a dit sa chance d’être à Terrasson, de profiter d’un cadre de vie exceptionnel. On a parlé d’économie, du pays et de la région. Tout le monde est inquiet pour l’avenir, le travail manque. Les unEs et les autres en ont souffert grandement. Pour finir, on a fait des citations.

Vive le sport… du 15 octobre 2015

Hier soir, nous avons rencontré le Terrasson Judo Club / section amicale laIque.
Le club a 51 ans. C’est Olivier Poumeaud, le président depuis 5 ans maintenant.
Ce qu’il aime (comme tous les 100 licenciés du club) dans le Judo, c’est les valeurs morales de ce sport.
Il y en a plusieurs que je vous livre, ici, présentement:
La maitrise de soi
le respect
le courage
la politesse
l’amitié
la sincérité
la modestie
l’honneur

Le club est très actif: il organise des sorties, des stages, etc. Un projet de Dojo est en train de voir le jour à Terrasson.
Olivier nous dit que cela permettra au club de mieux organiser les horaires en fonction des âges, de proposer plus de créneaux aussi.
Ils pourront développer le Jujitsu, le Thai-so (le Thai-so est une gym douce à base de mouvements de judo).
C’est Sarah Bonnet, l’enseignante du club. Sarah est une sportive de haut niveau (pôle espoir et pôle France). Ils sont très contents de l’avoir. C’est une vraie passionnée de judo et elle est très compétente dans son travail. La particularité du club est aussi que beaucoup de licences féminines sont attribuées. Le club est convivial, familial et les compétitions ne sont pas obligatoires. Vive le sport!

Pour moi, ma mère a donné sa robe de mariée, du 13 octobre 2015

Café Le Bordeaux. On y était hier soir avec Martine et on y est retourné, aujourd’hui, vers 14h, avec Didier. On voulait rencontrer Gino sur les conseils de Patrice, du centre culturel. Gino n’a pas voulu qu’on le filme parce qu’il craint le qu’en dira-t-on des mauvaises langues, qui lui reprocheraient d’être partout. Alors il ne préfèrait pas. Il s’est adressé à un client qui a appelé son fils, Sébastien, sur le champ. Et le rendez vous a été fixé à cet après-midi. Avec Gino, on a beaucoup parlé de Johnny Halliday et de plein d’autres choses, entr’autre de rugby puisque Gino a joué très longtemps et il est allé jusqu’au niveau fédéral. Johnny Halliday est sa passion favorite. Dès que Johnny donne un concert à Périgueux, il y va. Dans la fosse, au plus près de son idole. Il aurait aimé le suivre jusqu’à Las Vegas. Il l’a vu plusieurs fois à Paris. Au Parc des Princes et au Zénith. Il possède tous ses disques et un nombre de photos phénoménal. Et tout une collection d’objets qui ont appartenu à la vedette.

Sébastien Brun nous attendait, cet après midi, en jouant aux courses de chevaux. Le Bordeaux, situé avenue Victor Hugo, est un bar-Pmu. On peut aussi y jouer à l’amigo et beaucoup d’autres jeux de hasard. S. Brun travaille la nuit dans une imprimerie. Nous avons retrouvé Sébastien Brun, pour parler de Terrasson et en particulier du Vieux Terrasson. Il est amoureux fou de sa ville. Il dit : j’ai quarante ans, jamais je ne quitterai cet endroit. Il trouve qu’on a beaucoup fait pour rendre la ville plus belle et plus attrayante. Il nous a demandé de revenir, pour qu’on se revoit dans d’autres occasions, dit-il, qu’on vienne avec nos familles à Terrasson, en vacances.

Au pied de la caravane… le 13 octobre 2015

Mike de l’école de cirque Cucico nous a reçu cet après-midi au soleil près de sa caravane colorée…
Il a ouvert l’école de cirque en 2004 à Terrasson.
Cucico donne des cours principalement pour les enfants mais aussi quelques adultes même si, apparemment, les adultes sont moins assidus que leurs petits bouts.
Mike nous parle, lors de la conversation, de la politique culturelle de Terrasson. Il dit qu’il n’y a rien de catastrophique mais que le Centre culturel fonctionnait mieux quand il était séparé de la mairie. La culture doit être détachée du politique nous dit-il, pour être libre.
Mike, lui, il adore le cirque. Il nous dit que le cirque permet un éveil considérable du corps et de l’esprit, le cirque nous apprend aussi qu’il ne faut pas avoir peur d’y aller, de se mettre en danger.
Il faut cette énergie là dans le cirque.
Dans la vie aussi, non?

