Un communiqué de presse de la CGT Educ’Action de la Dordogne en ce mardi 10 novembre 2020 : « Un plan d’urgence dans l’éducation maintenant ».
« La Dordogne connaît un large mouvement de grève dans le secteur de l‘Education Nationale depuis la rentrée qui a suivi le terrible assassinat de notre collègue Samuel Paty. De Piégut à Sarlat, en passant par Périgueux, des personnels ont refusé de reprendre le travail comme si de rien n‘était. A l‘indignation de voir les deux heures de recueillement, de dialogue collectif et pédagogique qui nous fut confisqué au dernier moment, a succédé la colère de constater que rien ou presque n‘avait été préparé en cas de deuxième vague de Covid-19. L‘épidémie a débuté à l‘hiver 2020. Nous approchons de l‘hiver 2021. Résultat, un protocole sanitaire inapplicable et insuffisant. Il s‘agit bien, pourtant, de protéger nos élèves – et donc leurs familles – ainsi que les personnels. Depuis plusieurs semaines, les agents d’entretien, parfois en sous-effectifs, sont épuisés. Les vies scolaires débordées. Aucune distanciation n‘est possible, et cela depuis la rentrée de septembre, ni dans les restaurants scolaires, ni dans les classes, ni dans les couloirs où les élèves sont brassés.
Tout se fait dans la précipitation et les établissements doivent faire des propositions dont on sait que certaines seront refusées, notamment dans les lycées professionnels, les collèges et les écoles. Voilà des années que la CGT Educ‘Action alerte sur la diminution des postes dans le service public. L‘embauche, comme cela se pratique déjà dans d‘autres pays d‘Europe, permettra un allègement des effectifs, et la mise en place d‘un protocole efficace dans la lutte contre la propagation de ce virus. Nous sommes en grève aujourd‘hui et nous la poursuivrons si besoin, pour l’embauche immédiate et une formation progressive de personnels d‘Education et techniques, afin d’assurer un enseignement sécurisé et de qualité pour tous-tes les élèves, sans discrimination.
En aucun cas, nous ne faisons grève pour voir nos établissements fermer. A l‘heure où le chômage frappe la société de plein fouet, où les aides publiques tombent par millions dans les grandes entreprises, sans réelle contrepartie, qui ose dire aujourd‘hui qu‘ “iln‘y a pas d‘argent magique“ ? Nous voulons que ceux et celles qui sont aux responsabilités les prennent !
Compte-tenu des mesures sanitaires et sécuritaires, nous ne sommes pas en mesure d‘assurer des piquets devant les établissements mobilisés et parfois bloqués par la force de la grève. Un rassemblement, à l’appel d‘une intersyndicale départementale, est toutefois prévu à 11h ce mardi 10 novembre devant la DSDEN à Périgueux et nous y serons pour y porter les revendications de la CGT ».