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Montignac : la Semaine du développement durable

A l’occasion de la Semaine du Développement durable, deux manifestations ont eu lieu, la première à Montignac le vendredi 1er juin, avec un ciné-débat autour de l’alimentation, puis le mardi 5 juin aux Eyzies, avec une conférence sur l’évolution énergétique des paysages, accompagnée d’une exposition visible au PIP (Pôle international de la Préhistoire) à voir jusqu’au 30 août.

Regards sur nos assiettes

Vendredi 1er juin, une soirée autour du documentaire « Regard sur nos assiettes » était organisée par l’association Ciné-Toile avec la CCVH (Communauté de communes Vallée de l’Homme) devant un public qui aurait pu être plus dense. Un long débat avec six intervenants a conclu la projection. Jean-Marc Mouillac est employé par le département pour aider le personnel des cantines à passer plus ou moins au bio et au local, bien que cela ne soit pas une compétence obligatoire du Conseil départemental. Les pratiques alimentaires ont été évoquées ainsi que la culture du goût pour éviter les repas trop sucré et trop salé.

Au sujet de la protection des terres agricoles, Philippe Lagarde, président de la CCVH a précisé que ceci était intégré dans la loi et sera mis en œuvre dans le prochain PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal). Et donc plus question de construire en zone agricole (à lire par ailleurs).

Brigitte Allain, ex-députée EELV de la 2e circonscription de Dordogne, est longuement revenue sur ses démarches pour et autour de son amendement sur les repas des cantines scolaires et des restaurants collectifs, les repas devant contenir 40 % de produits locaux et de saison, dont 20 % d’aliments bio.

Il faut défendre la production locale, soit, mais ne pas oublier que le Périgord exporte quelque 186 millions d’euros de produits agricoles, soit 22 % des exportations du département, et que l’économie tourne en grande partie avec des touristes… venus d’ailleurs.

Plus anecdotique, on apprend que la culture de noyer serait de l’agroforesterie. Les nuciculteurs en font donc, comme monsieur Jourdain faisait de la prose, on est moins bête ce soir ! Explication à cette affirmation, la densité des plantations de noyers serait bien moins dense pour la noix du Périgord qu’en Isère.

Autre affirmation : la productivité de l’agriculture conventionnelle diminue, ce qui est au moins en partie faux (hors anomalies météorologiques) si l’on en croit la Banque mondiale.

Conférence sur l’évolution énergétique des paysages

Le concept de paysage énergétique est apparu à la fin du XIXe siècle dans l’est de la France au sujet d’un barrage (hydroélectrique ?) selon Aureline Doreau, chef de projet à l’ENPS (École nationale supérieure de paysage de Versailles et Marseille).

Une exposition est installée au PIP dans le cadre de la Semaine du développement durable jusqu’au 30 août, issue du travail de la Chaire d’entreprise Paysage et Énergie de l’ENPS, une création installée par Ségolène Royal en 2015. Cette exposition voisine avec des panneaux sur l’opération Grands sites à l’arrière de la salle habituelle au sous-sol. Celle-ci se compose de cinq totems construits par l’empilement de trois structures triangulaires, ce qui donne quinze faces avec quinze sujets abordés. Sont présentés des paysages avant, pendant et après le pétrole sur les thèmes : autonomie en énergie, éolienne, bois énergie, nature et culture, etc.

Mardi 5 juin, la conférence d’Aureline Doreau, qui est aussi membre du collectif Paysage de l’après-pétrole, a présenté ses études décrites dans l’exposition et basées sur le scénario Négawatt, celui-ci veut apporter des solutions au réchauffement climatique, à l’épuisement des ressources et au risque nucléaire. Elle débute en regrettant le pylône à haute-tension devant lequel François Mitterrand a posé, mais la distribution et l’équilibrage du réseau sont le grand problème lié aux énergies renouvelables, difficile de passer outre les lignes à haute tension.

Plusieurs axes, tels la réduction de notre consommation énergétique, les transports doux, etc. La chaire paysage et énergie étudient les paysages pour les adapter aux énergies renouvelables, essentiellement solaires et éoliennes, Hubert de Commarque a pointé l’absence de l’hydroélectricité qui fournit actuellement l’essentiel des énergies renouvelables. Étant donné la brièveté de l’existence de la chaire, les projets exposés étaient au stade de l’étude théorique, les réalisations pratiques viendront ensuite. Pour l’ENPS, le paysage est abordé sous un angle conservateur, figé, comme si la transition énergétique était une maladie honteuse, eux pensent l’inverse.

L’opération Grands Sites

La candidature pour l’opération Grands Sites sera officiellement déposée en 2018-2019 avec un thème porteur, « les paysages de falaises ». Philippe Lagarde nous a appris que le nettoyage des falaises avait permis à des plantes rares de réapparaître.

Légende Photo de gauche à droite : Philippe Lagarde, Aurélie Mansard-Benazet, Jean-Marc Mouillac,  Marie-Hélène Saller, Johan Sees, Muriel Garrigou et  Brigitte Allain.

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