Chante ton bac d’abord du 13 octobre 2015

Cet après-midi, nous avons rencontré Anne.
Anne est professeure de S.V.T au lycée St-Exupéry mais on ne la rencontrait pas pour cela spécialement.
On la rencontrait car Anne fait partie d’une association de cinéma, l’association Travelling.
Elle est passionnée, Anne. Elle n’a pas peur de faire des kilomètres pour voir un film qui ne passerait pas à Terrasson. Elle en voit, elle en voit.
Et, à partir de cette passion, elle développe, accompagnée de bénévoles comme elle, cette passion, génératrice de lien social, de vivre-ensemble…
Travelling a organisé, ne serait-ce que la saison dernière: des ciné-goûters, une opération qui s’appelle « Mon premier ciné », des ciné p’tit déj, des soirées surprises, des lundis surprises et divers partenariats dont un avec le conservatoire départemental de la Dordogne.
On a parlé du film  « Chante ton bac d’abord », un joli film, touchant, qui vient du Pas-de-Calais sur les jeunes lycéens, leur vision de l’avenir, leurs angoisses, leurs rêves…les différences de choix de carrière, de facilité d’orientation qu’il peut y avoir en fonction de là d’où nous venons…

Les jeunes sont en colère du 13 octobre 2015  

Cet après midi, on sillonne la ville, en demandant aux gens de poser pour une photo, en pensant à quelque chose puis de nous dire à quoi ils ont pensé. Arrivés sur la place des Martyrs de la Révolution, on rencontre un groupe de jeunes attablés en terrasse. L’un d’eux accepte de poser. Pendant le temps de la prise de vue, il nous dit, qu’il pensait à ses amis qui n’ont pas de travail et, qu’il aimerait que ce soit dans le film et que ce soit clairement exprimé. Là dessus, un de ses amis nous dit, mais ça va servir à quoi votre truc, ça va changer quelque chose, ou c’est juste pour amuser la galerie ?
S’en suit une longue et rageuse discussion sur le travail où les jeunes nous font part de leur écœurement. Ils sont six, deux sont en Cdi, et les autres au chômage. On les sent à fleur de peau. Prêts à exploser. Ils sont désabusés. Ils n’en veulent plus de cette société-là. Ils veulent bosser, pour une question de fierté et d’estime de soi. Même si pour l’un deux le travail est physiquement insupportable.
Ils nous parlent d’amis qui sont diplômés, et qui ne trouvent pas de travail ou des jobs tellement sous payés, qu’ils ont l’impression qu’on se moque d’eux. Elle a fait six ans d’études, elle se voyait avocate, elle se retrouve à Mac Do, tu parles, dit il, en s’éloignant vers l’autre bout de la place, pour nous cacher un mélange de désarroi et de tristesse.

En partant, ils nous disent, faîtes savoir que les jeunes de Terrasson ont envie de travailler.

Le brame du cerf… du 13 octobre 2015

Chez Gérard et Mauricette, on arrive en marchant sur des oeufs avec notre caméra sur l’épaule… C’est impressionnant, on va rencontrer des personnages « historiques » de Terrasson.
36 ans de métier – artisans boucher – des travailleurs, des vrais… Journées de 17 heures, tenir son affaire à bout de bras, toute une vie. On a peur de passer pour des rigolos, nous…
On nettoie la table pour les filmer dehors. On bouge la plante, on s’assoit en face d’eux deux. On commence l’interview. On apprend pas mal de choses: de la vie du vieux-Terrasson d’avant et d’aujourd’hui, au cri du cerf, à la période des brames… Les cerfs rentrent quasiment dans la maison de la belle-soeur de Gérard. Selon lui, c’est elle qui les attire… On rit…
On termine l’interview…Gérard nous propose un apéro. On dit oui, pourquoi pas…
On se rend compte que nous sommes vraiment des rigolos nous… car on ne tient pas le coup. On ne fait pas des journées de 17H, on ne reconnait pas le brame du cerf, on ne tient pas le vin cuit. On sort de là…comment dire: réchauffés : dans la tête, dans le corps et égayés…ça, c’est sûr.

