Une simple rencontre lui a permis de médiatiser son entreprise de communication. Jean-Charles Granchamp, âgé de 26 ans, a créé Pop Com 24, il y a trois ans. Et aujourd’hui, à Peyrignac, les radios et télévisions nationales demandent à l’interviewer sur cette idée originale de commercialiser des mugs à l’effigie de François Hollande et de Jacques Chirac. Interview…
– Ewanews : Jeune chef d’entreprise à 26 ans, est-ce un pari ?
Jean-Charles Granchamp : « Un pari, oui. Ce sont plutôt des opportunités. Cela va faire trois ans que l’entreprise existe et j’ai beaucoup travaillé avec les clubs sportifs. Les caricatures politiques sont venues un petit peu après, suite justement à une rencontre ».
– Etes-vous natif de Peyrignac et quelles études avaient vous suivies ?
J.C. G. : « Mes parents sont de Peyrignac et je suis né à Brive. J’ai fait un Bac ES et après, j’ai de suite créé une entreprise individuelle avec un boulanger de Peyrignac où j’allais sur les marchés de la région ».
– Vous avez choisi un domaine que vous appréciez ?
J.C. G. : « oui, sportif. C’est clair que c’était vraiment le but premier. J’avais pas mal de contacts parce que j’avais joué à un bon niveau de football. Cela a suivi son cours et j’ai travaillé avec pas mal de clubs de Ligue 1 ou de Top 14. Et je me suis dit, pourquoi pas faire quelque chose de plus sympa et de plus rigolo. «
– Ce sont des petits objets publicitaires que vous vendez ?
J.C. G. : « Oui, cela s’appelle un Goodies. C’est une mode plutôt anglaise. Ce sont des petits produits de la vie quotidienne qui sont utiles, même pour boire le café, et qui ont une plus grande portée car, du coup, l’on s’en sert tous les jours. Et c’est beaucoup plus facile pour communiquer, pour un club, pour une entreprise… »
– N’est-ce pas un pari encore plus difficile de créer une entreprise par temps de crise ?
J.C. G. : « Pour Pop Com oui. Mais elle vient suite à une première création d’entreprise, il y a 7 ans. Et c’était moins compliqué car j’avais déjà un vécu. Cela plus le reste m’a permis d’être plus serein quand à l’avenir de cette société. »
– Quels sont vos points forts ?
J.C. G. : « Ce sont les contacts. Ma famille m’a pas mal aidée surtout dans le rugby à un bon niveau. J’ai pu entrer rapidement au sein de gros clubs, ce qui fait qu’après, la notoriété s’est installée. Avec des produits de qualité car je suis sur de petites quantités. Et puis, de fil en aiguille, sachant que j’avais les marchés, je n’étais pas obligé de faire énormément de volume au départ. Cela m’a permis d’être tranquille et d’avancer à bon rythme. Nous ne sommes pas nombreux en France à faire ce système de décor personnalisé. Mes séries sont à l’unité quasiment et cela attire de plus en plus de clients vers moi. Les trésoreries de clubs ou d’entreprises sont limitées et les budgets sont serrés actuellement, et je pense que je rentre vraiment dans ce cadre-là. C’est plus simple de travailler avec moi qu’avec de grosses structures. »
– Est-ce que c’est vous qui créez vous-même vos produits, êtes-vous dessinateur ?
J.C. G. : « non, je n’ai pas cette chance-là. Pour le dessin de Chirac, j’ai travaillé avec mon petit frère qui lui, pour le coup, est fort là-dedans puisqu’il fait des études dans le stylisme. Là, c’est vraiment sa patte. Moi, j’ai plutôt les idées et je les développe. C’est comme ça qu’a vu le jour la caricature de Jacques Chirac. »
– Comment est venue cette idée du mug de François Hollande qui dit « Moi, Président » ?
