Article du 18 décembre 2010. Alain de Saint-Exupéry, nommé Maître d’art par le ministère de la Culture, est l’un des quinze artisans à avoir reçu cette distinction en 2008 au niveau national. « Bien sûr, j’en suis fier et heureux » dit-il avant d’ajouter « mais j’en suis surtout très fier pour notre métier manuel qui était peu connu et qui était devenu peu attirant par manque d’information ».
L’artisan ouvre pourtant son atelier aux visiteurs, aux écoles, à ses confrères, à des conservateurs de musée, depuis près de trente ans au château du Fraysse à Terrasson. « Tout ce travail de montrer les possibilités que l’on a dans nos ateliers commence à aboutir. C’est cela qui me fait le plus plaisir… »
Son activité regroupe la mécanique, l’ébénisterie, le serrurerie et le placage… « Cet esprit mécanicien m’a permis de faire différentes choses appliquées aux objets d’art » dit ce restaurateur de meubles en marqueterie, son métier de base. Sur les meubles anciens, les mécanismes de serrurerie n’ont plus aucun secret pour lui…. La nomination a été faite pour l’ensemble de son travail mais c’est surtout la partie serrurerie qui est récompensée. Une dotation lui permettra de former un jeune qu’il a choisi. Ce disciple sera finalement son propre fils. « C’est lui qui reprendra l’atelier » dit-il avec le sourire. « Et j’en suis très heureux. Cela permettra en même temps de faire vivre Le Fraysse et faire que cette maison ait une existence réelle avec une famille qui vit avec son travail sur place. »
Alain Rassat – Portrait novembre 2008 pour Terrasson Evous, repris en 2010 sur Ewanews.com
Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, a décerné le 24 novembre 2008 le titre de « Maître d’art » à des professionnels d’exception des métiers d’art. La nomination en qualité de maître d’art vient soutenir les métiers d’art et la transmission des savoir-faire. Cette procédure existe depuis 1994 et distingue des professionnels d’excellence.
Les maîtres d’art sont reconnus et sélectionnés par leurs pairs pour leur expérience, leurs talents et leurs compétences pédagogiques. Porteur d’une compétence rare, le maître d’art s’engage à transmettre ses connaissances et son tour de main à un élève qualifié afin qu’il le perpétue. Cette formation de haut niveau dure trois ans, moyennant une allocation annuelle de l’Etat d’un montant de 16 000 euros.
En 2008, sur cent trente dossiers reçus, quinze candidats représentant dix métiers étaient nommés au titre de maître d’art dont deux artisans d’entreprises membres du Comité Colbert :
Christian Adrien, joaillier chez Cartier (au titre du Comité Colbert)
Alloro, facteur d’instruments nouveaux
Patrice Cloud, tourneur de porcelaine à la Manufacture nationale de Sèvres (professionnel des ateliers d’établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication)
Pierre Corthay, bottier pour homme
Hervé Debitus, verrier, spécialisé dans la protection des vitraux
Françoise Hoffmann, feutrière textile
Lionel Hück, tapissier – décorateur au musée du Louvre (professionnel des ateliers d’établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication)
Raffaele Ilardo, premier d’atelier tailleur Haute-couture chez Christian Dior (au titre du Comité Colbert)
Michel Jamet, restaurateur, ébéniste
Joël Laplane, luthier en guitare classique et flamenco
Philippe Nicolas, graveur, sculpteur sur pierre
Etienne Rayssac, sculpteur sur bois, ornemaniste
Alain de Saint-Exupéry, serrurier d’art
Nelly Saunier, plumassière
Eric Seydoux, sérigraphe d’art