Une belle rencontre le 13 octobre 2015

Nous avons rencontré une partie de la famille Akdeniz (Süleyman, Sevgi et Berkant) qui nous a gentiment accueillis chez elle. Dans une maison du quartier de la Borie Basse. Ils ont construit leur magnifique maison eux-mêmes. Sevgi et Süleyman se sont rencontrés à Istambul. Sevgi était en vacances en Turquie quand elle a rencontré Süleyman. Sevgi a toujours vécu à Terrasson, elle se souvient bien des vieux quartiers où elle habitait quand elle était petite. Elle se souvient du marché du Vieux Terrasson et des nombreux commerces. Elle dit que pour ses parents, c’était pratique pour apprendre le français, parce qu’ils étaient mélangés et que pour pouvoir discuter dans la rue, il fallait apprendre le français au contact des gens. Elle dit, après on s’est tous retrouvé dans les HLM de la Borie Basse et ma mère n’a plus parlé français parce que nous n’étions qu’entre personnes venant de Turquie. Sevgi a fait de brillantes études et voudraient que ses enfants fassent de même, tout comme son mari, Süleyman. Quand Süleyman est arrivé en France, il y a une quinzaine d’années, il s’est d’emblée inscrit pour suivre des formations et apprendre un métier. Il est devenu un des meilleurs spécialistes de l’étanchéité et l’isolation de la région. Il a fondé sa propre entreprise. Et aujourd’hui, il suit à nouveau des cours qui lui permettront dans l’avenir, à son tour, de former des plus jeunes. Leur plus grand fils, Berkant est inscrit en sport études et fait partie du pôle espoir des jeunes footballeurs, au niveau national.

mardi matin, deuxième semaine de portrait le 13 octobre 2015

On vit bien à Terrasson. Les quartiers d’en bas ont pris le nom des prés qui occupaient la ville basse avant les constructions d’immeubles et de maisons : la Borie Basse, le Maraval ou le Pradel… On fait beaucoup de résidences d’artistes-photographes au centre culturel de Terrasson, nous dit Patrice, régisseur du centre, de loin comme de près, il y a des choses fantastiques à Terrasson. Il nous raconte, dans le temps, avec les papeteries, ça sentait la colle et le chou dans toute la ville. Terrasson veut dire terre de sources. La plupart des gens, qui habitait ici, dans le temps, était des ouvriers. Terrasson reste malgré tout, aujourd’hui encore, un foyer économique important de la région. Avec ses trois entreprises principales, la papeterie qui emploie six cents ouvriers, Socat où travaillent environ cinq cents personnes et Fruits Secs qui fait travailler cinquante salariés.

Quelques notes d’histoire et d’économie glanées sur Terrasson La villedieu, le 12 octobre 2015

Le quartier du haut de Terrasson s’appelle La Nicle, on appelle les habitants de la Nicle, les Niclars. Dans le temps, les gens qui habitaient ces maisons étaient pour la plupart des ouvriers qui travaillaient dans les usines de Terrasson. C’était un vrai quartier à l’ancienne, nous dit Patrice qui est régisseur au Centre Culturel. Terrasson date du 5ème siècle. La légende veut que l’abbaye ait été créée à l’endroit où Saint Sour qui vivait dans une grotte près de Terrasson, vit s’envoler deux colombes. Un autre quartier de Terrasson porte le nom des Rouffiats qui était précédemment un terrain couvert de vignes, situé plus précisément à La Villedieu. Terrasson était jadis une terre de marécages. Un île se trouve là où il y a le Pont Vieux. Les industries sont construites dans les quartiers du bas. Beaucoup de gens travaillaient à La Pommellerie électrique. Deux grosses industries subsistent aujourd’hui, la papeterie et la Socat qui fabrique des pièces en caoutchouc pour l’industrie automobile et l’aérospatiale. Deux autres usines continuent de participer à l’économie de la ville : Fruits Secs, qui récupère les noix, et Fermiers du Périgord, un abattoir pour les volailles et principalement les poulets. Patrice nous dit que c’est Naillac qui est le centre principal de la noix. La terre blanche y est idéale pour la production des noix. Le territoire de Terrasson est au carrefour de trois régions, le Quercy, le Limousin, et l’Aquitaine. On est juste en bordure du bassin aquitain. A la limite de tout, renchérit Patrice. Ce qui induit la conjonction et l’influence de terres et de climats très variés.