J.C. G. : « Elle n’est pas venue tout de suite. Evidemment le « moi, président », c’est lors du débat entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Comme tout le monde, je remarque cette anaphore qui est reprise et reprise. Et aujourd’hui tout le monde s’en souvient encore. Je me suis dit, je pense que ça restera. J’ai eu la chance de côtoyer de nombreuses années François Hollande sur le marché de Tulle alors qu’il était maire puis président du conseil général. Et j’ai de bonnes relations avec Bernard Combes qui est l’actuel maire de Tulle. Je lui ai proposé cette caricature en lui disant que je souhaiterais que François Hollande écrive « Moi Président » de sa main et la dédicace. La grande nouveauté de ce produit-là est que ces personnes dédicacent elles-mêmes avec une phrase marquante de leur histoire et où ils rajoutent leur signature officielle. Pour Jacques Chirac, le phrase retenue est « Mes chers compatriotes ». »
– C’est quand même un beau coup de chance non ?
J.C. G. : « Ah oui, un beau coup de chance, un étonnement ! Je n’étais pas sûr du tout que cela puisse aller jusqu’au bout car c’est quand même une caricature. C’est là où l’on voit l’ouverture d’esprit des personnes avec qui j’ai travaillé. Que ce soit François Hollande ou Jacques Chirac, on les connaissait blagueurs, ouverts, mais là on est sûr qu’ils le sont vraiment. Je pense qu’ils ont été vraiment séduits par le projet d’un jeune corrézien créateur d’entreprise, qui se lance et à qui on peut donner un coup de pouce. Et puis avec l’équipe du président Chirac, j’ai aussi proposer de reverser les bénéfices à une association. Du coup, tout le monde s’est investit à 100% et on peut développer de plus gros points de vente. Cela permet de pérenniser beaucoup plus vite l’entreprise. Mon but premier est d’apporter une visibilité à mon entreprise. Ce n’est évidemment pas commercial car je reverse quasiment tout pour des associations. Donc, c’est vraiment quelque chose qui m’amuse ».
– Pour conclure, c’est un jeune chef d’entreprise de 26 ans qui, ici à Peyrignac, reçoit maintenant des coups de téléphone de journalistes d’Europe 1 et de France Inter ?…
J.C. G. : « oui, c’est assez drôle de le faire puisque ce sont des personnes que l’on a l’habitude d’écouter à la radio. Donc, c’est assez sympa. Et quelques télévisions, c’est aussi appréciable. Le Parisien m’a recontacté pour le mug de Jacques Chirac. J’avais peur pour la seconde caricature. Je m’étais dit que l’engouement de le première c’était normal avec un président en activité. Et je m’étais dit que ce serait la seconde qui déterminerait si je continue ou pas. Il s’est avéré qu’il y eu un très bon retour par rapport aux clients qui ont adoré et qui suivent aujourd’hui en me demandant qui sera le troisième ».
– Etre installé à Peyrignac n’est pas un handicap ?
J.C. G. : « non. Je dirai même au contraire. Je ne suis pas dérangé particulièrement. Je me déplace beaucoup, sur Paris notamment. Et puis je fais beaucoup d’expéditions. Cela reste un carrefour économique avec l’A 89. Je suis content d’être ici et j’y suis très bien ».
– On vous sait joueur de football, allez-vous raccrocher les crampons ?
J.C. G. : « C’est un peu plus compliqué car je suis beaucoup sollicité et j’ai énormément de travail, mais j’ai repris cette année dans un petit club de la région pour essayer de m’entretenir ».
– Est-ce que vous pensez recruter ?
J.C. G. : « disons que pour la production, je m’occupe de tout moi-même. Tous les produits sont européens. Je travaille avec des artisans portugais pour la plupart. Tout cela est acheminé jusqu’à Peyrignac et ensuite c’est décoré à la main dans mon atelier. Ensuite, les produits sont rééxpédiés par de petites mains. Cela fait beaucoup de travail mais on verra pour recruter. Il y en aurait besoin mais ce n’est pas évident car l’activité est assez périodique. Donc on verra. »
Où est-ce que l’on trouve vos produits ?
– J.C. G. : « sur internet, pour les caricatures mescherscompatriotes.fr ou sur le site popcom24 ou les réseaux sociaux ou venir à Peyrignac. L’atelier est situé près de la mairie et de l’église. Non, pas de point de vente sur Terrasson pour l’instant mais on y travaille. »
Propos recueillis par Alain Rassat
– Site internet Pop Com 24. Cliquez ici. Ou ici.
– Pour écouter l’interview de J-C Granchamp diffusée sur Cristal Fm : cliquez ici