Coralie Daubisse est, à 22 ans, la toute jeune présidente du SKCT (Samouraï Karaté club de Terrasson) depuis juin dernier. Si elle travaille dans une agence d’intérim, son parcours au karaté club est plutôt à durée indéterminée. Passionnée par cet art martial depuis sa plus tendre enfance, elle est aujourd’hui ceinture noire 2e dan et va participer aux prochains championnats de France. A côté d’un parcours sportif en progression, son implication en tant que bénévole lui tient à cœur, soutenue par toute l’équipe du club. Elle a lancé depuis janvier 2009 la section body karaté. Interview…
Quels souvenirs avez-vous gardés du jour où vous avez franchi la porte du SKCT ?
Coralie Daubisse : « j’ai commencé à l’âge de 5 ans et demi. En CP à l’école primaire, j’ai reçu un petit prospectus sur toutes les associations et le karaté m’a tout de suite intéressée.Quand le soir j’en ai parlé à mes parents, ils ne savaient pas qu’il y avait un club à Terrasson. Cela a été d’autant plus dur pour eux que j’étais la seule fille au club pendant trois ans. Mes parents ont dû penser « on lâche notre petit bout dans la cour des grands », mais cela s’est très bien passé. Et je partage depuis 17 ans les valeurs de ce club. »
Qu’est que la pratique de ce sport vous a apporté ?
C.D. : « De nature timide, cela m’a apporté de l’assurance, ainsi que des valeurs comme le respect de l’autre, le partage. C’est une activité qui demande de la rigueur, une assiduité, le sens du travail. Cela me permet aussi dans la vie de tous les jours d’analyser les situations et de ne pas agir sur un coup de tête… »
Quel est votre parcours sur le plan sportif ?
C.D. : « J’ai débuté sur le tard en compétition. Il faut se créer une technicité. Les premiers pas ont été assez durs. J’ai commencé à faire des résultats vers l’âge de 9/10 ans au niveau départemental puis régional. Et depuis quelques années, je goûte aux championnats de France. Je n’ai pas de podium à ce niveau là mais avec de la persévérance, je pense que l’on peut y arriver. Depuis trois ans, je fais partie de l’équipe d’Aquitaine de Karaté. Et j’ai également participé au championnat de France de gendarmerie où j’ai été une fois championne. »
A côté des tatamis, vous avez tenu à vous investir dans les coulisses du club. Pourquoi, et en quoi ça consiste ?
C.D. : « Oui. C’est une deuxième famille le karaté. Même si c’est d’abord un sport individuel, où l’on aime viser toujours plus haut, plus fort, c’est aussi un esprit d’équipe. C’est ensemble que l’on avance. J’ai souhaité évoluer au sein du SKCT où j’ai accepté de prendre la présidence à la suite de Brigitte David. C’est vrai qu’à 22 ans, c’est un vrai et beau challenge pour moi et c’est un autre parcours à côté de celui du sportif. Je souhaite faire évoluer le club avec l’ensemble de l’équipe. J’ai apprécié qu’ils me proposent cette responsabilité. Cela consiste notamment à organiser diverses manifestations, avec le comité de jumelage, pour la fête des associations, des défilés ou autres démonstrations. C’est l’organisation aussi de la partie administrative qui demande beaucoup de temps. C’est vrai que l’on a une équipe soudée avec des tâches vraiment définies pour chacun. Tout le monde participe. Et l’on a tous un esprit bénévole sans contre partie financière. Nous partageons tous la même passion. Les déplacements vont de plus en plus loin, cette année jusqu’à Pau. Cela représente un réel coût. Nous essayons de faire qu’un maximum de jeunes participent à ces compétitions avec du covoiturage et en essayant d’arranger tout le monde.»
Le club de karaté se porte-t-il bien ?
C.D. : « Oui, le club compte 111 licenciés cette année, dont 33 licenciés pour le body-karaté. De nombreux débutants ont rejoint le club avec un public féminin de plus en plus demandeur. C’est vrai que pour les cadets, juniors, seniors, il est difficile de les garder car à cette période de leur vie, ils sont souvent obligés de partir pour leurs études. Moi j’ai eu de la chance de pouvoir rester sur la région et cela m’a permis de rester au club. Mais les autres de ma génération ont été obligés de partir malheureusement ».
Vous avez lancé le body karaté le vendredi soir, qu’est-ce que c’est ?
C.D. : « Ce sont des mouvements basiques du karaté sur de la musique cardio et fitness. Il n’y a pas d’affrontements donc pas de protections. Il faut simplement un survêtement, un tee-shirt et des baskets pour le pratiquer. C’est pour tous les âges. J’ai des élèves qui ont 16 ans et une dame qui a 60 ans »!