Je suis terrassonnaise… le 12 octobre 2015

Je suis terrassonnais(e):
parce que j’aime le calme
parce que j’aime le vert
parce que le lycée est super dynamique
parce que les loyers sont vachement moins chers qu’à Paris
parce que mes copains du hip hop sont là
parce que j’y suis né(e)
parce que j’ai été muté
parce que je voulais revenir en Dordogne
parce que mon père est venu y chercher du travail
parce qu’il y a les récoltes de noix
parce qu’il y a ma famille et mes amis
parce que je ne veux pas les laisser seuls
parce que j’aime le rugby

Et ce n’est pas parce que je suis terrassonnais(e) que
je n’ai pas envie que ça bouge un peu plus
je n’ai pas envie de connaitre mieux mes voisins
je n’ai pas envie de plus d’offre culturelle
je n’ai pas envie de sortir à Terrasson le samedi soir
je ne rêve pas d’ailleurs quand j’ai 16 ans
je ne rêve pas des montagnes, et des rivières de mon pays d’origine.

De la rencontre naît… le 12 octobre 2015

A Terrasson, nous avons rencontré de joyeux drilles…

Une suédoise qui ne savait plus qu’elle était suédoise.
Un ancien joueur de rugby qui s’appelle Moustique.
Un prof d’E.P.S qui nous a dit qu’il était sensible.
Des lycéens qui adorent les trappes.
Fanfan qui nous conseille un restaurant où on ne pourra manger que dans 6 mois.
Un blaireau qui grattait la terre en pleine nuit
Deux chevreuils qui nous ont coupé la chique en voiture.
Un joueur de cora, des joueurs de saz.
Une vieille dame qui aime les chats noirs.
Un jeune homme qui aime son berger allemand.
Jane qui devrait devenir députée.
Vivement demain qu’on complète la liste.


Voyage Voyage, le 12 octobre 2015

Semsi a travaillé longtemps à décortiquer des fruits secs, comme saisonnière. Aujourd’hui elle travaille dans les écoles primaires de la ville. Semsi fréquente beaucoup le centre culturel. Elle va beaucoup au spectacle, tout comme son fils et sa fille. Elle est présidente de l’association turque et organise des soirées entre femmes. Elle dit, parfois, on croit que je monte la tête des femmes. Avec l’association, on est allé à Paris en bus visiter des musées. Semsi raconte que pour elle l’école, c’était dur, mais que tout a changé quand elle a pu se mélanger avec des gens de pays différents. Semsi est intarissable. Ses amies nous ont rejoints tandis qu’elle nous guide à travers le quartier. On passe comme d’un rien de la Turquie à la France. En Turquie, nous dit-elle, une coutume veut qu’on roule un beau bébé sur le lit des gens qui viennent de se marier pour qu’ils puissent à leur tour faire des beaux enfants. Chaque mariage dans la communauté turque regroupe plus de mille à mille cinq cents personnes. En Turquie, poursuit Semsi, chaque quartier a son propre cimetière. Les gens qui sont arrivés dans les années soixante dix ou avant, préfèrent qu’après leur mort, on les enterre en Turquie. Une autre coutume dit que lorsqu’on vient d’être enterré, tous les morts du cimetière te demandent qui tu es, d’où tu viens, qui sont tes parents, tes grands parents pour prendre des nouvelles des familles des uns et des autres. Semsi dit si on est enterré en France, avec qui on va parler, avec Pierre, Paul, Jacques.

Ce soir, on chante et on danse le 11 octobre 2015

Semsi est en France depuis 1975 et habite Terrasson depuis 12 ans. Le père de Semsi est arrivé en France pour travailler. Il pensait qu’il gagnerait énormément d’argent. Semsi raconte que lorsqu’elles étaient en Turquie, la France, ça faisait peur. Quelques années après son arrivée en France, le père de Semsi a fait venir sa famille dans le cadre du regroupement familial. Mais la grand mère de Semsi qui ne voulait pas rester seule en Turquie, lui a demandé de ne pas partir. Ce qui fait que Semsi est arrivé en France beaucoup plus tard que ses frères et soeurs. Toute la famille de Semsi est originaire d’Anatolie, à l’est du pays. Semsi raconte que lorsqu’elle est arrivée, elle n’avait jamais vu tant de grands arbres et de vastes forêts. Elle dit, j’imaginais les français, tous, grands, blonds, avec les yeux bleus. Nous n’étions pas venus pour rester, ma mère avait en tête que nous repartirions  assez vite. Au début, on s’enfermait chez nous et on ne sortait presque jamais. On avait peur dès que quelqu’un sonnait à la porte. Un jour, notre voisin qui était arménien et parlait parfaitement turc est venu à la maison et il a parlé à notre père. Pendant très longtemps, il a dit à mon père qu’il fallait qu’on sorte et qu’on aille à l’école, et qu’on rencontre des gens. Alors mon père a acheté une mobylette blanche et tour à tour ils nous emmenait visiter la région sur sa mobylette. Et puis on est allé jusqu’à Brive au cinéma, on a vu des spectacles. Il nous emmenait même dans les musées…

