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J.C. Bernateau, l’adjoint à la santé mis sur la touche

Article du 9 janvier 2020. Jean-Claude Bernateau avait porté le dossier très important du Centre de santé du Lardin St Lazare, qui fonctionne aujourd’hui à la place de l’ancienne gendarmerie, et qu’il a inauguré en juin dernier, en présence de la quasi-totalité du conseil municipal et en l’absence remarquée de M. le maire Laurent Delage. Jean-Claude Bernateau vient d’être remercié, mis sur la touche, à trois mois des élections municipales.

Le 2e adjoint a été cependant maintenu à son poste, grâce à un vote de la majorité des conseillers municipaux soit 17 sur 19, lors d’une séance de conseil municipal réservée exclusivement à ce vote, début décembre dernier. Mais J-C. Bernateau n’a plus aucune délégation, ni indemnités. Et, même le dossier de la maison de santé lui a été retiré !

Si la vie politique peut être souvent violente au niveau national, elle peut l’être, plus rarement, à un niveau local. L’élu essuie maintenant des critiques, parfois même de mauvais goût, en public, sur la place du village. Alors, Ewanews a souhaité lui donner la parole pour qu’il explique les vraies raisons qui ont provoqué son départ, pourquoi il a décidé de ne pas saisir la justice, et ce qu’il pourrait apporter à la prochaine municipalité.

Ewanews : Jean-Claude Bernateau, pouvez-vous nous expliquer comment s’est déroulée votre éviction de la mairie du Lardin ?

J.C. Bernateau : « Le maire a décidé de supprimer toutes mes délégations. Il faut savoir que, par la loi, les maires ont cette possibilité, sans justifier pourquoi ils le font. Et je n’ai aucune possibilité de m’expliquer et de demander des justifications. La seule chose qui permettrait de le contester, c’est que le maire fasse ça pour un motif politique, et je pourrais alors saisir le tribunal administratif en référé. Selon le texte prévu par la loi, je mets soi-disant une mauvaise ambiance… Par contre, le maire a confié à vos collègues journalistes qui l’ont relaté dans leur compte-rendu, qu’en réalité c’est parce que je passais à l’opposition. Ce qui est un vrai motif politique que je pourrais porter auprès du tribunal administratif. Mais je n’ai pas les moyens de payer les avocats et puis, combien de mois faudrait-il pour une telle affaire ? Et c’est sûrement la municipalité suivante qui devrait payer les pots cassés. En attendant, j’ai perdu mes indemnités et cela me pénalise financièrement ».

Jean-Claude Bernateau ajoute : « La loi oblige le maire, une fois qu’il a enlevé les délégations confiées à un adjoint, de demander au conseil municipal si celui-ci est maintenu ou non dans ses fonctions, et j’ai eu 17 voix pour moi, et deux abstentions. Ce n’est pas très gênant pour la commune, même si mes délégations n’ont pas été redistribuées, car chacun sait qu’il ne se passe pas grand chose en période électorale. Pour ce qui concerne ma délégation de gestion générale, la secrétaire générale très compétente peut se passer de moi. Et même si je n’ai plus les signatures, rien ne m’empêche d’intervenir verbalement. Le centre médical de santé (CMS) est toujours en phase de démarrage et donc fragile, les compétences prouvées de sa Responsable lui permettent de fonctionner pour un temps sans ma signature. Dans tous les cas, je continuerai la réalisation des budgets et comptes de résultat même si je n’ai plus la délégation officielle, car alors ils ne seraient plus réalisés, et cela porterait un préjudice grave à cet établissement ».

Tout le monde a été surpris de découvrir que vous avez porté « seul » le projet de la maison de santé, notamment lors de l’inauguration ?