Ma vie de portrait… le 11 octobre 2015 

Hier, nous sommes allés à la Borie Basse avec Semsi et ses amies.
Nous avons discuté des heures avec les personnes que nous croisions dans la rue: du quartier, de là d’où on vient, de là où on voudrait être, de la culture, des cultures, des religions, du mariage, des difficultés de la société actuelle, etc. Nous sommes rentrés dans la mosquée du quartier, avons rencontré l’Imam, sommes allés au marché des artisans dans le centre…
On nous a offert du thé noir aussi, c’est aussi fort que du café. A la compagnie, on prend souvent du café allongé parce que nous n’avons vraiment pas besoin d’être plus énervés que nous le sommes déjà. Hier soir, du coup, nous étions déchainés.
Nous avons pu rencontrer plein de monde, hier soir, à l’ouverture de saison du Centre Culturel. Nous avons fait des portraits-citation à gogo. Les gens se prêtaient au jeu à fond. Ils faisaient la queue derrière Jérémie pour passer devant la caméra.
Ensuite, nous avons écouté Jane, Myriam, et l’élue à la culture présenter la belle saison du centre culturel de Terrasson. Nous étions contents et fiers d’être présents ici.
La soirée s’est poursuivie avec le spectacle « Ma vie de grenier » de Carnage Productions. Martine a tellement ri que le spectacle était autant dans la salle que sur le plateau.

Nous avons fini notre première journée de portrait, heureux.

Édouard Levé le 11 octobre 2015

Nous avons déjeuné hier avec la compagnie Carnage Productions. Ils revenaient d’Angoisse où ils avaient joué leur spectacle.
On a pensé et évoqué avec eux les photos qu’Édouard Levé avait faites dans ce village.
Angoisse
Ensuite, dans l’après midi, on a rencontré les gens et les enfants de l’USCT (le club de rugby de Terrasson).
Alors évidemment on a pensé aux photos de rugbymen costumisés d’Édouard Levé.
Photos des Rugbymen
Est ce qu’aujourd’hui on croisera un habitant de Terrasson qui fera son autoportrait ?

Premier Jour de toute l’équipe à Terrasson le 10 octobre 2015

Fin de notre première journée à Terrasson. Une journée très intense au cours de laquelle nous avons installé notre quartier général au centre culturel, déjeuné avec Jane et la compagnie Carnages dont nous avons vu le spectacle immensément drôle, ce soir après la présentation de saison. Cette après-midi, nous sommes allés dans un quartier de HLM de Terrasson. Nous y avons fait mille rencontres. Beaucoup de franco-turques avec qui nous avons eu de très longues et agréables conversations. Un vrai bonheur. Nous avons été invités à boire du thé dans un appartement. Nous avons visité la mosquée et discuté avec l’Imam, appris mille choses sur l’Islam. Nous avons discuté de La Turquie. Les Terrassonnaises avec qui on a visité le quartier viennent d’endroits très différents de la Turquie,  (Istamboul, Anatolie, Sud de la Turquie…). Très difficile de vivre une journée plus intéressante. On avait pourtant mal démarré, quand on a voulu reprendre le camion ce matin, un énorme clou avait détruit un des pneus arrières. On a dû appeler à la rescousse un assistant mécanicien de l’agence de location du camion. Christophe a pu tout de même prendre son train à l’heure et rentrer dans le nord après avoir déchargé le matériel du Portrait au Q.G.

On a failli oublier de descendre à Brive la Gaillarde le 9 octobre 2015

Terrasson, Terrasson. On est arrivé depuis quelques heures. On est allé directement au centre culturel. Puis dans nos appartements et enfin au restaurant. La ville est encore plus belle de nuit que de jour. La nuit étoilée brille sur un ciel complètement dégagé. On se procure dès demain un domino pour que chacun puisse profiter d’internet dans sa chambre. Demain soir a lieu la présentation de saison au centre culturel, où nous présenterons le Portrait de Terrasson que nous allons réaliser dans les dix jours à venir et la Brique qu’on vient jouer en novembre au cours d’une tournée dans le Sud Ouest. On a passé la soirée avec Jane qui s’occupe de la programmation culturelle à Terrasson. Jane nous a fait un bel accueil. On a passé une belle soirée. Tout le monde (à part Guy et Christophe) est allé boire un verre dans le centre ville, après le restaurant. Pour fêter notre arrivée à Terrasson.

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