J.C. Bernateau : « Le maire s’est intéressé de très loin à ce projet. Il a eu tous les documents, qu’ils soient administratifs, d’organisation médicale, et financiers, sans aucun retour de sa part. Il avait déjà annoncé en avril qu’il serait absent à l’inauguration, alors que c’est un dossier à 800.000 euros. Monter un projet, c’est une chose, mais trouver les praticiens en est une autre. Nous avons des contacts pour d’autres médecins et kinésithérapeutes, mais cela n’est pas facile. A ce jour, nous avons un médecin et un dentiste, une assistante dentaire et deux secrétaires médicales. La particularité de ce centre, c’est qu’il fonctionne avec des salariés et des libéraux. Et il y a deux infirmières, une sage-femme et un orthophoniste. Un médecin, pour des raisons qui sont les siennes, a décidé de partir. Et un autre médecin est attendu prochainement ».

Est-ce que l’on peut dire que la maison de santé était le projet phare de ce mandat ?

J.C. Bernateau : « Oui, d’autant plus que le dernier médecin sur la commune (M. Baudoin) s’en va en retraite en 2020. Je peux dire qu’il s’agit d’un apport positif pour la population, cela me semble primordial. Je souhaite ajouter que le président M. Macron a annoncé la création de 400 postes de médecins. Nous avons été choisis par l’ARS pour en avoir un. Renseignements pris, ce sont des postes non pourvus de médecin existant. Je ne travaille pas pour un maire, mais pour apporter un plus à la population, c’est le rôle d’un élu ».

Comment voyez-vous l’avenir de votre commune, quelles priorités devraient porter la prochaine municipalité ?

J.C. Bernateau : « Deux objectifs me semblent importants. D’une part, commencer à s’occuper des jeunes, il n’y a pas que le sport. Il faudrait trouver à la fois un lieu et une personnalité compétente pour s’en occuper. D’autre part, pour les anciens, même si un projet de résidence-service est envisagé par un particulier qui, je pense, peut être très onéreux pour les occupants, un projet transgénérationnel me tient beaucoup plus à coeur. On s’aperçoit que cela fonctionne dans des villes de notre dimension. il s’agit de faire cohabiter des jeunes et des anciens dans une structure type HLM à faibles loyers sachant que chacun apporte des services à l’autre et vice-versa ».

La Maison de santé a pris son envol mais n’est peut-être pas encore en phase de tranquillité, c’est pour cela que vous aimeriez jouer encore un rôle dans la prochaine équipe municipale ?

J.C. Bernateau : « C’est un élément déterminant pour que je sois, en effet, sur une liste. Je ne me désintéresse pas du reste, mais place aux jeunes. Ce projet de Centre de santé est de longue haleine et il a besoin de soutien. Je suis l’initiateur de ce projet, je l’ai produit et je souhaite qu’il réussisse et qu’il soit pérennisé. La population en a grand besoin ».

Vous avez deux qualités, dans le domaine de la santé mais aussi de la gestion ?

J.C. Bernateau : « Oui, contrairement à ce que j’entends parfois. J’ai bien été cheminot puis cuisto, ce qui n’est pas faux, mais j’avais moins de 30 ans. Depuis, j’ai passé ma vie à me former : école d’éducateur, IAE de Bordeaux, puis diverses formations à la gestion comptable et humaine, car je ne me voyais pas, après 50 ans, courir après les jeunes délinquants en région parisienne. C’est donc à ce moment-là que  j’ai décroché un poste de direction administrative dans un centre de rééducation fonctionnelle. C’était un centre médical associatif avec un gros budget, près de 150 salariés et 15 médecins dans la région nantaise. J’y suis resté une dizaine d’années, jusqu’à ma retraite. C’est comme cela que j’ai approché les établissements médico-sociaux et que j’ai eu des contacts avec des médecins et des soignants. Je pensais donc avoir quelques compétences pour porter ce projet… »

– Le maire du Lardin pourra, s’il le souhaite, utiliser ici son droit de réponse. Il présente ses vœux et ceux de son conseil municipal ce vendredi 10 janvier à 19h à la salle des fêtes.

– Sur le même sujet, Article Ewanews : « Le centre de santé du Lardin inauguré » (du 1er juillet 2019)

Compte-rendu du conseil municipal consacré au retrait des délégations et des indemnités de M. Bernateau (en pdf sur le site de la Mairie)

Page Facebook de Francine Bourra qui vient d’annoncer sa candidature et de présenter sa liste

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